Le moins l’on puisse dire, c’est que le parcours de l’homme se résume, entre autres, à la dégringolade. En effet, IBK est le seul homme politique dont le passé, le présent, et le futur suscitent autant d’interrogations : Ladji Bourama est-il toujours victime de trahison ? Est-il bien entouré? Parviendra-il un jour à diriger ce pays?
En fait, le châtelain de Sébénikoro fait partie des acteurs qui ont inscrit leurs noms dans les annales politiques malienne. Mais sa citation dans ces annales est loin d’être positive à son endroit.
IBK de plus en plus faible
Faut-il le rappeler, la démission forcée d’IBK de la Primature , en 2000, après 6 ans de services, qui a permis à la population de se faire une idée de sa personne, n’avait pas été favorablement accueillie, à l’époque, par des militants de l’ADEMA. Ceux-ci estimaient que Mandenmansa avait été victime de trahison de la part de certains démons de la scène politique.
Quelques mois après, IBK créa la sensation, en démissionnant de l’Adema, pour fonder le Rassemblement Pour le Mali (RPM). Après l’euphorie générale suscitée par la création de ce parti, IBK ne parvient toujours pas à réaliser sa principale ambition, celle de monter à Koulouba.
Pour rappel, à l’élection présidentielle de 2002, Ladji Bourama, pourtant considéré comme le grand favori, a été incapable de franchir le 1er tour. Il arriva plutôt en troisième position, après Amadou Toumani Touré et Soumaïla Cissé.
Alors, à défaut de Koulouba, il devait sauver les meubles en arrivant à Bagadadji, siège de l’Assemblée nationale. Les législatives étaient donc l’occasion, pour lui, de s’affirmer, ou tout au plus, de donner une nouvelle dimension à son parti dans la perspective des élections de 2007. Mais hélas, au regard des résultats de la présidentielle, on constate qu’IBK n’est arrivé que 2eme après ATT, améliorant ainsi un peu son rang par rapport à 2002. Mais peut-être le fait d’avoir battu ATT en Commune IV lors du scrutin du 29 avril 2007 lui aurait fait croire qu’il pouvait rééditer cet exploit lors des législatives. Et même conquérir l’opinion nationale. Sans quoi, au départ, IBK n’était pas partant pour la députation.
D’une élection à une autre
Aux législatives 2002, sur 116.125 électeurs inscrits en Commune IV, seulement 8407 électeurs ont cru nécessaire de se déplacer pour lui porter leur soutien et l’élire député sur une liste commune avec le MPR. Aussi, c’est grâce à l’appui d’ATT qu’il est arrivé au perchoir de l’Assemblée Nationale.
A l’élection présidentielle du 29 avril 2007, IBK est parvenu difficilement à damer le pion à ATT en commune IV, qu’il a dépassé de quelques points seulement.
Enfin, au 1er tour des législatives du 1er juillet 2007, IBK n’a pas pu passer au 1er tour. Ainsi, sur 141.722 électeurs inscrits, il obtient 5.197 voix, soit 31,52%, suivi de l’indépendant Moussa Mara 5.061 voix, soit 30,74%. Donc, un second tour est nécessaire entre lui et Moussa Mara pour les départager.
Pour un ancien conseiller à la présidence de la République , ancien ambassadeur, ancien ministre, ancien Premier ministre, président sortant de l’Assemblée nationale, ancien candidat à l’élection présidentielle, le constat d’une dégringolade est amer.
Cette incapacité du président du RPM à conquérir les populations de sa propre résidence, n’est-elle pas en elle-même, un signe annonciateur du début de la fin d’un règne politique?
Moussa TOURÉ
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