17,80% au 1er tour de l’élection présidentielle : Soumaila Cissé serait-il trahi par les siens ?

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Soumaïla Cissé (C), leader de l'opposition
Soumaïla Cissé (C), leader de l'opposition, donne une conférence de presse avec les autres candidats à la présidentielle sortis au premier tour de l'élection, à Bamako, le 6 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Les résultats du scrutin du 29 juillet 2018 classe le candidat Soumaila Cissé de l’URD, deuxième avec 17,80% derrière le candidat-président Ibrahim Boubacar Keita 41,42%. Ce 17% pour le chef de file de l’opposition, il faut le dire est humiliant vue les soutiens apportés en faveur de sa candidature. Soumaila Cissé ne méritait pas ces voix 567679 voix 3 416 218 électeurs votants soit un taux de participation de 42,70%. Ces résultats suscitent beaucoup d’interrogations. C’est pourquoi au véridique de nos analyses on trouve que Soumaila Cissé a été trahi par les siens.

Il est accompagné par des hommes et des femmes qui font beaucoup de bruits et qui n’obtiennent pas les résultats escomptés. La politique n’est pas seulement de critiquer son adversaire mais poser des actes concrets, palpables pour convaincre le peuple. Et cela commence dans sa maison, son quartier et dans sa communauté. Mais ce pas au moment de  chercher le pouvoir qu’il faut se tourner vers les siens pour qu’ils t’accordent leurs voix. Non la politique est un long chemin pour celui qui veut prétendre être président de la République un jour, doit emprunter.

Il est pour mémoire d’homme qu’au premier tour de l’élection présidentielle de 2013 Soumaila Cissé a eu 19,44% contre 39,24% d’Ibrahim Boubacar Keita et au second tour IBK fut élu président de la République avec 77,62% contre 22,38% pour son rival Soumaila Cissé. Vu les premiers résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 29 juillet passé Soumaila Cissé se positionne avec 17,78% et IBK avec 41,80%, ce qui nous laisse penser que Soumi est sur le chemin de la régression. Tout laisse à croire que le bilan du premier quinquennat d’IBK est mitigé et cela est dû à la crise au nord, à la mal gouvernance et surtout à la prise d’ampleur de la corruption au sommet de l’Etat. Selon d’aucuns c’était le bon moment pour Soumi Champion d’être le président de la République. Mais l’homme aussi est avec ses malheurs. Soumaila Cissé chef de file de l’opposition, député élu à Niafounké son village natal, n’a pas pu poser d’actes concrets qui puissent convaincre les maliens. Certes, le chef de file de l’opposition a pour rôle de critiquer le régime en cherchant ses failles, ses erreurs et ses fautes. Elle devrait avoir aussi un rôle constructeur c’est-à-dire faire des propositions des pistes de solution au régime en cas de difficultés. Mais le constat a prouvé que Soumaila Cissé n’a pas laissé une seconde sans critiquer IBK et sa gouvernance et il s’est proposé comme la seule solution pour sortir notre pays de l’ornière dans lequel il se trouve. Cependant ce qu’il oublie, c’est qu’il peut être le Messi pour notre pays, mais son entourage avec qui il va forcement travailler pour exécuter sa vision, ne passera pas inaperçu aux yeux du malien lambda. C’est ça le problème.

Entourage incommode

Soumaila Cissé est connu par les maliens. D’aucuns parlent bien de lui par contre d’autres ne voient en lui qu’un éternel opposant. Il est à constater qu’il y a parmi les barrons de son parti des personnes que les maliens ne veulent pas voir en tête de la gestion du pays. Parce qu’ils n’ont pas été à la hauteur de la responsabilité qui leur avait été confiée tout comme leur idole Soumi Champion d’ailleurs. Les politiciens maliens doivent cerner que le peuple Malien s’est réveillé et il a la capacité d’analyser les aspects et les contours de la politique des politiciens. Aujourd’hui si on assimile les critiques de l’opposition on comprendra aisément qu’IBK est mal accompagné pour exécuter sa vision ‘’le Mali d’abord aux bonheurs des Maliens’’. Qui peut garantir aux maliens qu’en choisissant Soumaila Cissé que le même scenario ne se reproduira plus jamais. On pourra, à cet effet, dire que Soumaila Cissé est entouré par des hommes et des femmes à qui beaucoup  de maliens ne font pas confiance. Ce constat a joué sur les résultats acquis par Soumi Champion au premier tour du scrutin du 29 juillet passé. Il lui faut une toute autre stratégie, sinon il pourra avoir l’humiliation grave et pure au deuxième tour prévu ce dimanche 12 août 2018.

Ras Bath, mauvaise graine pour Soumaila Cissé

A leur entendre, d’aucuns pensent que la décision du CDR sous la houlette de son porte parole Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath à soutenir le candidat Soumaila Cissé à fortement contribuer à la défaite de Soumaila Cissé au premier tour. Cela devrait être vrai. Car, il est illogique pour tout bon esprit saint de pouvoir assimiler qu’à peine une année le même chroniqueur célèbre qualifiait de tous les noms d’oiseaux le candidat Soumaila Cissé. Et à la grande surprise de ses fans ou auditeurs, le guide Rasta emprunte un virage à 90 degré suivi de son association afin de soutenir la candidature de Soumaila Cissé à l’élection présidentielle du 29 juillet. On peut dire que cette décision irrespectueuse au regard des auditeurs et des fans de Ras Bath a fortement contribué à l’impopularité de Soumaila Cissé. Pour rappel, votre journal hebdomadaire avait titré dans une de ses parutions que ‘’Si Mohamed Aly Bathily et son fils Ras Bath ternissaient l’image de  l’opposition’’. Ces résultats obtenus par Soumaila Cissé peuvent en confirmer.

Les critiques de Soumi ont fait un ‘’Yabé’’

Bien avant le lancement de la campagne électorale, on avait constaté sur les réseaux sociaux que les partisans de Soumaila Cissé s’adonnaient à proférer des propos haineux contre le régime actuel et contre la coalition CMD dont ils se méfiaient. Comme on dit ‘’on ne gagne pas les élections sur les réseaux sociaux’’. Aussi les critiques ne sont pas des arguments pour pouvoir battre son adversaire, non, il faut des projets et des actes concrets dans son parcours pour parvenir à obtenir la voix du peuple. En effet, IBK a dit dans sa déclaration que cette élection leur a donné des leçons (les politiciens) et que même lui il croyait faire un ‘’Takokelen’’. Etre un opposant ça demande d’être un visionnaire, un poseur d’actes au profit de concitoyens pour leur émergence. Pour arriver à un résultat, ce n’est pas l’affaire d’un seul jour, non, il faut être courageux pour continuer et le peuple te récompensera. Comme on dit le ” Paris ne s’est pas fait en un jour “.

B. KONE

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Élection présidentielle : Soumaila Cissé conteste les résultats du 1e tour

Depuis la proclamation des résultats provisoires du 1e tour de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé ne cesse de les contester. Selon lui, ces résultats sont émaillés d’irrégularités, de fraudes massives, de bourrage des urnes…

Quelques jours après la proclamation des résultats provisoires par le Ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, comme la loi le prévoit, la Cour constitutionnelle a donné le mercredi 08 juillet 2018 les résultats définitifs du scrutin du 29 juillet passé dans lesquels, le candidat Soumaila Cissé a obtenu 17,78%. Dès lors le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé n’a cessé de contester avec rigueur ces résultats. Dans son QG le vendredi passé il déclare que ces résultats ne reflètent pas le vote des maliens, ce sont des résultats de la fraude, d’un bourrage honteux des urnes en faveur du candidat-président Ibrahim Boubacar Keita.

A ses dires,  chacun a pu constater le bourrage des urnes dans certaines localités, la violation de la procédure de dépouillement dans de nombreux bureaux de vote, l’achat massif des consciences ou encore les plus de 200.000 bulletins déclarés nuls, ces faits visibles de tous mettent sérieusement en doute la sincérité et la transparence de ce scrutin. Il se dit fier de la détermination et de la mobilisation des électeurs qui ont contraint le chef de l’Etat sortant à un second tour, pour la première fois dans l’histoire de la démocratie malienne, un président en exercice est contraint à un 2etour, estimant que le projet de le faire réélire dès le premier tour avait échoué malgré la fraude. D’où son appel aux autres candidats éliminés pour qu’ils constituent autour de lui « un large front démocratique contre la fraude et pour l’alternance. « l’aspiration au changement est aujourd’hui à nous et nous en appelons donc au rassemblement de toutes les forces vives du pays pour changer le destin de notre pays », assène-t-il.

Par ailleurs, Soumaila Cissé regrette la fermeture de la radio privée Renouveau FM le  jeudi dernier par le gouverneur de Bamako en raison d’une chronique de son animateur vedette, l’activiste contestataire Ras Bath, l’un des principaux partisans du chef de file de l’opposition.

F. COULIBALY

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1 commentaire

  1. “La fraude ne nous fera pas reculer. Seul le Mali compte. Ensemble, restaurons l’espoir: Merci Monsieur le President Cisse pour nous avoir montre que tu es un vrai republicain, un vrai democrate et quelqu’un qui sait se sacrifier pour sa patrie. Anbiko Prezidan Cisse!

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