Ibrahim Boubacar KEITA : N’est pas DE GAULLE qui le veut

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« Je vous ai compris. N’y voyez aucun geste Gaullien, mais à circonstance égale en signification, propos approprié… Et comme le mot de Vigny….» Il n’y a pas à dire : cet Aristocrate bon teint adore l’histoire de ce beau pays de Molière qu’il chéri tant. Alfred de Vigny, De Gaulle et tant d’autres grandes figures de la haute société française des belles époques constituent ses meilleures références. Aucun mot par contre, aucune citation des puissants rois et Empereurs Bamabara, Songhoy Peulh, Mandings… Et prétendre diriger un peuple, quand bien même tourné vers l’avenir, mais profondément jaloux de son passé et de son histoire. Ibrim, puisqu’il s’agit de lui, a décidément besoin d’un pèlerinage aux sources. Il doit vite descendre de son piédestal et se rapprocher de ce peuple profond qui hélas, ne semble pas se reconnaître en lui.

M. Keïta évoque De Gaulle et s’empresse de mettre ses interlocuteurs en gade de n’y avoir dan ses propos « aucun geste Gaullien ». Osons croire, sans douter un seul instant de l’intellect  de son auditoire, qu’il ait été parfaitement compris. S’il en est ainsi, alors tant mieux. Au cas contraire, il s’avère utile de rappeler quelques notions de l’histoire de la France, du Gaullisme et de Ibrahim Boubacar Keïta.

Charles, de son prénom, a profondément marqué l’histoire de la République Française, tout comme Ibrim d’ailleurs au Mali. Mais si le premier a libéré son peuple, le second était absent lors des événements qui ont consacré la rupture avec l’ordre ancien dans son pays. On parla de Gaullisme en France, pour consacrer le Mouvement de Libération crée par le Général en question, lequel parvint à libérer le pays de l’occupation nazie pendant la 2ème Guerre Mondiale (1939 – 1945). Et contrairement à notre Ibrim national, M. Charles De Gaulle en personne, prit la tête d’une division cuirassée en 1940 lors de la guerre. IBK lui, se la coulait douce à l’ONG « Terre des Hommes ». Raison pour laquelle justement, le Professeur Mamadou Lamine Traoré, aujourd’hui ministre de l’Education Nationale, l’appelle affectueusement « le Cavalier de la 25ème Heure ». Article publié sur maliweb . net.  De Gaulle était grand, au propre comme au figuré. Ibrim aussi, mais seulement au figuré.  Autant il existe le petit Larousse (dictionnaire) de poche, il doit exister des De Gaulle de Poche. Enfin, les deux hommes ont ceci en commun : le charisme. C’aurait été l’essentiel si seulement si Ibrim acceptait souvent se taire. Mais hélas, le crime de lèse-majesté que les partis signataires de la Plateforme de l’ADP venaient de commettre la veille méritait un châtiment à la mesure de l’offense. Mais, hélas, la sortie présumée  fracassante n’a pas été à la hauteur des attentes.

De Gaulle, on le sait, symbolise surtout la résistance. Il refusa l’armistice et rejoignit les troupes alliées à Londres. Reconnaissons à IBK le mérite d’avoir résisté aussi au  Consensus politique de ATT, mais seulement après y avoir volontairement adhéré.

La France entière était pendue à la langue de Charles. Elle était toute ouie quand parlait le « Libérateur ». Ibrim, lors du meeting du 09 décembre,  s’adressait non à tout ce peuple dont il sollicite le suffrage, mais à 20.000 voire 15.000 personnes (dont des enfants) mobilisées avec grande peine. Quand on aspire à diriger un pays, tout un pays, l’on ne doit pas se contenter d’une seule tribune quand bien même remplie du stade Omnisports Modibo Keïta. De Gaulle a réconcilié les français avec eux-mêmes. IBK, alors président de l’Adéma PASJ, s’était confiné dans le clan des Conservateurs farouchement opposé à celui des rénovateurs ou clan CMDT. C’est seulement à partir de cet instant que les maliens apprirent que ce grand parti qu’on assimilait allègrement à l’ANC de Nelson Mandela, était en proie à une division clanique. Et Ibrim était là.

En somme, l’homme a parfaitement raison au moins sur un point, ou du moins, deux. Primo : au Mali, l’on a désormais pris l’habitude de se croire pour ce que l’on est pas. Secundo : il faut savoir raison garder.

B.S. Diarra

 

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