Une conférence de presse historique, une mise au point historique ! Le président, triplé de la casquette de militant et cadre historique caressant personnellement le rêve de monter à l’Olympe, a comme à ses habitudes mis le pied dans le plat. Deux questions brûlantes, deux réponses on ne peut plus claires. Comme si cette rencontre visait tout juste à édifier l’opinion publique sur la réalité du débat en cours, c’est-à-dire la candidature de Modibo Sidibé à l’investiture du parti pour 2012.
En réponse aux questions de Chahana Takiou, notre confrère et Directeur de Publication du Bi – Hebdomadaire le 22 Septembre, de savoir si Modibo Sidibé est oui ou non militant Adema, s’il serait le candidat du parti en 2012, quelque chose de ce genre, le président, puisqu’il s’attendait à ces questions, n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Modibo Sidibé n’est pas militant de l’Adema et l’Adema sortira son candidat au sein de l’Adema. Point.
Mathématicien et sans doute hostile aux tournures protocolaires et certainement très remonté du fait qu’on pense à quelqu’un d’autre en dehors de lui Dioncounda et les fretins qui sortiraient la tête devant lui, le patron du C.E Adema a tranché en lieu et place du peuple Adema. Sa voix, sa seule voix restant à ses yeux prépondérante, donc Parole d’Evangile. Comme s’il avait la certitude que personne ne viendra dire ou faire en dehors de ce qu’il a dit, bref le remettre en cause.
Le fort de l’honorable président, et il faut vraiment le lui reconnaître, est qu’il ne regarde jamais dans les yeux de quelqu’un d’autre lorsqu’il veut dire ce qu’il pense ou ce qu’il a sur le cœur. Un non évènement, pour qui sait ce dont l’honorable président est capable en matière de déclarations incendiaires, lapidaires.
En clarifiant la situation à sa façon et selon sa manière, le président Dioncounda selon plusieurs sources concordantes a énormément gêné dans la haute sphère Adema. S’il connaît tous les cadres Adema, il lui est difficile de savoir qui est militant ou qui ne l’est pas. A moins qu’en venant à la Maison de la Presse, la majorité des membres du Comité Exécutif lui ait donné quitus pour qu’il décline l’appartenance ou non de Modibo Sidibé au parti au cas où la question lui serait posée. Or tout le monde savait à l’avance que Dioncounda Traoré n’allait pas échapper à cette brûlante question. En liquidant Modibo Sidibé du débat Adema, le patron du C.E balaie son propre terrain, sachant que les autres prétendants, ceux là qu’il pourrait considérer comme « bon teint » ne feraient pas le poids le moment venu. Même Soumeylou B. Maiga et Tièmoko Sangaré pourraient ne plus être des militants bon teint, lorsqu’on se réfère à leur histoire récente dans la vie du parti. Et qui donc pour lui faire ombrage ?
Militant et cadre historique de l’Adema, Dioncounda Traoré a sans doute avec lui l’excuse de vouloir la chose pour lui et… maintenant, même si les choses n’ont jamais vraiment pas beaucoup marché pour lui. Mais cette façon de défendre son beefsteak – il n’y a pas une autre façon de le dire- est porteuse de tous les dangers au sein de la hiérarchie du parti. En parlant de candidat bon teint, il fait forcément allusion tout d’abord à sa propre personne, à Iba N’Diaye, Boubacar Bâ dit Bill, Soumeylou Boubeye, Marimantia, Zoumana Mori, Fatoumata Maîga Zouré, Kassoum I. Tapo, Abdoulaye G. Tapo, Oumarou Ag Ibrahim, Aly Nouhoum Diallo, Salama, Oumou Traoré, Fatoumata Konté, Ousmane Sy, El Madani… Une belle brochette de personnalités respectables, militants bons teints comme le voudrait Dioncounda, mais pour beaucoup d’entre eux, sans réelle envergure présidentielle. Autre chose de pire, en parlant de candidat bon teint, le président n’écarterait – il pas d’emblée les cadres des partis qui ont accepté de fusionner avec l’Adema ? Difficile de ne pas voir le fait sous cet angle. Je pense au Bâtonnier Kassoum Tapo, au président Abdoulaye G. Tapo venant du RND à Tièmoko, transfuge Adema – Miria – Adema. Soumeylou qui avait forcé les portes des présidentielles de 2007 contre l’avis du parti, chose qui lui a valu sa relégation à l’arrière scène de la hiérarchie. Et quelle place Tièbilé Dramé du Parena occupera t –il le jour où l’enclos se dissoudra dans la Ruche ? Encore une fois, le président Dioncounda Traoré devrait forcément se dire que ce n’est pas la seule force du parti en termes de cadres ou militants bon teint qui fera que le parti Adema revienne au pouvoir avec son candidat à lui. Ce n’est ni pour ses beaux yeux, ni sa capacité à haranguer les foules que le président Konaré s’était imposé à tous en 92. Ce n’est pas un là un simple point d’histoire encore moins un détail !
Même cette année là, des voix s’étaient élevées pour contester son engagement militant. La suite, on la connaît. Pour triompher face à IBK, Soumaila, Zou, Tièbilé ou Cheick Modibo, l’Adema a besoin d’un homme qui soit en mesure de cartonner à tous les niveaux. Or dans le Toboggan, il n’est un secret pour personne que Dioncounda passera difficilement aux yeux de certains cadres mêmes non présidentiables ; que Iba N’Diaye ne laissera jamais Soumeylou lui ravir la vedette, et que, et que, et que…
Mais Diable ! Pourquoi l’image de Dioncounda passera difficilement dans l’opinion en termes de présidentiable crédible? Moi ou le déluge ? A suivre très prochainement !
Sory de Moti
Les risques d’une cassure sans surprise.
Une sortie au vitriol, non sans grande gêne
Modibo Sidibé n’est pas militant Adema et ne serait pas candidat à l’investiture du parti dans la course pour le palais. Tout président du Comité Exécutif qu’il est, Dioncounda Traoré n’engage pas le parti et sauf erreur de notre part, il a parlé en son nom, son seul nom. A moins qu’à l’unisson, le parti ne fasse une déclaration officielle en ce sens. En attendant, lui, le président, cadre et militant bon teint et rêvant sans doute de l’investiture Adema a parlé. Mon Dieu, bon Dieu! Une épée qui, en dehors de Modibo Sidibé planerait sur bien de cadres. Le Bâtonnier Kassoum I. Tapo, le président Abdoulaye G. Tapo, le Président Tièbilé Dramé au cas où… Dioncounda a bel et bien engagé samedi dernier à la Maison de la Presse, un bras de fer dont il ne maîtrise personnellement pas tous les paramètres.