Aussitôt après la proclamation officielle des résultats provisoires du second tour des législatives, par le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, les appétits s’étaient aiguisés dans les états-majors politiques, à propos de la présidence de l’Assemblée Nationale et du poste stratégique de la questure de la même institution.
Depuis l’annonce de la convocation, par décret présidentiel, de la session extraordinaire du 03 septembre prochain, on assiste à une véritable course de fond des deux grands partis fortement représentés à l’Assemblée Nationale. Il s’agit de l’ADEMA et l’URD. Les choses semblent aller tellement vite que certains responsables de ces formations politiques ont l’impression d’être immobiles.
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On annonce, de plus en plus, un éventuel “deal” entre l’ADEMA et l’URD pour, dit-on, contrer une volonté de favoriser des partis minoritaires à l’Assemblée nationale. Quelle sera la nature de cet accord de principe, entre l’ADEMA et l’URD ? Et pour quelle fin ?…
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Ce qui est sûr, c’est que ces deux partis étaient engagés dans la course pour la conquête du perchoir. Et si l’on s’en tient aux enjeux de ce poste, on se demande quel intérêt l’URD pourrait tirer de cette place qu’on tente de lui faire occuper au sein de l’hémicycle.
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Ce qui est si pertinent que le président de l’URD, Younoussi Touré, sans attendre la proclamation des résultats définitifs du second tour des législatives, s’était empressé de faire une interview à RFI. Une interview qui, en plus d’avoir semé de la consternation dans l’esprit de certains militants et cadres URD, montre que Younoussi Touré est tout, sauf un fin politicien.
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Certains r politiques, même amateurs,se seraient abstenus d’une telle stratégie. Toujours est-il que Younoussi aurait clairement affirmé que son parti présentera un candidat pour le perchoir de l’Assemblée nationale. Que s’est-il donc passé? Soumaïla Cissé serait-il entrain de piéger Younoussi Touré, en faisant de lui “le dindon de la force”et pour conforter sa position, d’ici 2012?
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Dans tous les cas, l’on sait que l’Adema se prépare pour 2012, et l’URD aussi. Or celui qui contrôle l’Assemblée nationale devient de droit un interlocuteur du pouvoir, et mieux, bénéficie d’une marge de manoeuvre assez large pour passer haut la main ,le jour des élections présidentielles de 2012. Que gagnera donc l’URD, en renonçant à la présidence de l’hémicycle, quand on sait que l’Adema n’est pas prête à céder la questure de l’Assemblée ?
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Younoussi Touré, après ses déclarations sur les ondes de RFI, n’est-il pas en train de donner raison à ceux qui pensent “qu’il ne sera jamais un homme politique poigne”? A défaut de la présidence, l’URD pourrait tout aussi bien perdre la questure? Et à propos de questure, ce n’est certes pas la compétence qui manque à l’URD, quand on pense à l’ancien questeur, Baba Oumar Boré.
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Dans tous les cas, on pense, au sein du parti, que Younoussi Touré doit beaucoup à ce dernier. En effet, c’est Baba Oumar Boré qui s’est battu pour qu’on accepte de porter Younoussi Touré sur la liste URD de Niafunké. C’est encore lui qui a fait gagner cette liste dans cette circonscription. Le mieux que l’on puisse faire pour lui, comme récompense, n’est-il pas de lui restituer la questure?
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Or, dans l’accord de principe trouvé entre l’URD et l’Adema, les amis de Soumaïla Cissé n’auraient dautre choix que de se contenter des postes de vice-précidences et d’adjoints. Et si c’est effectivement Soumaïla Cissé qui est en train de tirer les ficelles, depuis le siège de son institution à Ouaga, autant dire que le Premier ministre d’Alpha va au devant de sérieux ennuis politiques. Soumaïla Cissé devra alors faire face à deux fronts pour reconquérir le parti.
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D’abord, celui de Younoussi Touré, et ensuite, celui de Oumar Ibrahim Touré. Selon des indiscrétions, “Soumi ” miserait beaucoup sur Abdoul Wahab Berthé, dans sa stratégie de contrôle du parti. Oumar Ibrahim étant battu à Goundam, Younoussi se contentant d’un poste de vice-présidence à l’Assemblée nationale, Soumaïla n’aura aucune peine à conforter son ambition pour 2012, et sans difficulté. Car Younoussi Touré, en acceptant ce poste de vice-présidence de l’hémicycle, serait passé pour dépourvu d’ambition et de vision politique.
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Et si Soumaïla n’a rien à voir dans ces agissements de Younoussi Touré, ce dernier, en négociant mal, peut gravement compromettre les chances du premier. C’est pourquoi les militants et cadres URD, qui n’arrivent plus à suivre leur président, du fait de ses” manipulations”, et loin de soupçonner une main invisible de Soumaïla dans cette affaire,, pensent que Younoussi Touré veut vendre l’URD à l’Adema. Et si’ explication était fondée?…
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Adama S. DIALLO
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