100 jours du gouvernement Cheick Modibo Diarra: Un bilan mitigé

2

Depuis l’installation à la tête du gouvernement du premier ministre Cheik Modibo Diarra après le putsch du 22 Mars 2012; le peuple malien attend beaucoup de lui et de son staff. Mais que des questions en suspens. Tout d’abord la question du nord qui a été le principal motif du coup d’Etat, reste suspendue. C’est à dire qu’aucune réaction palpable, aucune solution tangible n’a été présentée au peuple malien. Nous saluons de passage l’ouverture de corridor humanitaire mais l’assaut final attendu par tous semble être loin. Selon les propres termes le premier ministre: «Déloger les islamistes du nord peut atteindre des années de lutte…les Etats Unis et l’Europe ont pris 10 ans pour déloger les islamistes de l’Afghanistan». Ces propos pessimistes de notre PM montrent que le problème du nord doit attendre encore et que les populations vivant au nord doivent continuer à méditer sur leur sort. La CEDEAO veut déployer des hommes pour sécuriser les institutions pendant que le gouvernement forme unilatéralement 1200 nouvelles recrues pour la même cause. Plus tard les hommes de la CEDEAO doivent venir pour former nos militaires et les aider à la conquête du nord. Mais tout cela tarde à venir, car les populations attendent toujours un gouvernement salvateur qui ne vient pas. Quant à la sécurité intérieure même, la situation laisse à désirer ; un président de la république agressé jusque dans son palais; des  arrestations à tort et à travers et une atteinte à la liberté de presse par des  enlèvements, des séquestrations et des coups et blessures contre des journalistes. Notons les cas d’Arbi Babi, d’Abderhamane Keita et de Saouti Labas Haidara. Ainsi la liberté de la presse qui coûte très chère aux maliens est entrain  d’être muselée sans que la moindre enquête ne soit en cours. Le bilan Cheik Modibo Diarra c’est aussi beaucoup de diplomatie sans aucun résultat. Sur le plan économique le pays est au bord du chaos; le pays est entrain de vivre sur ses propres ressources mais combien de temps cela va durer quand on ne fait rien pour que la coopération et l’aide internationale reviennent. Les seules prouesses se situent au niveau de l’éducation ou les élèves ont pu faire leurs examens sans problèmes sauf ceux du nord qui attendent toujours la promesse d’une seconde session en octobre qui sera difficilement honorée quand on s’en tient aux propos du PM. En fait le mois d’octobre pourra bien trouver les islamistes encore au nord, puisqu’aucun chronogramme n’a été élaboré à l’heure actuelle qui envisage une quelconque intervention.

Les prouesses de l’équipe de Cheik Modibo Diarra, c’est aussi au niveau de l’agriculture où le gouvernement a distribué des semences hybrides et des  engrais gratuitement aux paysans pour assurer la saison agricole. Les 100 jours de l’équipe Modibo Diarra c’est aussi un malaise social qui s’installe peu à peu entre les différentes couches sociopolitiques. Beaucoup d’acteurs politiques maliens pensent que la classe politique a été marginalisée et même traquée. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils réclament aujourd’hui un gouvernement d’union nationale qui reflète toutes les composantes de la société, pour que toutes les sensibilités sociopolitiques y soient représentées. En fait, en analysant le bilan des trois mois et en mesurant les propos et les intentions du premier ministre, le problème du nord ne serait pas réglé tout de suite et la durée de la transition sera certainement augmentée, car à ce rythme une année ne suffira pas pour bouter les islamistes hors du territoire malien.

Quant à l’organisation des élections générales, cela n’est pas à l’ordre du jour et même un mot n’a été prononcé par le PM à ce sujet. Cela présage une durée indéterminée de la transition, car on n’organise pas d’élections dans un pays qui a les deux tiers de son territoire occupés. Et le PM a même affirmé ouvertement qu’il ne démissionnera pas, car il ne sait pas à qui remettre cette démission. L’analyse du bilan des 100 jours du PM de la transition montre que le peuple malien doit attendre toujours et attendre peut être deux ou trois ans pour voir l’organisation d’élections dans son pays.

M.Maïga

 

 

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. J’espère que les politiciens maliens auront un peu de dignité, un peu de patriotisme, un peu d’humanisme, un peu d’humilité pour s’entendre.
    J’espère que Dioncounda écoute moins ses amis du FDR, qui sont prêt à détruire le Mali pour leurs intérêts.
    J’espère que le PM cherche un terrain d’entente avec le président pour sortir le Mali de l’humiliation.
    Mes respects

  2. Mais tu es con de journaliste, si tu n’arrives pas a voir ce qui se passe entre la la liberation du nord et les elections democratiques je me demande comment ce JOURNAL AURORE, continue a te laisser travailler.

Comments are closed.