IBK : s’assumer ou battre en retraite

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Le président du RPM, non moins président de l’Assemblée Nationale a pris l’initiative de s’opposer. Aura-t-il le courage d’aller jusqu’au bout de sa logique.
Pour dénoncer l’absence d’une opposition et comme pour se démarquer de l’unanimisme actuel en cours et dont il est l’un des artisans, IBK avait, au cours d’une de ses sorties, rappelle une sagesse bamanan : «Si votre ami, dans la crainte de vous désobliger vous cachait la vérité, engagez votre ennemi. Fut-il au prix d’une récompense à vous le livrer».
Face à la composition actuelle de l’Assemblée nationale, de deux choses l’une, IBK doit aller au charbon, au fond de sa logique, en s’opposant au régime d’ATT et défier une assemblée aux couleurs de ce dernier. Quand on sait qu’il ne saurait trouver, en dehors des foras du Rpm, meilleur tremplin pour IBK, qu’une tribune de l’Assemblée nationale pour se faire entendre de tout le monde.
Ou va-t-il renoncer pour éviter que l’hémicycle ne soit l’otage d’intrigues et de querelles politiciennes. Attendons de voir clair !
A. DIARRA
 
Interview imaginaire
IBK à propos  de la dernière  session de l’An avant 2007
L’Observateur : M. le président bonjour. C’est aujourd’hui la rentrée parlementaire, considérée comme la dernière avant les prochaines élections prévues normalement pour avril. Votre tendance s’est déjà affichée pour l’opposition. L’année dernière, la rentrée parlementaire a été une rentrée à problème entre l’exécutif et le législatif. Ne pensez-vous pas que cette rentrée pourrait être celle de tous les dangers parce que le consensus a presque volé en éclats ?
IBK : Haousoubillahi Mina Chita Rasim, Bissimillahi Rahmani Rahimi. Qu’Allah Soubahanalahi Watahala nous protège contre tout danger pouvant occasionner des troubles dans notre cher pays. Je commence par présenter mes condoléances aux familles des victimes de l’accident tragique survenu sur la route de Gao le 23 septembre dernier. Je suis parfaitement d’accord avec. Mais, je ne me laisserai pas divertir par quoi que ce soit. Vous savez, je suis un Mandeka, synonyme de Kankélétigui. Je suis dans la politique pour servir mon pays, mais pas pour me faire plaire seulement à mes militants. Ce n’est pour rien que je suis devenu président de l’Assemblée nationale du Mali. Tout le monde connaît comment cela est arrivé. Ce n’est pas parce que j’ai refusé le beni-oui-oui des uns et des autres que je suis traité de tous les noms. Je l’assume.
Je disais tantôt que c’est sans doute la dernière session avant les élections. Alors, quelles sont les dispositions que vous allez prendre pour son bon déroulement ?
Je suppose qu’il n’y aura rien de particulier durant cette session. Je suis avec des gens mûrs qui savent pourquoi ils sont à l’Assemblée. Ce n’est pas la guerre comme le pense certains, mais un combat d’idées. Le RPM sait pourquoi il a adopté cette position. Ce n’est pas pour des strapontins que l’on doit perdre le contrôle jusqu’à oublier son identité. Sans vexer qui que ce soit, je dis en toute franchise ce que je pense de la situation politique au Mali. Une situation on ne peut plus calamiteuse.
Vous parliez tout de suite de strapontins. Pourtant, malgré votre position d’opposition affichée, vous avez des ministres au gouvernement. Selon les rumeurs, vos deux ministres ont refusé de respecter le mot d’ordre du parti et qui sont mêmes prêts à rejoindre le Mouvement Citoyen. Qu’en dites-vous ?
C’est un autre débat. Je pense que tout ce qui se passe dans le parti ne doit pas se retrouver sur la place publique. Vous savez chacun a sa petite idée sur u problème posé. Ce qui est sûr, jusqu’à preuve du contraire, le Rpm est opposition quelque soit ce que les autres en pensent.
Malgré l’absence de l’Observateur du répertoire des journaux du Rpm, nous faisons quand même notre travail d’aller à l’information au sein de votre parti. Président, quel est l’état de santé de votre parti en ce moment ?
Tous les journaux sont la bienvenue au Rpm. Seulement, certains ont choisi de nous accompagner dans nos actions à visage découvert. C’est pourquoi, ils sont toujours au rendez-vous quand quelqu’un touche à un cheveu du parti. S’agissant de l’état de santé du parti, il se porte à merveille. Seulement, souvent on ne peut pas canaliser la divergence d’idée. C’est ça aussi le charme du parti.
Merci pour cette information. Président, êtes-vous candidat à la présidentielle de 2007 ?
Je suis déjà candidat pour les journaux non ! Mais, ce qui est sûr, ce choix ne relève pas de moi. Je suis dans un parti et c’est à ce parti de choisir son candidat. Au moment opportun, vous serez informé en bonne et due forme si le Rpm ira ou non à la présidentielle de 2007.
Est-ce que vous donnez raison aux rumeurs selon lesquelles vous vous êtes entendus avec le locataire de Koulouba ?
A ce propos, je n’ai rien à dire sur cela. Laissons le temps déterminé tout cela. En attendant, je me consacre à la présidence de l’Assemblée. Une tâche lourde, mais exaltante. Pourquoi toute l’actualité politique se tourne vers moi ? Est-ce à dire qu’il n’y a plus de partis politiques au Mali, si ce n’est le Rpm ? Si tel est le cas, je ne peux qu’en être fier. Car, au moins, il y a un parti qui a eu le courage de dire non à la monotonie politique actuel.

Maïmouna DANIOKO

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