COULISSES DE LA CONFERENCE NATIONALE:Les ministres sommés de boycotter IBK ?

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Coïncidences fâcheuses et troublantes ? En tout cas, la tenue au même jour (samedi dernier), au même lieu (Centre International de Conférence de Bamako) et au même moment des cérémonies de lancement du programme ministériel sur le sida, présidées par le Premier ministre, chef du gouvernement, et de la conférence nationale du RPM a doublement irrité les militants du parti du tisserand. Sans la qualifier de provocation, les tisserands estiment que la coïncidence ne relève point du hasard, mais de la stratégie du régime de tout mettre en œuvre pour amoindrir l’éclat de la cérémonie d’ouverture de leurs assises en empêchant ministres, ambassadeurs et autres personnalités de marque d’y être présents.
En effet, le protocole voudrait désormais que tous les ministres soient « disponibles » pour être présents aux cérémonies présidées par le président de la République et le Premier ministre. Ceci explique-t-il cela ? En tout cas, à l’ouverture des assises de la conférence nationale du Rpm, samedi dernier, aucun ministre n’était présent. Seuls Nancouma KEITA, membre du parti, et Choguel MAIGA, président du MPR, ont pris leur courage pour ne pas rater la suite de la cérémonie politique après celle ministérielle présidée par le chef du gouvernement. Et les autres ? Ont-ils eu des instructions de bouder le parti du tisserand ? Les militants du Rpm créditent la thèse et y voient une adversité mesquine qui profite à l’horizon et qui ne fait pas progresser la démocratie et la civilité sur la scène politique. 
 
Conférence nationale du RPM : la Ministre RPM de la Santé a-t-elle déserté ?
Les stars politique de ce rendez-vous du parti du Tisserand ont été sans doute la ministre RPM de la Santé, Mme MAIGA Zeïnab MAIGA et son époux, le Dr Yéhia MAIGA, celui-là membre du BPN-RPM et 1er Adjoint au maire du district, qui ont brillé par leur absence. Pour les plus radicaux des militants du Rpm, c’est le contraire qui aurait été une surprise. Car, disait-on dans les couloirs du palais des congrès, les époux MAIGA sont depuis un certain temps en rupture de ban avec leur parti… Pour des horizons plus cléments et plus citoyens, dit-on.
D’autres crient leur colère et leur indignation de voir leur ministre, « tout juste à coté », (présente à la cérémonie présidée par le PM) sans qu’elle daigne, par courtoisie, faire, ne serait ce, qu’un furtif acte de présence. C’est la preuve, pour certains militants, que la ministre n’est plus avec le parti, sinon elle aurait pris un « petit temps » sur elle pour être avec les siens, comme l’a fait le ministre Nancouma KEITA, choisi, comme elle par le RPM, pour siéger au gouvernement.
Sans justifier l’absence remarquée des époux MAIGA, certains font preuve de compréhension… Par les temps qui courent. Mme MAIGA, en tant que ministre de la Santé, disent-ils, serait peut-être plus concernée et impliquée dans l’organisation de la cérémonie gouvernementale sur le Sida plus que Nancouma de l’environnement qui, lui, était là. Certains responsables du parti essayent de relativiser tout cela en tentant d’expliquer aux militants, sans trop grande réussite, que Mme la ministre de la santé est en mission du parti, qu’elle doit mettre le gouvernement de la République au-dessous du parti et qu’elle s’est platement excusée après la cérémonie d’ouverture de n’avoir pas eu le temps parce qu’elle avait un malade sous les bras. Son mari ? L’absence de ce dernier, 1er secrétaire à la solidarité du BPN-RPM, se justifierait par le fait qu’il est lui aussi malade et alité, depuis un certain temps.
 Ceci justifie-t-il cela ? Les militants sont sceptiques et ne voient dans l’attitude de Mme la Ministre et son époux qu’une désertion pure et simple, des prétextes et faux-fuyants. Parce que l’opération du cœur que le mari a subi depuis ne l’empêche pas d’assister et de prendre part aux activités de la marie du district.
 
Section de Sikasso : Double représentativité
Après leur victoire historique lors de la législative partielle de 2005, Sikasso est redevenu pour les tisserands un enjeu politique majeur et stratégique. Une des grandes sections du Rpm avec 47 sous-sections est toutefois au centre des convoitises internes. Depuis quelques mois, deux « sections » (en fait une section et la coordination) se disputent ici les rênes du parti du Tisserand au grand dam du BPN-RPM qui n’a pas été de beaucoup pour arrondir les angles. On se rappelle le pilotage catastrophique de Bakari Pionnier, lors de l’installation de ladite section, au cours de laquelle il a failli être lynché par des militants en colère.
Depuis, le problème n’a pu être circonscrit et Sikasso s’est présenté à la conférence nationale avec deux délégations : l’une conduite par la section et l’autre par la coordination régionale (une structure hors statut mis en place avant l’achèvement de l’implantation du parti, mais reconnu par le BPN). Des 53 sur 54 sections présentes à la conférence nationale, Sikasso était la seule à avoir deux délégations parallèles. Pour des raisons d’unité et de cohérence, la direction du parti des tisserands a accepté les deux délégations avec comme porte-parole le député Housseïni GUINDO dit Poulo en attendant le toilettage des textes du parti qui, dit-on, doivent évoluer en fonction des réalités.
Sur ce point, seule la section de Kayes, qui avait le même problème que les sections de San et Sikasso, n’est pas favorable au cumul des mandats de secrétaire général de section et de député. L’interdiction du cumul est un héritage Adéma qui pensait, à l’époque, que ceci rappelait trop l’ex-parti unique où le député, en même temps secrétaire général de la section, était comme un demi-Dieu par la concentration de tous les pouvoirs du parti et de l’Etat. Dix ans, beaucoup de choses ont changé avec le multipartisme et le retour au cumul pourrait procéder d’une certaine efficacité au niveau des structures locales. Mais, on ne dira jamais assez qu’entre démocrates sincères et patriotes convaincus, l’Udpm avait raison… !
 
Conférence nationale : Où est passé Tréta ?
La première grande surprise des militants, sympathisants et invités du Rpm, au palais de congrès, samedi dernier, a été de constater l’absence du secrétaire général, le Dr. Bocari Tréta au présidium. La surprise, dans les couloirs du palais des congrès, a vite cédé à l’inquiétude, à la panique voire à la psychose au regard des folles rumeurs qui ont circulé l’avant-veille et la veille de la conférence nationale du RPM : les ministres du parti ont jeté l’éponge parce que la conférence nationale va décider de l’option oppositionnelle et que Tréta a claqué la porte suite à une dispute avec le président IBK.
Les responsables du BPN-RPM ont vite fait d’étouffer les clameurs et les kan kans en informant les délégués que le secrétaire général est absent de la cérémonie d’ouverture uniquement en raison d’une mission très importante du parti (à l’intérieur ? A l’extérieur ?) et qu’il prendra le train en marche. Dimanche, à la grande satisfaction de tous, le bouillant secrétaire général est revenu prendre sa place aux assises. Et qui a même eu une passe d’arme avec le ministre Nancouma KEÏTA au sujet de certaines prises de position du parti par rapport à l’action gouvernementale. 
 
Conférence nationale : Espoir 2002 conjugué au passé
Quatre ans après sa création, le regroupement Espoir n’et pas parvenu samedi à l’ouverture de la conférence nationale du Rpm à cacher sa crise existentielle. En effet, parmi les 23 partis politiques présents à la cérémonie d’ouverture, on en comptait qui battaient le pavé avec le Rpm avant l’accession d’ATT à Koulouba. Le Rdr, la Copp et le Mpr étaient représentés au plus haut niveau par leurs présidents, Choguel ayant rejoint ses ex-compagnons politiques après une cérémonie gouvernementale au cœur du même centre de conférence. Le parti de Mountaga TALL, après les échauffourées parlementaires du 14 octobre 2005, a envoyé à l’assise un illustre inconnu du Cnid-Fyt.  

En citant les partis présents, le président du Rpm a fait allusion à son secrétaire général comme représentant le Mpr quand il lui fut signalé la présence du ministre Choguel MAÏGA, président en chef des Tigres blessés. Et IBK de se raviver pour rectifier le tir en ces termes : «Entre députés, nous ne voyons que nous ». Si Mountaga TALL a brillé pas son absence, Choguel MAIGA n’a pas pris la parole contrairement à ses habitudes. Mais la Copp et le Rdr ont profité de l’occasion pour affirmer leur fidélité à l’esprit d’Espoir 2002. En réplique, IBK a dit avoir compris le message, mais en conjuguant le regroupement au passé. Dont acte. 

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