Le discours du fondateur de l’ASMA-CFP, Soumeylou Boubèye Maïga, était très attendu, par les sympathisants et même ses détracteurs pour plusieurs raisons.
Membre fondateur de l’Adema-Pasj dont il a claqué la porte pour créer son propre parti en 2013, Soumeylou Boubèye est le premier leader politique malien qui a confirmé son soutien à IBK, dès le premier tour de la présidentielle de 2013.
Nommé ministre de la Défense et des anciens combattants, après la victoire d’IBK à l’élection présidentielle, Soumeylou Boubèye quittera le navire gouvernemental à cause des incompréhensions qui l’opposent au chef du gouvernement et au président de la République par rapport à la gestion des problèmes du nord, en l’occurrence, la visite gravissime du Premier ministre Moussa Mara à Kidal. S’y ajoute l’affaire des surfacturations dans l’achat des équipements militaires.
Il faut noter que c’est Soumeylou Boubèye Maïga qui est principalement cité dans le rapport du Vérificateur Général comme étant l’acteur des surfacturations. Toute chose qui a fait dire à certains observateurs que le divorce est consommée entre les «alliés» d’hier.
Mais à la cérémonie d’ouverture du premier congrès de son parti, Soumeylou Boubèye a surpris plus d’un Malien en prouvant le contraire en ces termes : «Je tiens à rappeler que dans cette même salle nous avions exprimé notre soutien à Ibrahim Boubacar Kéita pour les élections présidentielles. C’était un choix de raison et de conviction et c’est un choix que nous maintenons sans réserve, car nous demeurons convaincus de la validité et de la pertinence du projet présidentiel «le Mali d’abord».
Ainsi, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants joue à l’apaisement, alors que l’écrasante majorité des Maliens s’attendaient plutôt à des révélations au sujet de l’achat des équipements militaires.
Comme sa «démission» ou son «limogeage» du gouvernement de Mara, ces propos de Soumeylou Boubèye Maiga suscitent beaucoup d’interrogations. A-t-il peur des poursuites judiciaires, ou a-t-il été démarché par le régime pour enterrer la hache de guerre, quand on constate que l’affaire des équipements militaires ressemble à un deal conclu entre lui et Koulouba? Rien n’est moins sûr.
Mais ce qui est sûr, l’ASMA-CFP créé il y a seulement 18 mois est un parti politique qui pèse déjà lourd dans la classe politique malienne avec 5 députés à l’Assemblée nationale, 217 conseillers municipaux, 24 maires et 2 présidents de conseils de cercle. Et ce premier congrès a permis aux 500 délégués de l’ASMA-CFP venus de tous les coins du pays, de définir et d’adopter la ligne politique du parti, de revoir ses textes et de mettre en place ses organes.
Abou Berthé