Toujours vice-président de l’Assemblée nationale :Le parti SADI réaffirme son statut d’opposition

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Le Groupe parlementaire Sadi-Parena, conformément à la Loi N°00-047 du 13 juillet 2000, n’a aucune raison d’être. La déclaration est du bureau politique du parti Sadi, qui demande maintenant au bureau de l’Assemblée nationale de prendre toutes ses responsabilités, et de lui signifier son véritable statut. Elle a été faite lors d’une conférence de presse animée le 20 avril 2011 par le 9ème vice-président du parlement, Dr. Oumar Mariko.

L’Espace d’expression démocratique de la radio Kayira a abrité hier une conférence de presse dont le but est de demander la clarification de la position du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI). Animée, essentiellement par le Secrétaire général du parti, Dr. Oumar Mariko, également député à l’Assemblée Nationale, cette clarification est d’autant plus nécessaire que le Sadi estime ne plus pouvoir s’associer en groupe parlementaire avec le Parena. Pour preuve, Oumar Mariko se réfère à la Loi N°00-47 du 13 juillet 2000 portant statut des partis politiques de l’opposition en République du Mali. Ce texte stipule qu’ «on entend par opposition, un ou plusieurs partis représentés ou non à l’Assemblée Nationale, distincts du parti ou de la coalition de partis politiques qui soutiennent l’action gouvernementale» (art.2). Or, le Parena, qui formait, avec le Sadi un groupe parlementaire de l’opposition, vient de rejoindre le gouvernement Kaïdama Sidibé, donc la majorité présidentielle. En cela, le «parti du bélier blanc» a préféré perdre sa qualité de parti de l’opposition, conformément à la latitude que lui donne l’article 5 de la Loi précitée.

Avec la défection du RPM, qui se réclamait également de l’opposition et qui est désormais représenté au gouvernement, SADI est le seul parti de l’opposition. Ce qui pose problème.

En effet, c’est en duo avec le Parena qu’Oumar Mariko occupe le fauteuil de 9 ème vice-président de l’Assemblée nationale. Et pour constituer un groupe parlementaire, il faut avoir au moins cinq députés, et le Sadi n’en a que quatre. Sera-t-il éjecté de son fauteuil ? Le Secrétaire général assure que son parti va saisir le bureau de l’Hémicycle pour connaitre son sort. Mais déjà, il peut se prévaloir de la Loi N°00-47 du 13 juillet 2000 qui stipule également que les partis politiques de l’opposition participent de plein droit à la vie des institutions publiques où ils siègent (art.6) et que l’opposition a le devoir de suivre l’action gouvernementale, de la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès (art.15). Le Sadi doit donc s’inscrire dans la logique de constituer un groupe parlementaire avec seulement quatre députés.

Par ailleurs, l’Etat reconnaît que le choix politique est une affaire strictement personnelle et un droit inaliénable. Le parti Sadi a préféré choisir de rester dans l’opposition. Les raisons avancées par son Bureau politique, selon Oumar Mariko, sont de cinq ordres. En premier lieu, l’action gouvernementale s’inscrira logiquement dans le cadre du programme présidentiel, le PDES, duquel le Sadi s’est «publiquement et officiellement» démarqué lors de la Déclaration de politique générale à l’Assemblée Nationale en décembre 2007. Ensuite, les luttes sociales et syndicales auxquelles le Sadi est associé «n’ont abouti à aucun résultat probant, malgré la douleur de la pauvreté et de l’injustice qui les porte, l’évidence de la justesse et de la légitimité de ces revendications reconnues par le président de la République lui-même (Huicoma, Office du Niger, partants volontaires à la retraite, déguerpis, Maliens de l’extérieur, école, etc.)». Troisièmement, les gouvernements ATT, estime le conférencier, sont incapables de lutter contre la corruption et la délinquance financière, érigées en système de gouvernement, et l’impunité qui les encourage. Aussi, le Sadi ne se reconnaît pas en un Etat dont l’absence de l’autorité de l’Etat «a favorisé la naissance de cartels mafieux de la drogue et de l’armement, l’insécurité généralisée surtout au nord du pays». Pour finir, Mariko fustige la cherté de la vie et la détérioration du pouvoir d’achat de la population.
Cheick Tandina

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