Le 2e vice-président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Oumar Ibrahim Touré, non moins ancien ministre de la Santé, a été inculpé et mis sous contrôle judiciaire la semaine dernière. Une situation qui semble ne pas préoccuper le parti de Soumaïla Cissé dont la direction nationale du parti s’est réunie le lundi 6 juin 2011 à son siège à Badalabougou sans évoquer le sujet, provocant du coup une grosse déception de certains leaders.
Le sort de l’ancien ministre de la Santé, inculpé et placé sous contrôle judiciaire depuis la semaine dernière, ne semble pas émouvoir son parti, l’Union pour la République et la démocratie (URD) dont il est le 2e vice-président. Lors de sa réunion du lundi 6 juin 2011, la direction nationale a tout simplement évité de parler de cette affaire. Le secrétaire à la communication de l’URD, Modibo Camara, que nous avons contacté, explique cette posture de son parti par sa volonté de laisser les enquêtes se poursuivre. « Ce ne sont que des enquêtes pour le moment », a-t-il précisé. « Nous étions avec nos députés pas plus tard que le lundi, mais personne n’a exprimé une quelconque position par rapport à cette affaire », renchérit M. Camara.
Cette attitude du parti de Soumaïla Cissé est certes compréhensible, mais elle est interprétée par certains comme le lâchage de l’ancien ministre de la Santé qui n’est plus en odeur de sainteté au sein du parti de la poignée de mains depuis son dernier congrès, tenu en avril 2008 et dont le point focal a été la reconduction de Younoussi Touré au poste de président contre la volonté d’une frange importante de participants acquis à la promotion à cette fonction du 2e vice-président, Oumar Ibrahim Touré. Depuis ce congrès bâclé, l’URD de Soumaïla Cissé est en panne. Le leadership de Younoussi Touré est fortement contesté par des cadres du parti. De plus, le président imposé par le parrain, pardon le "fondateur" du parti, le "propriétaire" de cette formation politique, ne prend aucune initiative pour faire fonctionner le parti de la poignée de mains, créé uniquement pour les ambitions présidentielles de l’enfant de Niafunké. L’instance dirigeante du parti se réunit rarement et quand elle se retrouve, c’est en l’absence des ministres du parti, notamment Me Abdoul Wahab Berthé et Oumar Ibrahim Touré. Ce que d’aucuns considèrent comme un sabotage. Aujourd’hui, avec l’affaire du Fonds mondial, les proches de Soumaïla Cissé ne cachent pas leur satisfaction après l’inculpation de l’ancien ministre de la Santé à qui on prête des ambitions de soutien à la candidature de l’ancien Premier ministre.
Abdoulaye Diakité