IBK lors de sa visite à Sikasso et à Kadiolo : L'Etat n'a fait que s'effilocher. Il y a eu un recul, un affaiblissement

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Après la Conférence régionale du parti, le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita, a procédé le week-end passé au lancement de la Conférence des sections à Sikasso et à Kadiolo. Il était accompagné d’Abdheramane Sylla, de Moriba Kéita, de Moussa Timbiné et de plusieurs autres membres du Bureau Politique National du RPM.

 

Dans le cadre de l’animation classique du parti RPM, son Président Ibrahim Boubacar Kéita, à la tête d’une très forte délégation des membres du  Bureau Politique National, a quitté Bamako très tôt, dans la matinée du samedi 24 juillet, pour animer les Conférences de section de Sikassao et de Kadiolo.

C’est un public sorti en masse qui est venu accueillir le président du RPM, juste à l’entrée de la ville: les militants, habillés aux couleurs du parti, mais aussi plusieurs admirateurs, sympathisants et sympathisantes de celui qui, selon leurs dires, est la seule personne capable d’apporter des solutions aux maux dont le Mali souffre aujourd’hui, une fois élu en 2012.

Ainsi, pour une conférence de section, la salle Lamissa Bengaly était-elle pleine à craquer. Très sensible à cette très forte mobilisation, le Secrétaire général de la section RPM de Sikasso, Seydou Traoré, a, dans son allocution, tenu à remercier les populations de Sikasso d’être sorties massivement, avant de s’excuser solennellement, selon ses termes, "auprès de ce grand public pour les multiples reports du rendez-vous, dus à des contraintes de calendrier".

Comme pour donner le ton à la Conférence de section, Seydou Traoré, parlant au nom de la Fédération des sections de Sikasso, a déclaré que la visite du Président du RPM marque un nouveau départ, celui de la réconciliation avec le public authentique, "après le rendez-vous manqué de 2002 et le hold up électoral de 2007. Cette réconciliation se fera autour d’un contrat moral, pour sauver le Mali". Il a donc demandé à tout un chacun de s’engager résolument dans cette voie. 

Car, selon lui, on ne saurait bâtir une nation dans l’anarchie, dans l’incivisme et dans la corruption généralisée.

Pour conclure, il dira, "Monsieur le Président, il y a longtemps que le public que vous avez devant vous vous attend. Ce public, qui vous affectionne tant, commençait à s’impatienter, car il a des questionnements auxquels nul mieux que vous ne saurait répondre: le RPM face à 2012, Ibrahim Boubacar Kéita et 2012, les rapports du RPM avec les autres partis  en 2012".

Ibrahim Boubacar Kéita a tout d’abord rendu grâce à Dieu, avant de remercier les populations de la capitale du Kénédougou pour l’accueil chaleureux qu’elles ont réservé à lui-même et à son importante délégation. Il s’est, ensuite, fait le devoir d’expliquer la raison des reports répétés de sa visite dans le Kénédougou, par le fait qu’il avait été désigné pour faire partie d’un groupe réduit de hautes personnalités du monde, au nom de l’Afrique, pour réfléchir aux enjeux liés à la crise financière internationale.

S’ajoutent à cela, ses participations à de nombreux foras mondiaux. IBK a alors rappelé aux uns et aux autres les idéaux du parti.

A savoir: des convictions fortes, un engagement de tous les instants d’hommes et de femmes au service d’un projet pour un peuple, un sens particulièrement élevé de la responsabilité, la culture du respect et de la considération, qui n’exclut nullement la rigueur, la sincérité et la fermeté dans l’expression pour la défense de l’intérêt collectif, la solidarité, l’abnégation, le sens du partage, l’engagement total des militants et cadres (femmes et jeunes en particulier).

Le Président du RPM s’est alors penché sur son passé politique et récent,  avant de déclarer: "le Mali est une nation millénaire, qui a une culture profonde. Pour faire de la politique dans un tel pays, il faut non seulement se connaître, mais aussi connaître à fond ce pays".

Le débat direct qui s’en est suivi a permis au Président du RPM d’asséner ses vérités. C’est ainsi qu’en réaction à une question relative à l’éducation, IBK a tout d’abord stigmatisé la responsabilité collective au sein de la société. "Nous sommes tous responsables, pour avoir fait mal à ce pays en marchandant l’école".

A Kadiolo, l’accueil fut aussi des plus chaleureux et c’est aux sons de danses traditionnelles qu’IBK et sa suite furent reçus au Stade municipal. Tout comme à Sikasso, le Président du RPM a tout d’abord expliqué la raison des reports de sa visite. Au cours de la Conférence des sections, en abordant les questions brûlantes de l’heure, le Président du RPM a une fois de plus asséné ses crédos sur la crise scolaire, la santé, l’autorité de l’Etat et les échéances de 2012. C‘est ainsi qu’il dira "la crise scolaire est une tragédie nationale.

Le Mali doit changer cette face noire de l’école. L’Etat doit prendre des mesures difficiles, mais nécessaires, pour redresser cette pente dangereuse.

Si la condition de l’enseignant n’est pas valorisée, nous n’irons nulle part. Ce pays est train de péricliter, je m’en inquiète. Des mesures drastiques doivent être prises. Plus de démagogie".

IBK a ensuite déclaré que  l’autorité de l’Etat n’avait fait que s’effilocher depuis quelque temps. "Pourtant, en 1994, des efforts ont été faits. Il y a eu comme un recul, un certain affaiblissement de l’Etat". Concernant 2012, IBK dira que, pour le moment, le Mali a un président élu.

Pour conclure, IBK a déclaré: "Je suis prêt à servir le Mali, si les Maliens le veulent".

Pierre Fo’o Medjo, envoyé spécial

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