URD : Les langues se délient

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               Le Président de la Commission de l’UEMOA, en poste à Ouagadougou, a actuellement toutes les raisons de s’inquiéter de l’avenir de son parti: l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Et pour cause: au sein de plusieurs sections du parti de la “Poignée de mains”, Soumaïla Cissé devient de plus en plus la cible de certains militants et responsables qui le pointent du doigt.

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                 Ces derniers l’accusent tout simplement d’incompétence, pour n’avoir pas oeuvré en sorte que toutes les chances soient du côté de l’URD, en attendant les échéances de 2012.

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                Convaincus de ce qu’il avancent, certains se disent aujourd’hui prêts à démissionner de ce parti que les Maliens créditaient pourtant de toutes les chances de se retrouver à Koulouba.

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                 Certains responsables du parti affirment que cette situation de ras-le-bol qui ne dit pas son nom est la conséquence directe de la mauvaise gestion du parti par le président Younoussi Touré. Ces derniers ne doutent pourtant pas des capacités intellectuelles de Younoussi Touré.

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                Toutefois, ils demeurent convaincus qu’avec son manque de perspicacité politique, le Vice-président de l’Assemblée nationale n’est pas en mesure de conférer une position avantageuse au parti, encore moins forger son avenir, à l’horizon 2012. Or, le parti de la “Poignée de mains” compte beaucoup sur cette échéance pour parvenir à occuper le fauteuil présidentiel de Koulouba.

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                Mais, tout comme l’URD de Younoussi Touré, l’ADEMA de Dioncounda Traoré mise sur ladite échéance, avec la même ambition de reconquête de ce pouvoir qu’il a perdu en 2002, face au Président du Comité de Transition pour le Salut Public (CTSP).

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                 A l’examen, on se rend compte que le parcours politique même de l’actuel président de l’URD ne plaide pas non plus en sa faveur. Car l’homme est décrit comme dépourvu de courage politique, face à des situations difficiles. Et certains Maliens n’ont pas manqué de se rappeler du moment où, étant Premier ministre, il avait “jeté l’éponge” en lâchant le Président Alpha Oumar Konaré, qui avait pourtant placé toute sa confiance en lui.

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                Faut-il aussi rappeler le temps du processus électoral 2007, tout au long duquel l’ancien haut cadre du FMI et de la Banque Mondiale n’eut de cesse d’étonner les Maliens, particulièrement les militants et cadres de l’URD ? Mais c’est surtout son erreur, sinon ses bourdes sur les ondes des médias, après les élections législatives, qui lui attireront la colère de ses camarades du parti et une attention particulière de l’opinion. Même Soumaïla Cissé ne lui aurait toujours pas pardonné ces écarts.

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                Younoussi Touré a d’ailleurs été le premier à payer ses erreurs au prix fort, car à ses lieu et place, c’est plutôt Dioncounda Traoré qui sera élu président du “Temple de Bagadadji”. Comme pour dire qu’en définitive, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Pourtant, Dioncounda n’était pas cité comme le successeur probable d’Ibrahim Boubacar Kéïta à la tête de l’institution parlementaire.

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                 L’ élu député à Niafunké et président de l’URD aurait agi par inadvertance ou manque de tact, en se confiant aux antennes de RFI. Une attitude qui, dit-on dans certains milieux URD, est propre à ceux qui manquent d’expérience politique. Une inexpérience qui, en fin de compte, donnera des chances au président de l’ADEMA d’occuper le fauteuil laissé vacant par le président du RPM.

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                C’est au vu de toutes ces raisons que des responsables de section et des militants de l’URD sont préoccupés par l’avenir de leur parti, d’autant plus que l’ADEMA, qui jouit d’une majorité parlementaire -même relative- au sein du Parlement, se prépare activement à reconquérir la Présidence de la République.

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                A plus d’un titre donc, la situation que vit le parti de Soumaïla Cissé peut offrir, à l’ADEMA, une bonne opportunité de réaliser ses “voeux pieux”.

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                Et s’ils se réalisaient, on peut prédire que le glas de la "descente aux enfers”  risque de sonner pour le parti de Soumaïla Cissé, qui était pourtant pressenti pour s’installer à Koulouba en 2012. L’ancien challenger d’ATT pourra-t-il alors le pardonner à Younoussi Touré, pour lequel il avait beaucoup peiné à le hisser à la tête du parti?

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                Aux dents longues gardées par certains militants et responsables de l’URD contre leur président sont venus s’ajouter les mécontements relatifs aux élections générales de 2007 et à la formation du nouveau gouvernement.

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                 En effet, selon certains militants du parti, l’URD n’a récolté qu’une portion congrue du partage, dans le gouvernement Modibo Sidibé, avec seulement deux portefeuilles ministériels.

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                Avec seulement deux départements, il serait ardu, voire impossible, pour l’URD, de sortir de ce second quinquennat d’ATT, sans subir un chamboulement qui risquera de peser, négativement et durablement, sur la vie d’un parti qui, somme toute, a été créé par d’anciens dissidents de l’ADEMA.                  

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                Aussi, Soumaïla Cissé a des raisons fort légitimes de s’inquiéter pour son parti, d’autant plus que de plus en plus, on parle d’un rapprochement probable entre le RPM d’IBK et l’ADEMA de Dioncounda.

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                Si la rumeur se concrétisait, qu’elle chance restera-t-il encore à l’URD dans le futur, et plus particulièrement, lors de l’élection présidentielle de 2012 ?

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Laya DIARRA

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