La Tourmente du RPM : Les fautes d’IBK

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Tantôt donné, avant la présidentielle d’avril dernier, vainqueur des joutes électorales par Bakary Konimba Traoré, tantôt présenté, après sa défaite à la magistrature suprême, comme futur probable président de l’Assemblée Nationale, le Mandemansa a fini par perdre son entregent politique. Mais sauvé de justesse grâce à une action combinée des partis politiques, IBK et son parti vivent aujourd’hui dans la tourmente.

Et depuis lors, le silence assourdissant du tisserand en chef, se comprend aisément. L’homme serait devenu moins bavard parce qu’il songerait aujourd’hui à donner un sens à sa carrière politique. Une carrière sérieusement compromise après la chute vertigineuse du parti, à l’issue des législatives dernières.

Le RPM, qui avait 44 députés à la législature finissante, se retrouve aujourd’hui avec seulement 11 députés. Et, à part le président du RPM, tous les autres députés du parti sont des néophytes. N’est-ce pas là la preuve d’un désaveu de l’électorat, sinon des militants du parti, vis- à -vis de l’opacité de la gestion faite du RPM par ses premiers responsables ?

En la matière, des griefs ne manquent contre son président qui était complètement inaccessible aux militants. Il est aussi reproché au Mandemansa de s’être entouré d’hommes et de femmes qui ne cherchent, en réalité, qu’à sauver leurs privilèges. Conséquences : la direction du parti est longtemps restée déconnectée de la base.

Ce bicéphalisme, ou du moins, cette rupture entre le sommet et la base ne permettait aucune évaluation dans le parti. Et les débâcles électorales de 2007 en furent la conséquence. Aussi, préoccupé aujourd’hui de se trouver un point de chute, IBK n’a certainement pas, pour le moment, le temps de faire le diagnostic des maux qui minent le parti. Autrement dit, la thérapie pour panser les plaies du RPM devra attendre.

C’est ainsi qu’il s’est rendu à Koulouba, dit-on, pour informer celui qui , il y a 7 ou 8 mois, n’était pour lui qu’un “patrimonialiste” de son départ pour les vacances. Mais IBK s’y était rendu pour négocier son sort, selon des sources crédibles.

Dans les coulisses, on apprend que le gabonais Bongo serait parvenu à Bamako pour calmer le président du RPM, en lui promettant d’user de son influence pour qu’il retrouve le perchoir, après les législatives de 2007.

Aussi avait-on pensé que le RPM, ou tout au moins, le FDR, pouvait faire mention honorable, à l’issue des législatives. Mais le FDR n’est parvenu à engranger, que 15 députés, dont 11 pour le RPM et 4 pour le PARENA. Ce qui, naturellement remettait en cause la promesse du président Gabonais de faire tout pour propulser. IBK devant de la scène à l’Assemblée Nationale. Ce qui expliquerait-il la visite secrète du président Bongo au Mali, réparti aussi vite qu’il était venu.

En tout cas, une chose est sûre : IBK n’aura pas le perchoir. On lui trouverait peut-être une place dans une institution parlementaire régionale ou africaine. A défaut, il devra se contenter d’endosser l’habit de chef d’opposition.

Ses “vacances” et sa visite à Bongo entrent, en tout cas, dans la logique de ces deux alternatives.

Il n’est cependant pas facile, pour un responsable politique qui a occupé, pendant longtemps, le devant de la scène, de se voir si brutalement relégué à un plan subalterne. Six ans durant, il fut Premier ministre sous Alpha O Konaré r, ensuite Président de l’ADEMA parti majoritaire à l’époque, dont il fut éjecté par la suite. Et en 2002 et 2007, il a raté les présidentielles.

S’il y a quelqu’un qui a tenté, c’est bient IBK, et nul ne peut le nier. Mais bien des observateurs trouvent qu’il s’y est mal pris, et que ses deux candidatures aux présidentielles de 2002 et 2007 ont été ses erreurs les plus monumentales. Car il ne pouvait en aucune façon prendre le dessus sur le candidat président de la République réélu. Et pour cause.

Non seulement ce dernier avait, plus que lui, le soutien des masses populaires, mais aussi celui de 44 partis alliés. Aussi, selon certains analystes, politiques, IBK aurait peut-être eu gain de cause… présidentielle s’il s’était abstenu de toute candidature présidentielle, jusqu’en 2012. Et même la… De toutes façon, le vin est tiré, il faut le boire.

Adama S DIALLO

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