La présidentielle finie, la tension est toujours vive au sein du Mouvement patriotique pour le renouveau de Choguel Kokala Maïga, ministre de l’Industrie et du Commerce, qui, en 2002, n’a obtenu qu’un score de 3 % au scrutin présidentiel.
En effet, certains des leaders du MPR continuent de lui en vouloir pour sa décision de ne s’être pas porté candidat à l’élection présidentielle et d’avoir apporté son soutien au président Amadou Toumani Touré. L’ancien leader de l’opposition durant les deux premiers mandats de l’exercice démocratique dans notre pays avait pourtant des arguments solides pour justifier sa décision.
Selon lui, il était politiquement indécent de s’opposer au président actuel, donc de critiquer son bilan après avoir siégé au gouvernement. « Je ne serai pas candidat en 2007 », avait-il tranché. Ses proches ajoutent que le parti du Tigre, comme tous les autres de la scène politique, n’avait aucune chance de gagner les élections s’il ne risquait pas déjà de se faire ridiculiser. Et les résultats obtenus par les concurrents du président Amadou Toumani Touré leur ont donné raison.
Malgré tout, certains de ses camarades continuent à soutenir que le MPR devait présenter son propre candidat et affronter le chef de l’État sortant. Ils expliquent la défection de leur président par la sauvegarde de ses seuls intérêts. D’ailleurs, on trouve à redire sur sa participation au gouvernement qui n’aurait servi que ses propres intérêts et non le parti. D’où la colère de certains jeunes du parti du Tigre : « Choguel est devenu un homme sans valeur et après ses déboires suite à la gestion de la crise céréalière de 2005 et les problèmes actuels, il n’est plus un homme crédible pour assurer un bel avenir au MPR.».
Ainsi, les opposants à Choguel K Maïga pensent que leur parti n’aurait aucune chance de faire bonne figure lors des prochaines échéances électorales qu’avec un leader crédible. Et l’oiseau rare pourrait se nommer Cheick Modibo Diarra, l’astrophysicien, ancien Directeur de programme à la Nasa et actuellement Directeur Afrique de Microsoft. Mettant en avant sa notoriété internationale, ses moyens matériels et une certaine estime de nos compatriotes, on estime qu’il a toutes ses chances.
Dans cette optique, « les jeunes tigres » et quelques barons réfléchiraient aux stratégies pour faire passer au sein du parti celui qui est aussi et avant tout le gendre de l’ancien président le général Moussa Traoré, renversé par Amadou Toumani Touré en 1991 lors des événements qui allaient aboutir à l’instauration de la démocratie au Mali. Les adversaires de Choguel Maïga peuvent bien choisir l’un des proches du général comme candidat à la présidentielle de 2012. Encore faut-il que Cheick Modibo Diarra se déclare partant après son faux vrai départ de 2002.
Pour l’instant, il est muet comme une carpe, mais sera obligé de se prononcer sur la question, à moins qu’il ne veuille jouer à « l’obligé ».
Abdoulaye Diakité
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