Quoi de plus surprenant lorsque Choguel K. Maïga et le MPR soutiennent Amadou Toumani Touré, le tombeur de Moussa Traoré dont il se réclame l’héritier. En 1998, le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) avait entrepris une opération consistant à mettre à nu tous les anciens hauts responsables de l’UDPM (Secrétaires généraux, députés, ministres, conseillers techniques) qui collaboraient aujord’hui sans honte ,ni crainte avec le régime ADEMA sous le manteau de véritables démocrates. En mai 2002 au cours d’une conférence de presse ATT disait ceci : « Je serai entièrement d’accord si tous les militants des partis politiques quittaient leur parti pour venir me soutenir. »
Pire un rapport des experts du PNUD recommandait le consensus comme meilleur choix politique au Mali. Et lorsque ATT nomme M’Boullé Siby, ancien secrétaire administratif du BEC – UDPM comme conseiller spécial à la présidence de la République. C’est le retour programmé du MPR à Koulouba en 2007.
Combien de temps les leaders politiques maliens mettront pour réaliser que toute division quelle qu’elle soit, n’a jamais aidé en politique. Les faits et les preuves sont tellement éloquents qu’il parait absurde de savoir que les leaders refusent de s’entendre.
En dix (10) ans, le tableau de la division des partis politiques existant sur l’échiquier politique existant est noir. Les amis, les camarades d’hier sont tous devenus des ennemis.
Cause pour laquelle, ces partis ne pèsent plus sur le terrain de a mobilisation des militants. « Ce sont les mêmes individus que nous voyons dans tous les congrès…Ils assistent aux grandes manifestations de tous les partis, aucun parti ne peut se les réclamer… » disait un vieux.
Aujourd’hui, tous les partis qui sont nés à la faveur du 26 mars, ont changé de configuration. Ils se sont très affaiblis. La preuve, il n’y a pas de majorité à l’Assemblée nationale.
Pire, ces partis, dans cette « Démocratie », ont décidé qu’il n’ait pas d’opposition. Les acteurs du Mouvement démocratique, eux qui voudraient le multipartisme, la démocratie véritable et qui rejetaient toute idée de parti unique, dix (10) ans après, ont jeté l’éponge. Ils ne veulent plus entendre parler d’opposition. Le pire, on a désormais du mal à les situer idéologiquement. Ils regardent impuissamment l’évolution de la gestion confuse des affaires de l’Etat.
Où va le Mali ? Personne ne répond. Qui est –ce qui nous dirige ? Est – ce les socialistes ? Les communistes ? Les capitalistes ?
A ces questions, personne ne sait. Chacun ne fait que sourire sans y répondre. L’on sait cependant qu’il y a un homme que les démocrates dispersés ont contraint à gérer le pouvoir politique. C’est ATT.
Où sont passés les socialistes, les capitalistes, les démocrates, les patriotes sincères, les camardes d’hier ?
D’ailleurs tout ce vocabulaire a disparu des discours des leaders politiques. Chacun cherche plutôt à être ministre dans les gouvernements successifs.
La démocratie acquise ! A Dieu 26 mrs. On ne parle plus de débat, de courant de pensée au sein d’un même parti. On plie plutôt les bagages que de s’entendre, et tous ont déménagé.
ATT porte aujourd’hui le lourd fardeau. Il avait cru bien faire en renversant Moussa Traoré. Il avait jugé bine penser en remettant le pouvoir aux civils. Tout le monde avait eu foi en ses leaders, qui avaient débuté avec de très bonnes respectables et responsables entités politiques.
Aujourd’hui, tout le monde se mord les doigts. « La politique c’est vraiment du mensonge », avait lancé un militant désabusé.
Curieusement, c’est bien l’opinion de tous les Maliens.
En réalité, la politique n’est pas du mensonge, c’est plutôt le politicien qui peut mentir ou qui ment. La politique aide à une appréciation objective de l’évolution de la cité. Il a d’abord eu des philosophies sur la vie. De ces philosophies ont découlé les théories. De ces théories ont découlé les idéologies. Et ces idéologies ont entraîné les modes de gestion appelés systèmes. A ce niveau, tout est clair. Seul l’homme politique est à accuser.
L’an 2007 s’approche, et où sommes –nous avec les divisions des partis ?
Ce n’est pas l’ADEMA qui pourra y répondre, surtout qu’elle donne les signes de la naissance d’un nouveau parti. Cela à la faveur de la crise qui oppose les clans des ténors : Ibrahima N’Diaye et Soumeïlou Boubèye Maïga.
Et ATT dans tout ça ?
Il a les mains libres. Il gère tranquillement, librement avec la bénédiction des partis politiques qui ne savent plus ce qu’ils veulent.
Quelqu’un disait : « Alpha a divisé tous les partis avant de quitter le pouvoir ; car il ne voulait pas qu’on fasse mieux que lui. Il voulait que tous les Maliens le regrettent. Ainsi, il a saboté, dispersé et crée des conflits au sein de chaque parti. Il n’a pas du tout rendu service à notre peuple. »
A la lumière de cette pensée, ATT n’y est donc pour rien. Depuis 1992, ATT avait montré sa bonne foi et son patriotisme à la face du monde, en laissant le pouvoir aux civils. Aussi s’est –il dignement comporté dans les règlements des conflits en Afrique.
Pour le souci des démunis, il avait opté pour les œuvres humanitaires. Il était très loin des affaires politiques. Il a prouvé qu’un militaire pouvait laisser le pouvoir sans regret entre les mains des civils (1992). ATT a également démontré qu’un militaire pouvait se soumettre au peuple et obéir au verdict des urnes (2002). Il reste actuellement le seul modèle dans la sous –région ouest – africaine.
La seule meilleure façon de lui rendre service est que les partis se responsabilisent. Que les partis fassent preuve de grandeur d’esprit et de dépassement pour harmoniser leur position afin de remporter les élections en 2007.
Que les leaders se débarrassent de leur ergo pour voir la souffrance du peuple, car le peuple a besoin de l’application de leur programme sur le terrain. Le peuple n’a vraiment pas besoin de leurs divisions destructives.
Curieusement, l’attitude des partis pourrait traduire ceci : « ATT, nous ne sommes pas capables de gérer à cause de nos querelles de personnes et comme c’est toi qui avait pris le risque de renverser Moussa avant de nous remettre le pouvoir en 1992, alors vient le reprendre. »
Alors que le panier des revendications sociales est plein. La pauvreté s’aggrave. Les salaires sont très insignifiants et très faibles pour supporter le coût de la vie. Les problèmes scolaires et universitaires demeurent tels. Les cinquante trois mille (53.000) chômeurs (de Bamako seulement murmurent). Tout est bloqué et tout le Mali est sur répondeur, rien ne bouge.
Face à ces difficultés, toutes les consciences sont interpellées. Et pour y répondre, il faut un homme politique capable. Or ATT avait refusé de mentir à son peuple. Il avait été clair en disant qu’in n’était pas politicien. Qu’il n’avait pas de parti politique, ni d’appartenance idéologique.
Que faire ?
Et si les partis politiques ne prenaient pas conscience de la nécessité de gestion du pouvoir ? Et si ATT refusait de continuer de gérer le pouvoir politique fortement compliqué ? Et s’il remettait le pouvoir à Moussa Traoré, à défaut de parti ? En politique tout est possible.
N’est –ce pas ?
MONOKO N.T
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