1er tour des élections législatives : Les électeurs se sont fait désirer

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Un bureau de vote dans une école primaire à Bamako, le 24 septembre 2013 - AFP
Un bureau de vote dans une école primaire à Bamako, le 24 septembre 2013 – AFP

Plus de 6,5 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes pour élire les 147 députés de l’assemblée nationale, le dimanche 24 novembre 2013 sur tout le territoire malien. Mais nous avons fait plusieurs constats lors de notre passage dans différents bureaux de vote où, malheureusement, l’influence n’était pas au rendez-vous, comme aux élections présidentielles.

 

 

Les électeurs n’ont pas massivement répondu à l’appel des urnes le matin du dimanche 24 novembre 2013 pour départager les 400 candidats aux législatives. Après quelques semaines de campagne électorale des candidats pour convaincre les électeurs, force est de constater que les électeurs n’ont pas répondu à leur appel, visant à les élire à l’assemblée nationale. L’élection législative, pourtant une élection de proximité, la défection des votants a été observée dans la matinée dans beaucoup de centre de vote de Bamako.

A 8h du matin, l’heure officielle d’ouverture des bureaux de vote, tous les dispositifs de vote étaient en place pour attendre les électeurs. Mais seules quelques personnes étaient venues accomplir leur devoir civique.

 

 

Il y avait une faible affluence dans la commune III du district de Bamako où il y avait plus de 82 000 électeurs pour départager les 18 candidats inscrits. La plupart des bureaux de votes des centres de vote de l‘Ecole fondamentale de base aérienne et de l’Ecole Mamadou Konaté ont ouvert à l’heure pile.

 

 

 

Selon Ramata Bah, la première votante du bureau III du centre de vote de l’Ecole de la base ex aérienne, toute émue, nous a affirmé qu’elle est heureuse d’accomplir son devoir citoyen. Les agents de vote  étaient sur place. Elle a tout de suite dénoncé la faible participation des électeurs à ces élections législatives, tous étant pourtant citoyens du Mali. Le devoir de tout bon citoyen étant, à son sens, d’arrêter ses activités et de ne consacrer rien que 5mn au vote.

 

 

Modibo Touré, délégué de la CENI au centre de vote de l’ex base aérienne, au bureau numéro 006, nous précisa :« Apparemment, tout se passe bien en ce qui concerne l’organisation. Pour les législatives, l’ambiance n’est pas du tout au rendez vous. A la différence des élections présidentielles où il y avait beaucoup d’électeurs. A 10h déjà on n’a même pas eu une vingtaine d’électeurs. Les maliens ont intérêt à venir voter, car sans le vote il n’y a rien. Beaucoup de gens pensent que les législatives ne sont pas importantes, alors que c’est faux. Parce que les députés sont élus à travers les voix du peuple, surtout de la commune intéressée. Et si les gens ne sortent pas pour voter, ils ne seront pas majoritairement élus. Je leur dis de venir voter, même s’ils ont été déçus auparavant. C’est le moment où  jamais de choisir des candidats dignes de leur confiance ».

 

 

 

Pour ce qui concerne Mamadou Doumbia, électeur à Bolibana , il a confié : « Nous sommes venus tôt pour voter, mais cela n’a pas était le cas car il y avait certains bureaux qui n’avaient pas reçu tous les dispositifs. Je pense que les gens vont venir voter, parce ils se disent qu’ils vont régler leurs affaires et vers l’après midi ils viendront voter et s’acquitter de leur droit de vote ».

 

 

Même constat à l’Ecole fondamentale Mamadou Konaté où nos équipes sont passées. Karim Yattara, délégué du parti RPM nous a expliqué que les gens ne sont pas du tout sortis pour ces élections. Il a fait remarquer qu’aux présidentielles, à 12h, les urnes étaient remplis, mais là, à pareille heure, mais ils n’ont même pas fait la moitié des urnes.

 

 

A la commune II qui est l’une des communes les plus peuplées du district, le constat était le même. Les centres du vote étaient presque vides. A notre passage vers 10h au bureau de vote 023 du centre de l’Hippodrome,  il  y avait moins  d’une dizaine de bulletins dans l’urne.  Mais précisons quand même qu’il y avait la sécurité dans tous les centres. Les forces de sécurité, police et gendarmerie, étaient là pour veiller au bon déroulement du scrutin.

 

En somme, ce manque d’intérêt à 3 mois seulement après la présidentielle, peut être expliqué par des actes récents des autorités, à savoir la libération et la levée de mandats d’arrêt contre les rebelles. En plus, les gens se disent las des députés. Le mot de la fin revient à un citoyen mécontent qui n’a pas voté.  « À quoi bon de voter si les choses ne changent pas ? Ces gens ? Une fois objectif atteint, oublient les pauvres citoyens. En un mot ils oublient leur priorité qui est de défendre notre cause. Mais au lieu de ça, ils songent à leur propre intérêt et ils viennent nous dire de voter pour eux maintenant », a-t-il dit.

HABIBATOU COULIBALY

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