Les travaux de la 18e réunion du CSA (Comité de suivi de l’accord), se sont ouverts, hier lundi, à l’ex-CRES de Badalabougou, sous la présidence du diplomate algérien Ahmed BOUTACHE, président du CSA ; en présence du représentant spécial du président de la République, le général Mamadou DIAGOURAGA ; des six membres du gouvernement, de l’adjoint au chef de la MINUSMA, Davidse KOEN ; des représentants des groupes armés signataires (CMA, Plateforme), de la MISAHEL ; des organismes et représentations diplomatiques accrédités dans notre pays.
À l’ordre du jour de cette 18e session, la présentation par le gouvernement des progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord, notamment, en ce qui concerne : l’installation des Autorités intérimaires, l’opérationnalisation des patrouilles mixtes ; l’avancement satisfaisant du processus de révision constitutionnelle ; la mise en place du Comité chargé de l’élaboration d’un projet de la Charte nationale, etc.
À l’issue des travaux de cette première matinée, le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert COULIBALY, a indiqué que les dispositions sont en train d’être prises par le gouvernement pour que les autorités intérimaires puissent être opérationnelles dans un bref délai.
Au passage, il a salué l’adoption du projet de révision constitutionnelle qui participe, selon lui, à la facilitation de la mise en œuvre de l’Accord.
Selon lui, il n’y a pas d’obstacles majeurs aujourd’hui dans l’opérationnalisation de ces autorités de transition installées dans les 5 régions du nord.
« Les quelques problèmes sont relatifs aux fonds de fonctionnement, à l’équipement des bureaux », a-t-il dit. Le gouvernement, a-t-il fait savoir, s’est engagé à trouver des solutions à ces difficultés pour que ces autorités puissent faire face à leurs missions.
Alors que la période intérimaire prévue dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord arrive à terme le 20 juin prochain, cette rencontre a été une occasion pour le président du CSA de faire un petit bilan du chemin parcouru. Ahmed BOUTACHE a souligné que depuis deux ans, son comité est parvenu à un certain nombre d’objectifs majeurs dans mise en œuvre de l’Accord. Notamment, l’installation des autorités intérimaires dans les 5 régions concernées ; des avancées dans l’installation du MOC, notamment celui de Gao. Celui de Kidal, a-t-il annoncé, suivra dans les tout prochains jours.
De même, au nombre des acquis, M. BOUTACHE aussi souligné la tenue de la Conférence d’entente nationale ainsi que les progrès réalisés dans le cadre de la révision constitutionnelle avec l’adoption du document de loi par les élus de la nation le vendredi dernier.
Autres faits majeurs, l’élaboration de la charte nationale pour la paix, en cours.
Des avancées jugées salutaires par le médiateur algérien pour la suite des événements dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix issu du processus d’Alger.
Parlant du rythme, il a déploré le fait que certaines parties (notamment la CMA) ont posé, quelques fois, des problèmes qui ont impacté négativement l’allure des travaux.
Le président du Comité de suivi de l’accord a invité les parties maliennes à revisiter le chronogramme initial pour fixer de nouvelles échéances.
« Les choses se passent globalement bien. Nous avons une participation assidue de l’ensemble des membres du CSA », s’est-il réjoui.
De même, il a salué le fait que les parties maliennes se sont réellement approprié de l’Accord et de sa mise en œuvre.
« Nous sommes confiants quant à l’avenir », a-t-il conclu.
Par ailleurs, il s’est réjoui de la libération du Camp I de Kidal par la CMA. Selon lui, la prochaine étape sera la mise en route du MOC après la réhabilitation du camp par la MINUSMA. Avant de terminer, il a annoncé le retour très prochain des autorités administratives dans cette région.
Pour sa part, l’honorable Mohamed Ould MATALY, député élu à Bourem, a indiqué que la libération du camp de Kidal est un bon signe pour le reste du processus. Même si la mise en œuvre de l’accord traine, il s’est montré optimiste quant à la possibilité de la paix entre Maliens.
Toutefois, il a profité de l’occasion pour dénoncer les méthodes de Barkhane qui vient, dit-il, souvent dans les villes du nord pour interpeller des gens. Pour l’honorable député de Bourem, cela ne devrait pas être le cas, à partir du moment où il y a, souvent, la présence de la police ou de la gendarmerie habilitée, à ces genres d’opérations.
Par Abdoulaye OUATTARA