Cent jours après sa nomination à la tête du gouvernement de transition du Mali, le premier ministre Cheick Modibo Diarra était en scène vendredi, au cours d’un débat avec la presse malienne. C’est point par point qu’il a touché à tous les chapitres brûlants du moment. Pour ceux qui en doutaient encore, il a été clair, précis et sans langue de bois: il n’envisage pas de démissionner.
Le vendredi 27 juillet 2012, c’est sur plateau identique à ceux des grands jours que le Premier ministre a échangé avec les journalistes, au cours d’un débat, en français dans un premier temps et ensuite en langue nationale bamanan. Tous les sujets ont été abordés par les journalistes; de l’éducation à l’économie, en passant par l’industrie, la justice et l’agriculture. Les grandes questions actuelles: la reconquête du Nord, le cas des Bérets rouges, le dossier de l’enquête sur l’agression du président de la transition, les tentatives d’intimidation de la presse, la polémique autour du gouvernement.
Au sujet de la reconquête du Nord, Cheick Modibo Diarra a suggéré que cela ne sera pas une chose facile, mais son gouvernement est à l’œuvre. Selon lui, l’occupation de la partie septentrionale du Mali a commencé depuis au moins une décennie. Les terroristes se sont bien enracinés et cette reconquête est une tâche qui ne se fera pas en trois mois.
Au sujet de l’enquête sur l’agression du président Dioncounda Traoré, le Premier ministre a fait savoir que les investigations sont en cours et que deux suspects ont déjà été arrêtés. Aux dires de Cheick Modibo Diarra, les autorités compétentes, le ministère de la Justice et celui de la Défense, sont en train de mener une minutieuse enquête qui demande du temps. Il a donné la certitude aux uns et aux autres que son gouvernement de mission ne tolérera pas l’impunité.
Sur un tout autre plan, de chef du gouvernement de transition a donné des clarifications quant à la situation économique actuelle du pays. Depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier, les partenaires financiers du Mali ont tous fermé les vannes et le Mali vit actuellement de ses maigres ressources. Mais malgré cela, le pays a quand même pu faire des réalisations considérables, selon le Premier ministre. Sur le plan humanitaire, d’énormes accomplissements ont été faits, notamment l’acheminement des vivres vers les populations affectées par la crise. Le gouvernement de transition, de sa nomination à nos jours, a fait de l’école malienne une priorité, d’après Cheick Modibo Diarra.
La preuve, bien vrai que le pays traverse une mauvaise passe, tous les examens nationaux se sont déroulés dans les délais.
Au sujet de l’armée malienne, le Premier ministre a précisé que lui et son équipe son en train de travailler dans le sens de la restructuration de cette dernière.
« Allez-vous démissionner ou pas ?» lui a demandé un journaliste. « Je ne démissionnerai pas ! », a-t-il hélé net, avant de spécifier qu’’il a été nommé pour une mission et compte l’accomplir, avant d’argumenter que c’est l’Accord-cadre de la Cédéao qui l’a cautionné, que rien n’est en mesure de le démettre de ses fonctions et que c’est à lui que revient le travail de la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Rokia Diabaté