La rentrée politique de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Ségou a sonné samedi dernier comme un test de mobilisation, en prélude aux élections générales que le pays doit organiser l’an prochain.
En somme, ce fut un tocsin à l’endroit des jeunes et des femmes du parti qui se sont appropriés l’événement et qui ont vu le thème de la rencontre les habiter tout au long. En effet, l’URD ne s’était pas encombrée de fioritures pour discuter du rôle des femmes et des jeunes pour l’objectif des élections générales de 2012, donc à moins d’un an du premier scrutin électoral qui a pour nom la présidentielle. Responsables du Comité Exécutif (on notait Oumar Ibrahim Touré, Abdoulaye Koita, Ousmane Oumarou Sidibé, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, Salimata Dagnoko Présidente du Mouvement des Femmes, Dr Diallo Président du Mouvement des Jeunes), députés du parti, coordinateurs URD des sections sœurs des autres régions du pays……une belle brochette de cadres du parti avait battu à Ségou le rappel des troupes pour engager la bataille électorale de 2012. Forte polarité positive (le dernier événement en date fut l’adhésion dans le parti du Maire de la Commune Rurale de Diouna et 6 de ses conseillers), l’URD voudrait bien aller au-delà de ses résultats antérieurs qui dénotent pour elle « de la société juste à bâtir avec des valeurs intrinsèques de ses fondateurs et celles de ses dirigeants honnêtes et compétents qui l’animent ». Et le Secrétaire Général de la Section URD de Ségou d’énumérer la moisson : 84 conseillers dans les 30 communes du cercle de Ségou, 2 Maires, 8 délégués au Conseil de Cercle et 1 conseiller national. Cette prouesse qui se passe en 2004 (un an après la création du parti) se concrétisera plus tard avec le scrutin de 2009 où le parti de la poignée de mains oscille le nombre de ses conseillers à 90 pour l’élection de 7 Maires et d’une quinzaine de délégués au Conseil de Cercle. Siga Bouaré, par ailleurs Député élu à Ségou a donc invité les femmes et les jeunes, de par leur rôle éminemment important dans les joutes électorales, à se surpasser pour qu’ensemble, la main dans la main, les victoires futures soient plus éclatantes et qu’au 8 juin 2012, l’URD devienne le locataire de Koulouba. Du riche débat que militants et militantes de l’URD ont pu opérer pendant la journée, les « Verts et Blancs » (couleurs du parti) sont restés unanimes sur un certain nombre de points. Les femmes et les jeunes seront impliqués au plus haut point dans la vie du parti. Ils bénéficieront d’une formation politique adéquate. Un bon positionnement leur sera accordé sur les listes de candidature. L’accès aux microcrédits leur sera ouvert. L’URD attend aussi de ses jeunes et des femmes un plus grand engagement bénévole dans la mobilisation de proximité pendant que la participation régulière de tous les responsables du parti à tous les niveaux aux événements sociaux est une des recommandations de cette rentrée politique.
Urd : en rangs serrés pour 2012
Peu avant de rendre sa démission du gouvernement malien à cause de l’affaire du fonds mondial de la santé et qui a vite fait de faire conclure à certains analystes que le pont était définitivement coupé entre le 2eme Vice Président de l’URD et son parti incarné par Soumaila Cissé, Oumar Ibrahim Touré et ce dernier avaient pourtant laissé à Ségou, au détour d’une manifestation politique, l’image de deux hommes, certes aux ambitions mesurées, que rien ne pouvait séparer, tous deux sachant comment ils se sont affranchis de certaines pratiques pour hisser l’URD au niveau où elle se trouve. La parenthèse de cette mini traversée du désert de l’ex ministre de la santé et son effacement de la scène publique malienne (il a démissionné le 5 décembre 2010) ont sonné pour beaucoup comme le désormais clash entre des hommes pourtant liés par des relations sociales solides, doublées de convictions profondes, symbolisées par l’emblème du parti (une poignée de mains aux couleurs différentes). Finalement, c’est à Ségou le week end dernier qu’une des expressions de celui qui dirigeait la rentrée politique de l’URD Ségou a eu tout son sens. Port altier, un coin de sourire toujours aux lèvres et très à l’aise dans un discours qu’il improvisait de temps en temps, Oumar Ibrahim Touré a ressassé les qualités profondes des militants et responsables de l’URD qui peuvent se prévaloir, dit-il, d’une dizaine d’année de militantisme politique que « ni les épreuves du temps, ni les rigueurs de la vie n’ont pu altérer ». Dans un speech où difficilement on peut croire que l’homme feint de se découvrir, discours fondamentalement livré aux allures de vaste rassemblement pour le défi des élections générales de 2012, le second vice président de l’URD, sans jamais se trahir, a résumé la rencontre de Ségou à travers un triptyque qui en disait long, même pour les observateurs incrédules, sur la nature du prochain virage que la locomotive de l’URD prendra : moments de réflexion commune, compréhension mutuelle et engagement sincère. Et celui qu’on voulait seulement, hier, lui attribuer un destin politique à sa place autre que celui de l’URD, d’entonner les affirmations et les interrogations : « Nous devons être fiers de notre parti (…) restez humbles dans la maison commune (…) croyons à notre emblème » ou encore « divisés, qu’allons-nous être ? Des êtres vulnérables certainement ! ». Comme l’an dernier, Ségou attendait que Soumaila Cissé, fondateur du parti rehausse l’éclat de la manifestation politique de l’URD par sa présence ! Comme cette année, Ségou avait bien informé que la présente sera présidée par Younoussi Touré Président du parti ! Mais voila que les militants et militantes de l’URD tout court trouvent avec ces « forfaits » et surtout la présence de Oumar Ibrahim Touré le meilleur bémol pour réussir les challenges de 2012 ; lesquels passeront pour celui qui volera la vedette à tous par « une sauvegarde de l’édifice URD patiemment bâti avec des militants respectueux des uns et des autres, qui se complètent, qui se donnent la main, dans une vision républicaine et démocratique ».
Moutta