Dans quelques mois, le Mali organisera des élections générales (présidentielles et législatives). Contrairement aux précédentes, qui ont été marquées par une multitude de candidatures, les prochaines élections, surtout la présidentielle, cette fois-ci, il pourrait avoir peu de candidats. La plupart des présidentiables pourraient rallier le président ATT. Seul le président IBK semble pour l’instant partant.
Comme toute activité humaine, la carrière politique d’un homme a aussi une fin. Le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Elhadj Ibrahim Boubacar Keita ne semble, malheureusement, plus très loin de cette fin de carrière. L’élection présidentielle de 2007, vers laquelle nous nous acheminons, mettra sûrement un terme aux activités politiques de l’actuel président de l’Assemblée Nationale. L’honorable président de l’hémicycle, pour qui le seul objectif lors de la création de son parti était de s’offrir les rênes du pays, est sur le point de voir ses rêves se volatiliser. Cependant, croyant que rien n’est encore joué, IBK, depuis un certain temps, bondi sur tout ce qui se présente, sous ses yeux, comme une opportunité. Il n’est pas question pour lui de perdre ce dernier combat. Ni de sortir, de cette élection, la tête baissée. Car ce serait pour lui, comme tout démocrate d’ailleurs, un affront et une fin de carrière désolante. Cette désolation serait non seulement une catastrophe pour sa personne, mais aussi et surtout pour son parti. D’autant plus qu’il serait presque synonyme, pour le parti RPM de fin d’existence. Mais cette menace, même si IBK et ses camarades du RPM l’ont à l’esprit, elle ne les empêche pas pour autant de se montrer combatif et d’essayer, à travers certaines réactions, de déséquilibrer le chef de l’Etat. En témoigne la déclaration du parti lors de la mise en place du bureau actuel de l’Assemblée Nationale lorsqu’une majorité présidentielle s’est formée et à occuper les postes stratégiques. Comme un coup de poignard dans le dos, le RPM, qui s’est senti trahi, s’est subitement senti affaibli pour le rendez-vous de son dernier combat. Ne pouvant plus compter sur ses amis d’hier, le RPM comme une malédiction, tente une alliance avec son ennemi des élections précédentes, l’URD et d’autres partis. N’arrivant pas, à accorder ses violons avec ce parti ; chacun voulait avoir les commandes de l’alliance, le processus de rapprochement s’arrête et L’URD tourne le regard vers les pro-ATT. Depuis, le RPM, qui au début, se plaisait dans la sphère du consensus, a fait sortir ses griffes. Aucune opportunité ne doit être ignorée. Les déclarations ne se font plus rares. Manifestement très déçu, le RPM s’affiche comme le plus grand contestateur du régime en place et de toutes ses actions entreprises. Les récents Accords d’Alger étaient pour les tisserands comme une bouffée d’oxygène. Ils saisirent l’occasion et crièrent haut et fort à une offense de l’intégrité et de la souveraineté du pays. Ils trouvent en ces accords une volonté manifeste du pouvoir, de fouler au sol la dignité et l’honneur du pays. Si dans certaines localités, cette position du RPM a été décriée, dans d’autres, il faudrait reconnaître, que la volonté d’IBK a été faite.
La population a adhéré à cette position et a refusé de cautionner les accords.
De plus, les élections de 2007 sont d’autant plus importantes et cruciales que les interrogations sur ce que deviendra le RPM commencent déjà à se faire entendre.
Si le tragique sort, à savoir celui de la défaite en 2007, venait à frapper le RPM, les chances, pour le parti de demeurer, sont très minces. Selon une source concordante, des préparatifs pour la création d’une nouvelle formule du RPM sont déjà en cours. Les intéressés, dans le plus grand anonymat, oeuvrent pour sauver les tisserands et rassembler ce qui va y rester après les élections. Cette situation ne doit pas surprendre, car si le RPM est un parti fort, c’est parce qu’il est constitué autour d’un homme.
C’est aussi celui-là qui est le trait d’union entre beaucoup de cadres du parti. C’est grâce à lui que nombreux de ces cadres sont encore au sein du parti. Sans oublier que même les militants du RPM sont des partisans de l’homme et non du parti. Ils n’hésiteront point à claquer la porte lorsque celui qu’ils supportent s’en ira.
Ce qui nous amène à dire que ces élections sont, pour IBK, une fin de carrière, mais aussi pour le parti une fin de parcours. Mais au rythme où les choses avancent, tout semble possible.
Ousmane KONE“