A six mois des élections générales, le mercure monte dans les Etats-majors politiques. Ici et là, l’agitation gagne du terrain, des stratégies sont élaborées soit pour le maintien au pouvoir, la conquête ou encore la reconquête du pouvoir. Au vu de l’agitation en cours dans certains milieux, tout indique que la bataille électorale dans notre pays sera sans doute âpre.
Au Mali et partout ailleurs, les élections suscitent toujours des passions, si ce ne sont des déchirures aux conséquences dramatiques. En Afrique, le spectre de la violence est toujours là lorsqu’il s’agit d’emprunter le chemin des urnes. Un pays, jadis havre de paix, et à deux pas de nous, vit les affres d’une déchirure politique, depuis quelques années. Que dire de la République démocratique du Congo (RDC), où deux camps attendent, les doigts sur la gâchette, les résultats de l’élection présidentielle.
Ces deux exemples pour rappeler qu’en Afrique, les élections, au lieu souvent d’être une “fête” ou une saine compétition, peuvent vite prendre l’allure de cauchemar.
Dans nos pays, ceux qui cherchent à exercer le pouvoir et/ou qui l’exercent ne lésinent pas toujours sur les moyens pour arriver à leur fin.
Au Mali, nous le disons plus haut, le mercure politique monte. Mais voilà les enjeux électoraux, la course au fodboldtrøjer børn pouvoir, ne doivent aucunement nous faire perdre la raison, au point de perdre de vue ceci : le Mali, tout comme la Côte d’Ivoire, la RDC ou n’importe quel autre pays, peut à tout moment basculer dans la violence et le chaos.
Or à six mois des élections chez nous, que constatons-nous ? Un parti, en l’occurrence celui qui prétend être le Rassemblement pour notre pays semble préparer déjà les esprits. A quoi ?
Espérons le : à tout sauf au pire !
Cependant, il y a lieu de s’inquiéter. De s’inquiéter fortement pour cette formation politique. Car au RPM, l’escalade verbale en cours ne présage rien de bon pour l’avenir. Lorsqu’il y a quelques mois, le Président du Rassemblement pour le Mali a affirmé à Kayes que son parti a été spolié de “sa” victoire en 2002, l’on n’avait guère prêté attention à cette déclaration. Car celui qui aujourd’hui revendique la victoire de 2002 était, en réalité, arrivé en troisième position, loin derrière Amadou billige sykkelklær på nett Toumani Touré et Soumaïla Cissé. Mais il est vrai qu’à l’époque, IBK se voyait déjà Président de tous les Maliens.
Et la déclaration faite par le président du parti à Kayes n’était pas aussi anodine que l’on pouvait l’imaginer.
En réalité, ces propos précédaient une vaste campagne qui s’est poursuivie le week-end dernier, dans les six communes de Bamako et qui risque de se poursuivre jusqu’en 2007. Ici et là, les responsables du RPM ont clamé sans ambages : “nous avons été spoliés de notre victoire en 2002… Nous n’accepterons pas d’être volés en 2007”. Et tutti quanti…
Partout, les mêmes responsables avaient un ton presque identique, incendiaire et guerrier.
A partir de ces tournées, il n’y a plus aucun doute : au RPM, l’on se prépare à la confrontation, voire à l’affrontement. Les militants seront préparés à ça. Ils seront gonflés à bloc pour refuser, voire contester et rejeter toute victoire autre que celle d’Ibrahim Boubacar Keïta qui sera peut-être à sa deuxième et dernière tentative d’occuper le palais présidentiel de Koulouba.
Sinon, comment expliquer cette campagne où les responsables du parti revendiquent une victoire qui n’a jamais été acquise en 2002 que dans certains esprits.
Alors, l’on semble prêt à tout, y compris au pire pour “s’octroyer” la victoire en 2007. Ceci est très inquiétant. Le Rassemblement pour le Mali a démontré aux Maliens jusqu’où il peut aller : “si on nous vole notre victoire à Sikasso, nous allons mettre Bamako à feu… nous allons prendre le Sommet Afrique-France en otage…” disait un responsable de la jeunesse de ce parti, le mois de décembre 2005, juste après les élections législatives partielles de Sikasso. Et le Rassemblement pour le Mali n’avait pas hésité à s’auto-proclamer vainqueur avant même que le Ministère de l’Administration Territoriale ne livre les résultats provisoires. De telles déclarations et actes doivent faire peur. Ils interpellent tous ceux qui ont souci pour la stabilité de ce pays. Des propos distillés ces derniers temps à Bamako par certains billige fodboldtrøjer hauts responsables du parti font encore plus peur.
Au-delà, les responsables du RPM et tous les acteurs politiques du Mali doivent dès à présent se mettre à l’esprit qu’ils ont un devoir vis à vis de ce pays : se conformer à la règle démocratique instaurée chez nous au prix du sang. Et personne n’a intérêt à préparer le terrain à des remous électoraux dans notre pays.
Mais pour l’instant, les Tisserands ont tout simplement engagé un pari celui de filer du mauvais coton.
C.H Sylla
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