13ème sommet de l’OCI : Le Mali appelle la Oummah islamique à une action plus concertée

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Face aux crises multiformes qui assaillent nos Etats, il serait mieux indiqué que ceux-ci resserrent leurs liens pour y faire face. Notre pays, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, ne pouvait trouver meilleure tribune que celle que lui a offerte le 13ème sommet de l’Organisation de la coopération islamique pour appeler à une plus grande solidarité entre les pays de la Oummah islamique.

Le vendredi 15 avril 2016, les travaux du 13ème sommet de l’OCI se sont achevés à Istanbul, en Turquie. Le sommet de deux jours, auquel ont pris part les représentants de plus de 50 Etats membres dont le Mali, a adopté un communiqué final de près de 220 points. Au nombre desquels la satisfaction exprimée par la Conférence sur le succès des élections en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire et en Guinée. Aussi, tout en  félicitant le Burkina Faso pour l’aboutissement heureux de la transition politique, la Conférence a-t-elle exprimé sa solidarité aux pays du Bassin du lac Tchad, notamment le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad, qui font face à d’énormes problèmes sécuritaires par le fait notamment de l’extrémisme violent et des actes de terrorisme de Boko Haram. Partant, elle a lancé un appel à tous les Etats membres et à l’ensemble de la communauté internationale pour apporter toute l’assistance nécessaire à ces pays à travers la Force multinationale interarmes pour vaincre et éliminer la menace terroriste et pour contribuer à améliorer la situation humanitaire désastreuse qui prévaut dans la région. Par ailleurs, la Conférence a réitéré son soutien à la stratégie antiterroriste mondiale et au plan du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention de l’extrémisme violent, tout en condamnant les actes, méthodes et pratiques du terrorisme commis par quiconque et où que ce soit, avec la détermination des Etats membres à rester unis dans la lutte contre le terrorisme. Dans le même communiqué, l’OCI a souligné le rejet par les Etats membres de l’extrémisme, de la violence, du sectarisme et du fractionnisme en raison de leurs effets dévastateurs et de leurs répercussions graves sur la sécurité et la stabilité des Etats membres et sur la paix et la sécurité internationales, et réaffirmé l’importance de traiter les causes de l’extrémisme violent et du terrorisme d’une manière globale.

Aussi, la Conférence a-t-elle invité le Secrétaire général à poursuivre le débat sur la lutte contre le terrorisme, le crime transfrontalier, et la manière de contrer le discours sectaire en convoquant des conférences, symposiums et ateliers en coopération avec les Etats membres, les différentes institutions compétentes et les partenaires de l’OCI, avec la participation de dirigeants politiques, religieux et traditionnels, de psychologues, de sociologues et en organisant des colloques dédiés à la révision des programmes et des cursus de l’enseignement à cet égard. Partant, elle s’est félicitée de la tenue du Forum des Nations Unies baptisé «Religions pour la Paix», le 6 mai prochain à New York.

Des avancées dans le processus de paix au Mali, mais…

En sa qualité de président de la délégation malienne, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a prononcé un discours au nom du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, en convalescence à Paris.

Ainsi, le patron de la diplomatie malienne avait souligné le contexte dans lequel se tient ce 13ème sommet de l’OCI, marqué par des crises multiples et des bouleversements qui affectent gravement nos sociétés, nos institutions, nos économies et même les fondements de nos Etats. Face à ces défis, le ministre Diop a rappelé la nécessité que les pays de la Oummah islamique resserrent leurs liens indéfectibles de tous ordres pour préserver leur dignité, leurs cultures et leurs valeurs.

«Au Mali, nous avons très tôt perçu l’impératif d’une action solidaire pour défendre nos droits, préserver notre foi et notre identité, nous retrouver dans la fidélité aux prescriptions du Saint Coran qui commandent la tolérance, le dialogue, la concertation, la coopération et la solidarité», fera-t-il savoir.

Au sujet du processus de sortie de crise, Abdoulaye Diop a noté un certain nombre d’avancées, avant de faire remarquer que les groupes terroristes, à travers leurs ignobles actes, font peser encore de lourdes hypothèques sur la paix et la sécurité au Mali et dans la région Sahélo-saharienne. «Dans cette situation à la fois fragile et complexe, le Mali apprécie hautement l’assistance de l’OCI aux pays du Sahel et tout particulièrement aux Etats du G5 Sahel dans la relève des défis, singulièrement dans la lutte contre le terrorisme», a-t-il salué.

De son avis, nous vivons dans un monde en transition rapide, où  l’ordre ancien s’écroule mais où le nouvel ordre ne se dessine pas encore clairement. Ce processus de recomposition du système international, ses incertitudes et ses menaces, posent au devenir de notre Oummah des questions existentielles qu’elle se doit de prendre en charge avec détermination, analyse M. Diop. Pourtant, estime l’orateur, la Oummah islamique dispose de toutes les potentialités et de toutes les ressources lui permettant de défendre ses intérêts, son honneur et ses valeurs. «Elle a également les moyens d’assurer sa prospérité par l’exploitation judicieuse des complémentarités des pays et par une coopération multidimensionnelle», a-t-il interpellé.

Toujours est-il que le ministre Diop s’est montré conscient d’une chose. C’est que la responsabilité des dirigeants est plus que jamais engagée pour assurer à leurs peuples une paix durable, une sécurité fiable, plus de liberté, plus de solidarité agissante, un développement harmonieux et équitable. Pour ce faire, suggère Abdoulaye Diop, «il est impérieux de nous organiser davantage et de consolider notre unité sociale et d’actions à un moment où une voix ne porte que lorsque d’autres s’en font l’écho, où l’action n’est efficace que concertée et où les     initiatives n’ont de chance d’aboutir que lorsqu’elles répondent aux aspirations profondes de nos peuples et qu’elles s’inscrivent dans un ensemble et dans la durée».

Bakary SOGODOGO

 

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