Il nous revient que la ministre de
A Mme Zéïnab Mint Youba parce qu’elle perdrait l’estime, le respect, la considération de ses désormais ex-camarades de parti, de tous ces hommes et femmes qui la côtoient, travaillent avec elle quotidiennement et qui ne porteront plus le même regard sur elle. Certes, fonction ministérielle oblige, on continuera à lui sourire, à être prévenant à son égard.
Mais on dira d’elle dans le dos : ”voilà la femme que IBK a sortie de l’anonymat total pour faire d’elle un ministre. Mais ayant pris goût au gâteau, plutôt au miel gouvernemental (villa, voitures, carburant, indemnité confortable et frais de mission à la pelle) elle est terrorisée à l’idée de devoir s’en passer un jour. Alors, elle n’hésite pas à tourner le dos à son bienfaiteur. Sans même lui dire merci. A la façon de ces gens qui n’ont même pas la reconnaissance du ventre. Mais comme disent les Bambaras, peuple de grande sagesse: quand une personne oublie ses origines, sa fin risque d’être cauchemardesque’‘. Prions Dieu qu’une fois, cette maxime ne se vérifie pas.
A ATT ensuite, avons-nous écrit. Il sera dit de lui qu’il est le commanditaire, l’organisateur, le bénéficiaire de cette trahison. ‘‘Le candidat ATT prétendait venir renforcer les partis politiques fragilisés par dix ans de monopole ADEMA. Le président ATT s’emploie, s’évertue, excelle à disloquer les partis en débauchant leurs cadres contre des strapontins. Il utilise le pouvoir, à lui généreusement confier par le peuple, pour s’y cramponner. Il n’est pas l’ami des partis politiques, mais leur ennemi numéro un. Celui qui les détruit pour perpétuer son pouvoir sur leurs cadavres’‘.
Mauvais service à elle-même, mauvais service à ATT (qui n’en demande pas tant en ces temps d’Att-cratie), Mme Mint Youba rend un mauvais service aussi aux partis politiques, à tous ceux, hommes et femmes, qui ont fait le libre choix de servir la cause publique en prenant sur leur temps, sur leur énergie, sur leurs moyens mêmes. Elle donne du blé à moudre aux détracteurs-Dieu sait s’ils sont nombreux en ce pays -des partis politiques (”des machines à piller le peuple”) des hommes politiques (‘‘tous de fieffés menteurs doublés d’égoïstes, dépourvus de tous sens moral et éthique’‘).
Du coup, Mme Zéïnab Mint Youba devient une ennemie de la démocratie malienne. Les partis politiques sont, en effet, le socle et les organes de la démocratie. Quand on se prête au jeu visant à affaiblir, à détruire les partis politiques, on devient ipso facto un agent destructeur de la démocratie. Avec ça, il n’y a pas de quoi être fier de soi.
Saouti Haïdara
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