Le Collectif pour la sauvegarde de l’URD (CPS-URD) dénonce les irrégularités intervenues lors de la 10e conférence nationale du parti. Celles-ci, estiment les membres du CPS-URD, entachent sa sincérité et violent totalement les statuts et le règlement intérieur. Ils l’ont fait savoir à travers une correspondance, dont Le Wagadu s’est procuré une copie, adressée au président de la commission nationale de conciliation et d’arbitrage.
Plusieurs semaines après la fin de ses travaux, la 10e conférence nationale de l’Union pour la République et la démocratie (URD) continue de faire des remous au sein du parti. Des cadres réunis en « Collectif pour la sauvegarde de l’URD (CPS-URD) » déplorent les conditions dans lesquelles s’est tenue la 10e conférence nationale du parti de la poignée de main.
Dans une correspondance datée du 09 novembre, dont Le Wagadu s’est procuré une copie, adressée au président de la commission nationale d’arbitrage et de conciliation, le CPS-URD dénonce les irrégularités intervenues lors des travaux de la 10e conférence nationale du parti.
Celles-ci, estiment les membres du CPS-URD, entachent sa sincérité et violent totalement les statuts et le règlement intérieur. Preuve que la tenue de la 10e conférence nationale du parti a exacerbé les tensions entre les membres du parti fondé par le très regretté Soumaïla Cissé.
Dans ses récriminations, le CPS s’insurge contre la composition du présidium. Les membres du collectif dénoncent l’exclusion du présidium des 3e et 5e vice-présidents, de la présidente du mouvement national des femmes et celui des jeunes membres à part entière du Bureau politique national qui étaient pourtant dans la salle.
« Pour la première fois dans l’histoire de l’URD, le présidium concocté par le premier vice-président, M. Salikou Sanogo, était composé du premier vice-président assurant les fonctions de président du parti, le 4e vice-président, Mamadou Diawara, et des secrétaires généraux du BEN », renseigne la correspondance.
Cette configuration, soulignent les signataires de la correspondance, est contraire aux habitudes et a été créée sciemment pour imposer la volonté d’une seule personne fut-elle 1er vice-président du parti, en tout cas, d’une minorité entretenue. « Cet acte posé et prémédité viole les règles démocratiques et les dispositions des articles 20, 49,50 et 52 des statuts et les articles 45, 46 et 48 du règlement intérieur », assurent les membres du CPS-URD. Ce présidium est, selon eux, fabriqué à dessein pour parvenir à imposer à la majorité des 504 délégués un simulacre de conférence nationale.
Le parti se personnalise et est en plein dans la dictature
Sur l’organisation et le financement de la 10e conférence nationale du parti, les signataires assurent que le financement et la source de financement n’ont jamais été communiqués au Bureau exécutif national (BEN) encore moins au Secrétariat exécutif (SE) pour sa validation.
Ce qui selon eux laisse apparaître une opacité dont il faut s’interroger. « Qu’ils soient par le biais du financement public ou des cotisations volontaires, les fonds engrangés et engagés pour assurer la couverture d’un tel événement doivent respecter les règles de transparence, de sincérité et de crédibilité », jugent-ils.
Ce qui jusqu’à preuve du contraire n’a pas été le cas. Face à cette situation, ils appellent à faire la lumière sur la provenance et la destination des fonds alloués pour lesquels aucune réunion du SE ou du BEN n’a été tenue pour discussion et validation.
Sur le déroulement de la 10e conférence nationale, les signataires affirment que les membres du BEN, y compris plusieurs vice-présidents, n’ont pris connaissance du programme de la conférence que dans la salle en même temps que les invités. Ils dénoncent également l’opposition du 1er vice-président à toute motion. Ce qui a failli entraîner des échauffourées, soutiennent-ils.
Au regard de tout ce qui précède, les signataires dénoncent une violation systématique, orchestrée et exécutée contrairement à toute règle démocratique, contraire aux dispositions des statuts et du règlement intérieur du parti.
Ce qui leur fait dire que le parti se personnalise et est en plein dans la dictature. « Il y a lieu alors de dénoncer ces faits et d’y apporter les solutions idoines conformes aux textes de l’URD », conclut la missive.
Ils sont nombreux les cadres du parti de la poignée de main à avoir signé cette correspondance. Parmi ceux-ci, on peut citer : Racine Seydou Thiam, Mamadou Hawa Gassama, Abdramane Diarra, Wadidié Salimata, Goignon Coulibaly, Kalilou Samaké, Modibo Camara, N’Diaye Bah, Beffon Coulibaly et bien d’autres.
Abdrahamane SISSOKO