Sous peu, voire dans trois mois tout au plus, et sauf changement de dernière minute, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) tiendra son Congrès extraordinaire. Un congrès dit de“clarification” pour les uns, et “de tous les dangers” pour les autres. Et pour causes: Il y a eu tant d’incertitudes et de tergiversations à propos de cette grande rencontre des “Tisserands” que ceux qui n’y trouvent pas leur intérêt avaient écarté toute idée d’un congrès extraordinaire.
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Mais au gré du temps, cette assise tant crainte s’est imposée d’elle-même, car il y va de la survie même du parti qui enregistre aujourd’hui une perte vertigineuse dans le landerneau politique malien.
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De 43 députés dans la législature 2002-2007, le parti ne s’en est tiré qu’avec 11 sièges, lors des législatives dernières. Même score lamentable à la présidentielle d’Avril dernier. Finis donc les temps de gloire, et place maintenant à la recherche d’un nouveau terrain d’envol, ou plutôt d’une nouvelle image !
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Comme il est dur de parvenir à tirer son épingle du jeu, dans un contexte politique malien en pleine mutation, qui ne laisse plus de place aux fuites en avant, à la démagogie, et… à la victimisation !
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En effet, les Maliens, qui semblent avoir acquis une certaine maturité politique, entendent désormais juger les politiciens par leurs actes, et non à travers des propos dilatoires tenus à lemporte pièce, encore moins des discours creux. Ce que le RPM d’Ibrahim Boubacar Kéïta ne semblait pas jusque-là avoir compris.
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Aussi, la dégringolade du RPM semble être la dernière leçon infligée aux “Tisserands”, lors des dernières consultations électorales. En témoigne le discrédit électoral subi par Ladji Bourama en Commune IV, là-même où il se targuait de tenir la dragée haute à ATT, lors du scrutin présidentiel. Et la grande humiliation n’a pu être lavée, ou atténuée, que grâce à une action conjugée des partis politiques.
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Pourquoi un congrès extraordinaire du RPM ?
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De déception en humiliation, les “Tisserands” n’étaient plus parvenus à… ”tisser” ensemble leur toile. Aussi ont-ils pensé qu’il faut un congrès extraordinaire pour sauvegarder l’unité et la cohésion au sein du parti, aplanir les différends et corriger les impairs et faiblesses pour les compétitions futures. Ce qui commence déjà, avec les municipales de 2009.
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En effet, après leurs débacles à la présidentiellle et aux législatives, les élections communales de 2009 constituent un test grandeur nature pour le RPM. Ladji Bourama et ses compagnons doivent donc saisir cette opportunité pour jauger leur force.
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Adulé par les siens et présenté comme celui à même de mettre ATT en ballotage, Ibrahim Boubacar Kéïta a déçu les attentes de ses partisans. Pour ce qui concerne les législatives, la suite est connue.
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Après moult hésitations, les “Tisserands” ont finalement décidé d’aller en congrès extraordinaire. Le décision fait suite à une rencontre formelle du parti tenue au cours de la deuxième quinzaine du mois de Novembre 2007.
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Quels sont les enjeux de ce congrès extraordinaire ? Ils seront aussi multiples que périlleux pour le parti, si jamais les “Tisserands” ne parvenaient pas à adopter une position commune.
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Pourtant, des points d’achoppement, il n’en pas du tout manqué. Aussi, pense-t-on, les points autour desquels il y aurait difficilement un consensus, ce sont les cas IBK et son protégé Bocar Tréta. Là dessus, des signaux se font déjà percevoir : faut-il ou non maintenir IBK à la tête du parti ? La question divise.
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Pour les uns, le mieux serait de donner un titre honorifique au Châtelain de Sébéninkoro et “le mettre complètement à la touche”. Pour les autres, cela relèverait, pour lui, du suicide politique. Si on écarte IBK, qui va donc financer le pati ?, retorquent ces derniers aux partisans d’un éventuel départ du Mandémansa.
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Ont-ils vraiment tort, quand on sait que c’est lui le bras financier du parti ? Inutile donc d’en arriver là, disent-ils: il faut accepter de voir l’ancien président de l’Assemblée nationale à la tête du RPM, avec des réserves, bien sûr.
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Faut-il oui ou non laisser IBK briguer un troisième mandat, lors de la future candidature du parti pour la présidentielle de 2012 ? Là au moins, les deux tendances sont unanimes : Ladji Bourama avait déjà montré ses limites, lors des échéances de 2002 et 2007. “Son nom ne se vend donc plus”, disent-ils.
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Mais IBK va-t-il accepter de garder la tête du parti, pour finir par s’abstenir en 2012 ? Sinon, quelle autre alternative envisagent les “Tisserands” ? Sur quel autre présidentiable le parti peut-il compter en son sein ? Et au cas où il y aurait plusieurs prétendants à la candidature du parti pour 2012, comment les départager sans tomber dans la division, comme ce fut le cas pour l’ADEMA en 2002 ?
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Autant de questions casse-tête qui prouvent que l’équation IBK au sein du RPM ne va pas être facile à équilibrer, encore moine à résoudre. Au bout de tout cela, il y a une troisième frange de “Tisserands” qui pensent qu’une cassure est inévitable, au cas où ils adoptaient les deux schémas tracés.
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Il existe pourtant une alternative: il s’agit d’une nouvelle idée de rassemblement qui est en train de prendre corps entre certains partis politiques de la place -principalement l’ADEMA et les partis sortis de ses flancs- comme le RPM, l’URD, le MIRIA. Cette idée ingénieuse, dont le concepteur serait l’ancien Président de la République, Alpha Oumar Konaré, viserait à constituer un rampart contre ATT, au cas où celui-ci serait tenté par… un troisième mandat à la tête du pays. Pour les partisans de cette idée, il faut s’inscrire dans ce régistre qui pourrait aboutir à la réunification de l’ADEMA originel, autant dire au “retour au bercail”.
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A défaut, le temps viendra, selon eux, de se trouver un candidat à la présidentielle de 2012. IBK et son Bocar Tréta seront-ils contraints à la retraite ?
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Le RPM sortira-t-il grandi de ce congrès extraordinaire qui se pointe à l’horizon? Wait and see, comme dirait l’autre !
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