Si l’intransigeance, voire la témérité du parti des Tisserands, sur les grands dossiers du moment, lui a valu quelques sympathies dans l’opinion publique nationale, elle lui a causé beaucoup plus de préjudices. Lesquels préjudices se trouvent à l’origine du désaveu d’une plus grande majorité. Au fait, ce que d’aucuns considèrent comme un courage politique n’est assimilé, ni plus ni moins, à une fuite en avant, une méthode peu orthodoxe pour conquérir le pouvoir. Sept (7) actes posés par le RPM le trahissent aujourd’hui. Nous assimilerons ces paradoxes à des plaies par analogie aux sept fléaux (signes) annonciateurs de la fin du règne des pharaons d’Egypte.
1. le Communiqué du 08 juin : la première déclaration de guerre
08 juin 2005 : date anniversaire de l’investiture du Président de
2. Quand les morts servent les vivants
A l’annonce de la mort accidentelle de feu Kadari Bamba, Secrétaire politique, le parti, par la voix de son Secrétaire général, a fait courir la rumeur d’un assassinat politique. Pour ces déclarations, il a été entendu par la police. Les enquêtes approfondies prouveront plus tard que les accusations qui s’adressaient visiblement au pouvoir en place étaient sans fondements.
Récemment, c’est le président de l’Adéma PASJ, le frère ennemi, que
A la faveur de la rentrée parlementaire d’octobre 2005, le parti des Tisserands a été mis en minorité dans tous les compartiments de d’Assemblée Nationale. Les postes électifs qu’il convoitait lui ont été ravis avec la bénédiction de ses propres «alliés» du CNID, du MPR, de l’URD, etc… Et comme toujours, on cria à la trahison. Ce slogan creux ne semble plus faire recette.
En 2000, les mêmes hommes accusaient Alpha Oumar Konaré et une partie de l’Adéma d’avoir «trahi Ibrim». Soit dit en passant, Ibrim ne trahit jamais. C’est lui qui est toujours trahi. L’enfer, c’est autrui, c’est connu. Suite à ce qu’il qualifia de trahison, Ibrim démissionna de la présidence de l’Adéma PASJ et plus tard, du parti tout court. En fait de trahison, il avait été mis en minorité dans les règles de l’art politique. Il a préféré alors démissionné. Mais à l’Assemblée Nationale et même au sein de sa propre formation, il a été plusieurs fois mis en minorité sans pour autant franchir le rubicon.
4. Les frustrations internes: Une bombe à retardement
Le RPM serait aujourd’hui la somme de nombreuses contradictions et frustrations. Ce parti est victime du charisme de son Chef. C’est IBK qui attire (et non le parti) de nombreux militants qui, vraisemblablement, non rien en commun entre eux : ni la conviction politique, ni la lecture politique, encore moins la conception de la gestion des hommes. Nombreux sont en effet les cadres qui se désolidarisent de plus en plus de la gestion aujourd’hui du parti et de l’attitude très cavalière de son président. La contradiction la plus marquante est aujourd’hui incarnée par le tout nouveau député élu à Sikasso, M. Guindo dit Poulo. Ce dernier est d’accord avec IBK. Mais pas avec le parti et demande, par conséquent, un toilettage à travers le départ du Secrétaire général Bocary Tréta. Ce député élu contrôle la plus grande circonscription électorale du pays. M. Bomboté lui, incarne tout simplement l’opposition au sein du même parti. Contrairement à Poulo, il se reconnaît au RPM, mais désapprouve sa ligne de conduite.
Ces contradictions ne sont que la partie visible de l’iceberg. Les autres cadres, fidèles à leur peur traditionnelle, n’osent pour l’instant dire mot, de crainte de représailles. Ces conflits internes seront à l’origine de graves conflits. L’on sait déjà que Bakary Pionnier avait essuyé un lynchage à Sikasso, par d’autres militants hostiles à la ligne prônée par l’aile dure du parti.
5. Les défaites aux législatives partielles et l’échec des tentatives de rapprochement: un signe annonciateur
Si le RPM jouit véritablement d’une aura politique nationale, on expliquerait mal alors ses deux défaites à Mopti et en Commune V à la faveur des partielles. En 5ème région, elle a été battue à plate couture par l’Adéma et son allié d’URD, le même sur lequel il jetait son dévolu en Commune V où il n’a pas connu plus de gloire et de succès. Ajouter à cela l’échec des tentatives de rapprochement avec l’URD et l’Adéma dans la perspective des prochaines joutes électorales.
A bien analyser ces échecs, l’on se rend compte que le RPM est en perte de vitesse. Rien ne lui réussit désormais. A l’image d’un naufragé, il cherche désespérément une branche à laquelle s’accrocher et sur chaque occasion comme sur une chaloupe. Sont donc venus à bon point…
6. …les Accords d’Alger :
L’Accord d’Alger, qui scellent la paix entre l’Etat malien et un groupe d’insurgés, ne constitue pas des écritures saintes. Certains points sont donc discutables. Mais de là à faire croire que le Mali brûle… Personne n’est dupe. L’exploitation politique faite de la signature de ct acccord n’a d’autres but que de sauver le «soldat Ryan». Ces accords ont en effet constitué une aubaine pour les Tisserands dont les fils s’emmelaient à mesure que l’on s’approchait de la ….
7.
A la lumière des couacs, paradoxes et déclarations va-t-en guerre signalés plus haut, l’honnêteté politique enseignait au RPM de militer désormais au sein de l’opposition. Il a malheureusement manqué de volonté prétextant que l’opposition est synonyme de violence. Pour cette raison, et eut égard à son sens élevé du devoir, il ne saurait chosir cette option.
Si l’on pense aujourd’hui qu’ATT a inventé une autre forme de démocratie avec la mise en oeuvre du consensus, IBK vient, lui aussi, d’inventer une forme d’opposition politique inédit : être et ne pas être à la fois.
B.S. Diarra
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