Après les élections générales de 2007, l’heure est plus que jamais grave au Rassemblement Pour le Mali (RPM),tant le parti a connu une baisse d’estime aujourd’hui. Responsables, cadres et militants pensent que la seule alternative pour relancer le RPM, c’est la tenue d’un congrès extraordnaire pour tirer le bilan des élections et redéfinir une ligne de conduite politique pour le parti qui est en train de tergiverser. Mais qui peut garantir le bon déroulement de telles assises ?
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QUE SEME LE VENT RECOLTE LA TEMPETE
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Ce qui est arrivé au RPM était prévisible. Du moins, ses responsables l’ont voulu ainsi. En effet, après avoir participé à la gestion du pouvoir lors du premier quinquennat d’ATT, ce parti a décidé d’animer l’opposition tout en restant au gouvernement. Or, quand on est dans un système et qu’on ne décide pas de le quitter, en comptant longtemps y rester pour bénéficier des privilèges et faveurs, on est solidaire de ses actions, donc de son bilan.
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Malheureusement ce fut le comportement du RPM. Il a tenté d’exploiter toutes les situations qui se sont présentées contre ATT. Ce fut le cas des accords d’Alger, du pamphlet ATT-cratie, de la gestion de la crise ivoirienne au sein de la CEDEAO , entre autres. Mais les Rpmistes avaient oublié que, de plus en plus, les Maliens savent faire la différence entre l’illusion, le bluff politique et l’engagement patriotique.
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Face à ATT qui a présenté de loin le meilleur projet de société, IBK et ses camarades cherchaient désespérément thème et stratégie de campagne pour la présidentielle. Le RPM avait décidé de former, avec d’autres, le Front pour la Démocratie et la République (FDR) avec comme objectif : l’alternance politique. A voir de près, le FDR était vraisemblablement le refuge des déçus et des mécontents du régime.
rn Pendant que les leaders du front avaient choisi le nom d’ATT comme thème de campagne électorale, IBK, histoire de ratisser large, utlisait celui d’Alpha comme fonds de commerce politique. L’objectif, c’était de prouver aux Maliens que lui et Konaré se sont réconciliés et que l’ex-Premier ministre est plus proche de son ancien président que le successeur de celui-ci en 2002. Mais peine perdue.
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Lors du scrutin du 29 avril, le peuple prouve qu’il demeure souverain sur ses choix en plébiscitant ATT. Alors que ses adversaires du FDR espéraient sur un 2ème tour pour réaliser l’alternance. La réélection du président sortant dès le 1er tour est un choix éclairé, reconnaissent les nombreux analystes politiques. Les opposants se sont ridiculisés. Pendant qu’ils crient à la fraude, les observateurs et les médias internationaux présents au Mali, témoignent que la victoire d’ATT ne doit normalement souffrir d’aucune contestation. C’est dire que la mauvaise foi des mauvais perdants et la platitude de leurs argumentaires en disent long sur leur sens de la “real politique”.
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IBK INDEXE PAR ISSA N’DIAYE
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Le plus grand perdant de cette élection est sans nul doute IBK. Même s’il ne sera pas forcément atteint par la limite d’âge (70 ans en 2012), il n’est pas évident qu’Ibrahim Boubacar Keïta puisse briguer encore la magistrature suprême au Mali. Expliquant les raisons de cette noyade collective des frontistes, le Pr Issa N’Diaye, aussi membre du front, accuse : “Le FDR a dénoncé la gestion anti-démocratique du pouvoir par le clan ATT. Il a proclamé son désir d’alternance. Mais les responsables du FDR n’ont ni le souci de la démocratie, ni celui de l’alternance dans leur parti. Ils rendraient un grand service à la démocratie et à l’alternance en cédant la place à d’autres…”.
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rn A la question de savoir si le RPM et son président avaient leur part de responsabilité dans cette débâcle électorale du front, le Pr N’Diaye, membre fondateur de ce parti est formel : “La responsabilité principale de l’échec du FDR est le fait du RPM. Il a voulu jouer avec tout le monde et il a lamentablement perdu. Le malheur du RPM est son président secondé par deux réseaux qui ont accaparé tous les pouvoirs en son sein et qui marginalisent tous les autres dirigeants et militants du parti. Le premier est tenu par le secrétaire général, homme de toutes les forfaitures du chef, en quelque sorte son âme damnée. Bien de choses indécibles les lient pour le meilleur et le pire. Le second est assuré par son ex-Directeur de Cabinet parlementaire qui lui sert d’éminence grisâtre. Ce sont ces hommes de petit calibre politique qui gèrent le RPM. Le chef lui-même, jusque-là, croyait dur comme fer aux oracles de ses charlattans. Point d’effort, il suffisait de rester couché et bouche bée pour recevoir le nectar du pouvoir dans le palais. C’était déjà écrit au ciel, assurait-on”.
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Ce qui est sûr, IBK est plus que jamais en perte d’estime. Après la présidentielle, on s’était dit que l’homme n’aurait pas de difficulté à se faire réélire député dans sa circonscription électorale de la Commune IV du District. C’est là qu’il a réalisé son meilleur score lors de la présidentielle. Il avait donc de fortes chances de demeurer au perchoir de l’Assemblée.
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Malheureusement, aux législatives, il sera malmené par une liste indépendante conduite par un jeune de 32 ans dans cette commune décrétée chasse gardée. Il ne doit sa victoire humiliante qu’aux partis qu’il voue haine et mépris.
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LES TERGIVERSATIONS DU RPM
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Une fois les élections finies, les observateurs pensaient que le RPM allaient rejoindre le camp des amis du président. Surtout que la bataille pour le perchoir avait servi d’occasion pour les retrouvailles ADEMA-URD-RPM. Autrement dit, IBK et camarades approuvaient le schéma ADEMA-URD pour l’Assemblée Nationale. L’information avait été donnée par Dioncounda Traoré, après sa rencontre avec les deux émissaires du FDR au siège de l’ADEMA. C’était à la veille de l’élection du président de l’Assemblée. Ce scrutin mettait aux prises le président de l’ADEMA et de Me Mountaga Tall du CNID.
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Cependant, cette bataille pour le perchoir a failli tourner au désastre au sein du RPM. Certains voulaient qu’IBK soit candidat à sa propre succession, mais d’autres étaient contre. Le débat fut houleux, dit-on, au BPN. Et les opposants à cette candidature parvinrent à dissuader le président qui était poussé par ceux dont le salut passe par IBK au perchoir.
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Dans tous les cas, ces retrouvailles ADEMA-URD-RPM, sans que leurs responsables l’aient voulu, permettaient au parti d’IBK d’éviter des soubressauts post-électoraux. Puisque le RPM sera représenté dans le bureau de l’Assemblée mais aussi pouvait aller au gouvernement. Dans les deux cas, toujours est-il que le parti avait la possibilité de faire la promotion de certains de ces cadres et de permettre à d’autres de conserver leurs postes soit au parlement soit dans l’administration d’Etat.
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Malheureusement, le RPM a brisé tout espoir de retrouvailles avec l’ADEMA-URD. Il tergiverse entre collaborer avec le pouvoir et animer l’opposition. Et en s’élevant contre le pouvoir ATT, IBK et camarades déclarent la guerre à la nouvelle majorité au parlement constituée autour de l’ADEMA et de l’URD. Ce qui obligerait Dioncounda Traoré à se débarasser des Rpmistes qui avaient fait un hold up sur le bureau de l’Assemblée.
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Par ailleurs, le BPN-RPM se base sur une déclaration de feu Kadari Bamba en date du 14 octobre 2005 selon laquelle le parti est de l’opposition parlementaire. Cette option de la fin de la dernière législature engage-t-elle le parti pour la nouvelle législature ? Au RPM, la réponse divise. C’est dire jusqu’à quel point l’air est grave au RPM. Ils sont nombreux cadres et militants prêts à quitter le parti. Mais attendent de connaître l’issue du congrès extraordinaire pour savoir si la refondation du RPM est toujours possible, tant le fossé ne cesse de s’élargir entre les membres de la direction nationale.
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Alors si le congrès extraordinaire s’avère inévitable, qui pourrait parier sur son issue, tant le parti et son président ont connu, à l’issue des élections de 2007 une baisse d’estime auprès des Maliens ?
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