En proie aux méandres depuis la désillusion de la présidentielle et une logique débâcle aux législatives, le Rassemblement Pour le Mali traverse la plus difficile des passes auxquelles il a jusque-là survécu. Son option peu décisive pour occuper la loge de l’opposition – en second rôle derrière le duo Parena – Sadi – n’est pas pour arranger les choses. Et pour cause : la question était à l’origine de vives altercations entre Maîtres Tisseurs au domicile d’IBK où une rixe a été évitée de justesse.
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De source digne de foi, l’événement s’est déroulé à la veille du remaniement ministériel, qui en est d’ailleurs pour beaucoup dans son déclenchement. En effet, après avoir joint au forceps le tandem Sadi-Parena à l’opposition, les membres du BPN se sont retrouvés en nombre conséquent pour examiner la proposition faite par Koulouba d’associer le RPM au nouveau gouvernement, conformément à l’engagement du président de la République d’ouvrir la gestion du pays à l’ensemble de ses entités.
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rnLe conclave en question a dû tourner court parce que les caciques du Rassemblement n’étaient manifestement pas sur la même longueur d’ondes sur la conduite à suivre. En effet, la cacophonie pressentie depuis l’installation du bureau de l’Assemblée nationale en a repris du poil de la bête, à cause notamment de la valeur de l’enjeu : l’opportunité pour un mastodonte du parti d’intégrer le Gouvernement Modibo Sidibé. Toumani Djimbé Diallo sur qui le dévolu du chef de l’État a été jeté ne s’est naturellement pas fait prier pour défendre une position opposée à la majorité de ses camarades, la possibilité notamment de participer à l’action gouvernementale tout en demeurant dans l’opposition. Cette opinion devait lui attirer le terrible et incroyable courroux du 1er responsable du BPN, qui ne s’est point passé de propos peu amènes à l’adresse de son ancien employé à l’Assemblée nationale.
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rnIBK, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est montré si rude et impitoyable qu’un autre membre du BPN a jugé opportun d’intervenir pour cadrer la nature des rapports entre camarades au sein de la direction nationale du Rassemblement. Il s’agit du courageux avocat Me Baber Gano, qui a aussitôt répliqué en faisant clairement comprendre au président que la tenue des réunions sous son toit à lui ne signifie guère une autorisation à vassaliser des camarades en les privant du droit à une opinion contraire. La réplique était si bien à propos que le Secrétaire général, Bocari Tréta, las certainement d’en avaler depuis longtemps, s’est ouvertement reconnu dans les remarques du candidat RPM aux Législatives 2007 à Djenné.
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rnMais la position partagée par les deux caciques du parti n’était pas assez défendable pour empêcher certains inconditionnels d’IBK de lui voler au secours, avec une détermination tel qu’ils voulaient en venir aux mains avec le téméraire avocat. Aussi regrettable qu’il puisse paraître, le pugilat semble avoir occasionné des changements salutaires au RPM. Le domicile du président, apprend-on de sources concordantes, n’abrite plus les réunions du parti qui se tiennent désormais toutes au siège flambant neuf des Tisserands.
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A. Keïta
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