Le RPM samedi en atelier d’échanges autour du fichier électoral : IBK s’insurge contre les tergiversations du Gouvernement

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" Que le Gouvernement soit, aujourd’hui, en train de tergiverser par rapport au fichier qui va servir à organiser les élections générales de 2012 n’est simplement pas responsable. Je le dis avec gravité et vigueur dans la voix. Que nul ne s’amuse avec le sort du Mali. L’heure est grave. Qu’on ne nous infantilise pas. C’est le devoir du Gouvernement de donner au peuple malien les éléments idoines pour des élections paisibles. Les partis doivent y contribuer… ". C’est en ces termes qu’IBK, le président du RPM, est quasiment monté sur ses grands chevaux pour asséner ses remontrances au Gouvernement à propos de la polémique entretenue autour du fichier électoral. C’était lors d’un atelier organisé par le parti du tisserand le samedi 18 juin au CICB.

cet atelier de deux jours dont le thème est " Problématique du fichier électoral en Afrique : Cas du Mali dans la perspective des élections générales de 2012 " est organisé par le Rassemblement pour le Mali (RPM) en collaboration avec la Fondation Friedrich Ebert.

   La rencontre, dont l’ouverture était présidée par le président du parti, l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK, a enregistré la présence des membres du Bureau politique national (BPN) du parti, des élus notamment des députés dont Abdramane Sylla, Logona Traoré, Moriba Kéita, Mamadou Diawara et des élus communaux.

Dans son intervention, le président du RPM n’a pas fait de détour pour marteler ses quatre vérités. " Je suis perplexe par rapport à la polémique autour du fichier électoral. Nous avons consenti beaucoup d’efforts pour ce pays avant de nous retrouver aujourd’hui, en juin 2011, à nous interroger encore sur quel fichier utiliser pour les élections générales de 2012… ".

Il a poursuivi que le RPM tient à ce que le Mali arrive à organiser des élections libres, transparentes et crédibles. Il faut, a-t-il ajouté, un processus électoral en phase avec les normes internationales en la matière. C’est cela la question fondamentale aujourd’hui. Tous ces débats autour du fichier ne constituent pas le plus important pour IBK.

Le plus important est de faire un audit de tout ce que le Mali a pour organiser les élections. Mais il est nécessaire de souligner qu’il faut tout faire pour éviter le pire. Que le Gouvernement soit aujourd’hui en train de tergiverser par rapport au fichier qui va servir à organiser les élections générales de 2012, a-t-il indiqué, n’est simplement pas responsable. «Cela n’est pas responsable. Nous, nous sommes responsables. Je le dis avec gravité et vigueur dans la voix. Que nul ne s’amuse avec le sort du Mali. Qu’on ne nous infantilise pas. Qu’on ne nous prenne pas pour des enfants. L’heure est grave. C’est le devoir du Gouvernement de donner au peuple malien les éléments idoines pour des élections paisibles. Les partis doivent y contribuer», a-t-il martelé.

Selon l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita, le pouvoir en place doit tout mettre en œuvre pour réussir à organiser des élections paisibles en 2012. Cela fera honneur à la démocratie malienne. Et IBK de s’interroger : "si nous claironnons, urbi et orbi, que nous sommes un modèle de démocratie, comment des pays qui ne sont pas cités comme tels ont pu, eux, mettre en place des données biométriques pour leurs élections et nous ne le pouvons pas? " Il a indiqué que l’argument portant sur le non-enrôlement des Maliens de la Côte d’Ivoire n’est pas convainquant ; la crise ivoirienne étant relativement récente. Et le président du RPM de hausser le ton : " Qu’on nous accorde un peu de respect ; qu’on ne nous mène pas en bateau. Que nul ne s’amuse avec le sort du Mali. Ce pays vient de loin… ".

Pour le leader du parti du tisserand, RAVEC ou RACE ? Ce n’est pas là le problème. La question essentielle est de savoir où en est le Gouvernement dans les préparatifs institutionnel et juridique des élections apaisées pour le peuple malien. Il dira toutefois qu’il n’est pas en colère, mais il est un homme aujourd’hui à la limite de l’indignation, avant d’annoncer que le RPM est entré au Gouvernement pour contribuer à des élections justes et équitables et non pour un quelconque strapontin. IBK a alors adressé un appel à toute la nation à se retrouver pour préparer sereinement des élections paisibles pour 2012.

Avant l’intervention du leader du RPM, le point focal de cet atelier et non moins Secrétaire chargé des relations économiques du Bureau Politique National du parti, Ousmane Ag Rhissa, a déclaré que le parti du tisserand est heureux d’accueillir cet important atelier d’échanges. "En démocratie, le fichier est le socle fondamental pour réussir des élections transparentes. Dans notre pays, les élections précédentes ont été organisées sur la base du recensement administratif à caractère électoral (RACE). Les résultats du recensement administratif à vocation d’Etat-civil (RAVEC) ne sont pas prêts. Que faire ? ", s’est-il interrogé, avant d’annoncer que les échanges vont porter sur deux exposés. Le premier, sur le thème fichier électoral, théories et pratiques, présenté par le colonel N’Tio Bengaly, spécialiste du fichier électoral à la Délégation générale aux élections (DGE). Le second exposé portant sur le fichier électoral sur la base du RAVEC, présenté par le Directeur national de l’Intérieur et chef du projet RAVEC au ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales, Moriba Sinayogo.

Pour sa part, la Représentante résidente de la Fondation Friedrich Ebert, Mme Annette Lohmann, a déclaré que 2012 est déjà à nos portes. "Aujourd’hui, tous les acteurs sont conscients de l’ampleur et de l’immensité du travail lié à la bonne organisation des élections. Partis politiques, pouvoirs publics, société civile, citoyens tout court, tous, doivent se donner la main pour que les élections de 2012 soient, encore une fois, l’occasion de consolider davantage la démocratie malienne, par la crédibilité requise, la transparence et l’acceptation des résultats ", a-t-elle souligné.

Mme Lohmann n’a pas manqué d’indiquer que le processus démocratique amorcé, malgré ses avancées, est toujours fragile. Elle a relevé que les souvenirs d’événements malheureux survenus dans certains pays suite à des élections mal organisées sont encore vivaces dans les esprits.

Bruno D SEGBEDJI

 

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