Rassemblement Pour le Mali (RPM) : Pourquoi IBK ne veut pas animer l'opposition

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Dans le milieu des observateurs et analystes politiques, nombreux sont ceux qui s’attendaient à ce que le Rassemblement Pour le Mali (RPM) d’Ibrahim Boubacar Kéïta bascule dans l’opposition au regard de ses prises de position contre le pouvoir à travers la signature, de façon solitaire, par celui-ci des accords d’Alger. Mais au-delà de ses prises de position, IBK a d’autres raisons qui font qu’il ne peut s’aventurer à animer une opposition. Celle-ci, en Afrique, étant synonyme de violence sur les équipements collectifs et de mépris pour l’autorité de l’Etat, on voit mal un IBK choisir la voie de l’opposition que certains souhaitent, au regard du sens élevé du devoir qu’il a pour cette autorité de l’Etat, du respect qu’il a pour la chose publique.

Comme d’Etat qu’il fut et qu’il est jusqu’à présent, le  président du Rassemblement Pour le Mali (RPM)  El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, est un grand patriote ayant le sens élevé de l’Etat, un respect profond pour la chose publique. Ces qualités, il les a prouvées quand il fut premier ministre pendant six longues années durant lesquelles le Mali a connu une crise socio-politique aiguë.

Quand il fut appelé à la tête du gouvernement en 1994, le pays  brûlait. Beaucoup de gens avaient été consultés avant lui, qui ont décliné l’offre. A l’époque, certains avaient dit qu’il fallait être fou ou débile pour diriger le Mali. Il fallait donc un homme qui accepte de se sacrifier. Cet homme fut IBK, qui a su gérer avec rigueur et fermeté la crise à la fois scolaire, syndicale, politique et surtout celle du nord.
Il a réinstauré l’autorité de l’Etat en matant les élèves et étudiants et en mettant au pas le Collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO), qui, à tout bout de champ, descendaient dans la rue, en cassant tout sur leur passage. Sa profession de foi "Dieu, le Mali, ma conscience", est loin d’être un slogan creux, car "le prince du Mandé" a prouvé, en d’autres occasions, qu’il aime le Mali. La gestion de la période post-électorale, suite à la présidentielle de 2002, en est  un témoignage éloquent.

Grand patriote et homme de foi, IBK a prouvé, grâce à sa grande sagesse infinie que les vainqueurs ne sont pas toujours les meilleurs. Il a conservé le calme et a évité au Mali des actes de vandalisme aux conséquences effroyables quand ses militants et d’autres citoyens voulaient mettre le pays à sac, suite à des élections truquées où l’on lui a volé sa victoire.

Même s’il a lui-même assimilé cet état de fait à de la provocation, IBK a su raison garder. "Notre devoir de leaders, responsables, patriotes aimant sincèrement ce pays, contrairement à beaucoup d’autres qui n’ont souci que d’eux-mêmes, notre devoir, disais-je, est de déjouer les provocations. Car la provocation, grossière, grotesque, il y en a eu. Penser pouvoir triompher, voler, humilier, spolier le peuple en plein jour, ne relève ni plus ni moins que de la provocation. Nous saurons y faire face par les voies de droit appropriées. Pour l’heure, malgré la douleur insondable et ô combien légitime qui étreint les cœurs, sachons raison et patience garder" a soutenu IBK, lors du grand meeting de la coalition Espoir 2002, le 4 mai 2002 au Stade du 26 mars, devant des dizaines de milliers de militants et sympathisants déçus par les  résultats de la présidentielle, qui voulaient mettre le pays à feu et à sang.

Cet acte de patriotisme fut salué par tous, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ici au Mali, les associations islamiques, ainsi que le groupement des commerçants détaillants ont, à l’époque, vivement remercié IBK pour sa sagesse. Au plan international, le Président de la République Française, Jacques Chirac, en lui décernant le cordon de Commandeur de la Légion d’Honneur a eu à reconnaître, lui-aussi, l’immence mérite d’IBK dans préservation de la paix au Mali. Il a dit en s’adressant au président du RPM "vous et votre parti êtes pour beaucoup dans la stabilité du Mali".

L’opposition étant, en Afrique, synonyme de violence sur les équipements collectifs et de mépris pour l’autorité de l’Etat, on voit mal un IBK choisir la voie de l’opposition que certains veulent, au regard du sens élevé du devoir qu’il a pour cette autorité, du respect qu’il a pour la chose publique.

Au contraire, le président du RPM veut gagner le pouvoir dans la civilité.
                                  Alassane DIARRA

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