04 juillet 2006 – 1er mars 2015 : D’un accord d’Alger à un autre : L’histoire rattrape IBK

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IBK - ténors - persiste - Excellence
Le président Ibrahim B Keita

« Celui qui n’a pas traversé l’autre rive, ne doit pas se moquer de celui qui se noie ». Ce proverbe africain sonne comme une véritable leçon de morale pour le président Ibrahim Boubacar Kéita.

En juillet 2006, IBK, alors leader du Rpm et président de l’Assemblée nationale, déclarait une guerre fratricide au président Amadou Toumani Touré à cause de l’Accord d’Alger du 04 juillet. Sous sa signature, le Rpm en appelait même « à la vigilance de tous les patriotes, démocrates véritables et sincères de notre pays, pour dénoncer et se désolidariser d’un accord qui n’est, d’aucune manière, une garantie pour la sauvegarde de la paix dans le nord de notre pays ». Aujourd’hui, le président de la République vient de faire parapher par son gouvernement, à Alger (s’il vous plait !), un Accord. Pour la paix ou pour d’autres motifs ? Dans l’un ou l’autre cas, le chef de l’Etat est rattrapé par la dure réalité de l’exercice de la magistrature suprême. Et par l’histoire.

Homme de paix, homme de dialogue et des négociations, fin médiateur, le président Amadou Toumani Touré sait de quoi il parle quand il prône le dialogue au détriment de la guerre pour arracher la paix. Le simple bon sens voudrait que l’on s’aligne derrière un général de guerre qui veut éviter la guerre. Le président Touré a toujours clamé cette vérité militaire : « On sait quand est-ce qu’une guerre commence, mais on ne sait jamais quand est-ce qu’elle finit ».

ATT est un chantre de la paix. C’est pourquoi, dès le lendemain de l’attaque militaire des camps de Kidal et Ménaka, le mardi 23 mai 2006, le président ATT, en visite à Diéma, dans la région de Kayes, a appelé le peuple au calme et à la retenue, et surtout à ne pas faire l’amalgame entre ceux qui ont attaqué et les paisibles populations diverses qui vivent en symbiose.

Aussi, le président ATT tend la main au médiateur algérien pour un Accord de paix avec les rebelles, signé le 04 juillet. La promptitude dans le processus et le contenu du document intitulé “ACCORD D’ALGER POUR LA RESTAURATION DE LA PAIX, DE LA SECURITE ET DU DEVELOPPEMENT DANS LA REGION DE KIDAL” ont séduit tous les Maliens. Tous ou presque, sauf  IBK, hanté par des discours et des positions va-t-en guerre. Pourtant, l’honorable député élu en commune IV était président de l’Assemblée nationale et son parti, le Rpm, participait au gouvernement.

En effet, pendant que les déclarations de soutien et les félicitations à l’endroit du chef de l’Etat pleuvaient pour la signature de cet accord du 04 juillet, IBK est monté sur ses grands chevaux pour dénoncer cette initiative, saluée et louée de tous. Dans sa sortie, sous la forme d’une déclaration du Rpm signée de lui-meme, IBK a tout dit, ignorant certainement  qu’il pouvait venir un jour aux commandes de l’Etat.

Dans cette déclaration, issue d’une réunion du Bpn-Rpm tenue à Sébénicoro le 12 juillet 2006, IBK se demande (lisez bien !) « Comment est-on passé de la gestion d’une mutinerie à une négociation sous l’égide d’un pays ami et frère, certes, mais nullement concerné par une affaire relevant exclusivement de la compétence militaire du Mali ? ».

Pour IBK, ATT n’agissait pas pour éviter la guerre, mais il a fui ses responsabilités. « Ne nous laissons pas abuser. Il y avait simplement des responsabilités à assumer et rien d’autre.
Traiter les problèmes aux véritables niveaux où ils se posent. C’est tout ! Les rodomontades n’y changent rien ! 
», peut-on lire dans la déclaration.

Au fur et à mesure qu’on avance dans cette déclaration, on se rend compte que IBK s’enfonçait encore plus dans des lignes qui allaient le rattraper quelques années plus tard.

La preuve : « Dans un préambule volontiers amnésique sur le contexte et les évènements du 23 Mai 2006, on apaise le peuple, on le trompe en affirmant la fidélité aux principes fondamentaux de la République. C’est trop facile, mais le contenu du document édifie, dès l’abord sur les abandons et la démission. Les mots sont aussi têtus que les faits. On dit que la parole s’envole, mais l’écrit reste. Chacun sait donc à quoi s’en tenir. Tous les principes sacro-saints d’égalité, de justice et de solidarité sont malmenés.
A terme, cet “Accord” pourrait desservir même ceux-là au profit desquels il est censé être signé.

Le peuple malien est UN et INDIVISIBLE. Il est dangereux pour la stabilité du pays et l’harmonie intercommunautaire, de donner à penser que telle communauté, ou telle région ou ethnie serait plus digne que d’autres de traitements au relent discriminatoire.
Cela expose la dite communauté elle-même à une stigmatisation dangereuse et inutile.
Tout le processus qui a conduit à “l’Accord” dit d’Alger s’est déroulé de façon monarchique. Le fait du prince n’est pas acceptable dans une démocratie. A moins que notre régime politique n’ait changé.
Nous pensons également que l’interpellation du Pacte National est totalement inappropriée en la circonstance. Aucune espèce d’amalgame n’est possible entre les dernières rébellions et la mutinerie du 23 Mai 2006.
Ceux qui ont pris les armes n’ont ni craint, ni hésité à prendre leurs responsabilités, toutes leurs responsabilités, face à un Etat dont ils savaient la grande faiblesse de l’Autorité.

Il restait au Gouvernement, pour peu, qu’il eût les mains libres et l’autorité assurée, à prendre les siennes. Hélas !

C’est en raison de tout ce qui précède que le Bureau Politique National du Rassemblement Pour le Mali, au nom de l’ensemble de ses cadres et militants ne saurait apporter sa caution à un tel document.
Le Bureau Politique National du Rassemblement Pour le Mali en appelle à la vigilance de tous les patriotes, démocrates véritables et sincères, de notre pays, pour dénoncer et se désolidariser d’un “Accord” qui n’est d’aucune manière une garantie pour la sauvegarde de la paix dans le nord de notre pays.
Le Bureau Politique National instruit à ses députés, divers élus et cadres en mission, d’user de toutes les voies démocratiques, notamment parlementaires, pour informer et édifier le peuple malien sur la signification réelle de ce qui a été signé à Alger, le 04 juillet 2006 en son nom
 ». Chers lecteurs, à vous d’en juger !

 

IBK a son…Accord

Mais, pour notre part, nous relevons tout d’abord que celui qui rejetait hier le recours à l’Algérie, a couru pour aller s’agenouiller devant les autorités du même pays afin qu’elles s’impliquent pour la signature d’un Accord. IBK a tout simplement mis l’avenir du Mali entre les mains de l’Algérie, un pays qui, selon lui, n’est « nullement concerné par une affaire relevant exclusivement de la compétence militaire du Mali ».

Ensuite, l’histoire rattrape IBK sur son choix politique de règlement des conflits. C’est un homme de guerre. Aujourd’hui, l’exercice du pouvoir le rend doux comme un agneau. Alors, les discours va-t-en guerre (« Il restait au Gouvernement… à prendre ses responsabilités », avait-il dit) font place aux appels (des groupes armés) au dialogue et à la table de négociation. « La paix par le dialogue » est devenu un leitmotiv chez IBK qui ne rate aucune occasion pour prononcer son expression favorite. Il vient d’avoir son Accord.

Troisièmement, en 2006, IBK avait appelé les Maliens à dénoncer et à se désolidariser de l’Accord d’Alger du 04 juillet. Et instruit à ses députés, divers élus et cadres en mission, d’user de toutes les voies démocratiques, notamment parlementaires, pour informer et édifier le peuple malien sur la signification réelle de cet accord. Aujourd’hui, IBK prie pour recueillir le maximum d’adhésion à son Accord du 25 février 2015. Le Premier ministre, le ministre des affaires étrangères sont mis en mission pour cela.

Enfin, dans le contenu de l’Accord d’Alger du 25 février 2015 (contrairement à celui du 04 juillet 2006), le président Ibrahim Boubacar Kéita, de l’avis de spécialistes, fait certaines concessions qui violent la constitution malienne et d’autres qui consacrent la partition du pays.

La rédaction

 

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18 COMMENTAIRES

  1. EN TOUT CAS JE PREFERE L’ACCORD D’ALGER A CETTE NOUVELLE CONSTITUTION MALIENNE MADE IN ALGERIE QU’ON APPELLE ABUSIVEMENT ACCORD DE PAIX POUR LE MALI

  2. ATT ,que tu aimes ou pas la guerre,il faut en tout cas préparer la guerre.
    ATT avait laissé ce pays enclave avec ses multiples frontières à la merci des bandits et des groupes armés de tout genre.
    “qui veut la paix prépare la guerre”
    sinon personne ne veut la guerre,mais il faut savoir parfois qu’on peut pas s’en passer

  3. En 2006 IBK avait dit que la pure réalité par rapport à ce fameux accord d’Alger.
    Le soleil est sorti là où il avait pointé le doigt.
    ATT avait signé un accord fictif d’une paix éphémère seulement et uniquement dans le seul but de finir son mandat dans la plus grande sérénité.mais s’en fou de celui qui va poursuivre le reste

  4. prions k sa soit le declin de notre cauchemar. chacun a une part de culpabilite ds c7 affaire

  5. Les deux situations diffèrent IBK est élu à la tête d’un pays sous tutelle et ATT ÉTAIT PRÉSIDENT AU MOMENT DE L’ATTAQUE DU 23 MAI ,les jugements portés sur ces deux situations sont différentes au moment où tout est à terre IBK est venu ,le pays est vendu par des gens qui pour leur propre intérêt ont fait rentrer les Nations-Unis qui n’ont jamais régler un conflit donc IBK n’est pas responsable de cette situation ,alors qu’en son temps ATT avait son armée sous sa décision ?REGARDEZ AU CAMEROUN BIYA a pris ses responsabilités face à boko haram il a su faire des alliances utiles pour son pays chose que ATT pouvait faire avec les partenaires sincères comme la Chine et la Russie ,il en est de même pour Dioncounda pendent la transition disons la vérité les mauvais responsables nous ont dans situation avant IBK.

    • Mon cher,on peut aimer quelqu’un mais notre sens de dignité doit nous inciter à dire la vérité.IBK a participer à la gestion de ce pays mieux que quiconque en tout cas à 20 ans de démocratie.Mais tu sais ce qui est le problème des maliens?On ne dit la vérété que lorsqu’on est devant le feu.Je te donne encore ce conseil:Il faut apprendre beaucoup à se mefier des maliens.

      • ATT ,que tu aimes ou pas la guerre,il faut en tout cas préparer la guerre.
        ATT avait laissé ce pays enclave avec ses multiples frontières à la merci des bandits et des groupes armés de tout genre.
        “qui veut la paix prépare la guerre”
        sinon personne ne veut la guerre,mais il faut savoir parfois qu’on peut pas s’en passer

  6. Le seul avantage qu’on a dans cet accord, c’est la très forte implication de plusieurs témoins et toute la communauté internationale. Mais sachez que cet accord ne servirait à rien parce que ces hommes du MNLA n’ont pas de parole d’honneur et ils ne savent pas et ne sauront jamais ce qu’un accord, donc que l’état malien s’apprête à la guerre sans merci, cela est indéniable; heureusement GATIA est là sinon, c’est la honte totale avec notre chère armée qui ne sait pas comment se battre depuis la nuit des temps. Une armée de salon.

  7. Ainsi ” tel est pris qui croyait prendre” est-on tente de dire.

    Quelle honte!!!

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