«Beaucoup de bruit (du Soprano au contre-alto) nous restons et nous resterons inébranlablement sereins, convaincus, alors là totalement de la très grande maturité de notre peuple qui regarde et écoute avec curiosité, amusement et parfois, agacement tout le concert actuel». Telle est la première réaction d’un homme politique de haut rang du Mali à la campagne médiatique qui est faite aujourd’hui autour de la création du nouveau parti présidentiel à savoir le PDES-MC.
Celui qui a tenu ces propos n’est autre que le président du Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta. Le grand meeting d’information organisé le samedi 10 juillet au Terrain Shaba en Commune IV à l’occasion du 9e anniversaire du RPM a été mis à profit par le prophète de l’alliance Espoir 2002 et non moins probable candidat à la succession du président ATT en 2012 pour clarifier non seulement son positionnement politique sur l’échiquier politique malien mais aussi et surtout donner son avis sur les questions qui fâchent au Mali : la crise scolaire et le code de la famille.
Le RPM en ordre de bataille pour 2012
A deux ans encore de la fin du second et dernier mandat du président ATT, les grandes manœuvres ont déjà commencé au sein des états-majors politiques. Le RPM, qui a été porté sur les fonds baptismaux le 30 juin 2001, n’est pas en reste.
En effet, après avoir échoué successivement en 2002 et 2007, tous les militants, militantes et sympathisants du RPM et mêmes d’autres Maliens venant d’horizons politiques divers sont convaincus que la seule alternative crédible au régime ATT est sans nul doute IBK.
Un homme politique qui a assumé de hautes fonctions politiques et administratives dans ce pays et dont le sens du patriotisme et de la responsabilité ne fait l’objet d’aucun doute. Conscient de ce poids de la responsabilité, IBK qui s’était muré dans un mutisme total depuis son départ de la présidence de l’Assemblée nationale a désormais entamé sa mue. Aujourd’hui, il a non seulement repris la main mais il est plus que d’attaque. Ses actions sont visibles sur le terrain et ses avis décryptés à la loupe par tout le gotha politique malien.
En se prononçant sur le concert actuel qui est en cours au Mali, IBK reste égal à lui-même. En effet, tout en faisant savoir à ses militants et sympathisants que «notre pays est à la croisée des chemins de son destin», il tiendra à les rassurer que «nous avons choisi et fait le pari, encore une fois, de la responsabilité».
Pour les observateurs politiques qui doutent encore de lui et qui le traitent de tous les maux d’Israël, IBK assume en disant : «oui, nous sommes dans l’opposition. Oui, nous avons notre libre arbitre. Oui, nous assumons nos analyses parfois iconoclastes». Pour autant, ajouta-t-il, «nous ne sommes ni ne saurions jamais être des opposants débridés, pourfendeurs de tous et de tout».
Selon lui, le RPM se veut une opposition apaisée, responsable, de mesure observée mais d’exigence intellectuelle et politique rigoureuses. «Nous assumons sans complexe aucun, en toute convivialité, considération et respect du chef de l’Etat avec lequel nous entretenons un commerce civilisé et patriotique, de même qu’avec tous les leaders politiques nationaux, membres ou non de la majorité présidentielle» martela-t-il.
Pour les batailles futures à venir, IBK fera savoir que le RPM sera toujours prêt à assumer son destin.
«Nous sommes comme toujours disponible pour discuter, échanger, envisager et tracer avec tout parti politique, qui le souhaiterait, les voies de demain pour notre cher pays dans le respect de l’identité et de la personnalité de chaque formation», dira-t-il.
IBK propose un consensus national sur la question scolaire
Parlant de la question scolaire, tout en rappelant que la qualité des ressources humaines fera de plus en plus la différence entre les nations, IBK dira avec amertume que l’école malienne ne cesse d’inquiéter. Selon lui, il est grand temps que tout notre ensemble national s’accorde sur la question scolaire.
Selon lui, la trêve récente réalisée sous l’égide du chef de l’Etat lui-même est salutaire à condition qu’elle soit le prélude à un apaisement durable de l’espace scolaire et un début de solution vigoureuse et souhaitable pour la nécessaire revalorisation de la fonction enseignante et la création de conditions d’études enfin contemporaines de notre siècle de progrès et d’éclat du génie technologique pour nos élèves et étudiants.
Pour un Code de la famille et des personnes consensuel
A en croire IBK, son parti est d’accord pour le progrès, pour le respect des droits de l’homme mais rejette tout mimétisme caricatural qui dépersonnalise.
Parlant de la relecture du Code de la famille et des personnes par l’Assemblée nationale, il se dit serein et confiant qu’une issue heureuse et consensuelle sanctionnera les travaux parlementaires.
Il a, en outre, tenu à dénoncer et à fustiger certains comportements déplorables qui ont accompagné le débat sur le Code.
Birama Fall