L’adversaire de Me Demba Traoré, Mme Raïs, rompt le silence : «Le député Demba a été battu et cherche un bouc émissaire»

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La crise qui secoue le CNID en commune VI tire vers sa fin avec l’inscription de Me Demba Traoré sur la liste URD et la formation d’une autre liste par sa rivale, Mme Raïs Aïcha Wafi, qui défendra les couleurs du parti du soleil levant le 1er juillet prochain. Approchée par nos soins, cette femme dit avoir battu démocratiquement le député sortant, Me Demba Traoré, qui refuse sa défaite en tentant de salir le président du parti.

Nous avons reçu une lettre circulaire de la direction du parti nous demandant de choisir nos candidats à la députation avant le 8 mai. La section a convoqué une réunion en raison de trois délégués par sous-sections, trois représentants des femmes, autant pour les jeunes et les sages du parti. Au cours de cette réunion, on nous a demandé de faire un consensus autour du député sortant. Nous avons demandé et obtenu la parole pour dire qu’il n’y aura pas de consensus autour de ce dernier parce que nous avons également des ambitions pour servir notre pays. J’ai donc annoncé ma candidature. Certains m’ont emboîté le pas en annonçant leur candidature. Au finish, il y a eu cinq candidats. La conférence a demandé aux délégués de sortir et de laisser les candidats négocier entre eux afin qu’il y ait des désistements.

D’élimination en élimination, Me Demba et moi étions restés en lice. Il y a eu plusieurs interventions, notamment celes des sages. Aucun de nous n’a voulu céder. La conférence a donc décidé d’aller au vote. Les loubards de Me Demba Traoré, recrutés pour la circonstance, ont ainsi envahi la sale en nous insultant et en proférant des menaces de mort si jamais nous partions au vote. Le président de séance a suspendu la réunion. A la reprise, les partisans du député sortant ont boudé la rencontre parce qu’ils savaient pertinemment qu’ils n’avaient pas la majorité. J’ai donc été élue à l’unanimité des délégués présents, soit 43 voix», a déclaré Mme Raïs Aïcha Wafi.

Avant d’ajouter : «Mécontent de sa défaite, Me Demba a écrit au Comité directeur, lequel s’est réuni en session extraordinaire le lundi 14 mai et nous a demandé de reprendre la conférence le lendemain au siège du parti. Me Demba et ses partisans ont brillé par leur absence. Nous avons tiré les conséquences de cette situation puisque, quelques heures auparavant, nous avions appris qu’il a été porté candidat sur une liste URD. Et plus tard, cela a été confirmé par sa démission au sein du parti. Ce n’est pas la première fois qu’il se comporte de cette façon : en 1997, Me Demba a perdu l’investiture du parti face au Pr. Almahady Dicko.

Pour avoir perdu, il avait démissionné du parti. Aujourd’hui, il remet ça. Me Demba n’est pas un bon militant. Il est dans le parti pour ses seuls intérêts personnels. Je dirai qu’il n’est même pas démocrate parce qu’il n’accepte pas la défaite. En 2004, lors des communales, il a présenté une liste indépendante contre celle du parti parce que simplement ses amis n’étaient pas en bonne position. En 2002, c’est moi qui lui ai laissé ma place pour figurer sur la liste Espoir 2002 et être député».

Pour Mme Raïs, le député sortant de la commune VI est responsable de ce qui se passe au sein du parti. «Il préfère s’occuper des autres que de sa famille politique. Depuis qu’il est élu, il a tourné dos au parti et, aujourd’hui, il veut briguer son investiture. Les militants l’attendront de pied ferme. J’espère que cela lui servira de leçon et qu’après les législatives, il reviendra au CNID pour largement ouvrir les yeux».

A la question de savoir si Me Tall n’a pas suscité sa candidature, Mme Raïs répond : «Je vous avait dit que, depuis 2002, j’étais candidate et je ne peux plus continuer à travailler pour des responsables qui, une fois élus, se détournent des militants. Me Tall n’a rien à voir dans cette affaire. Me Demba veut le salir sur du faux puisque notre président ne milite pas en commune VI. Il ne participe pas à nos réunions et n’a pris aucune position en faveur de l’un ou de l’autre. Me Demba doit se prévaloir de ses propres turpitudes».

Par ailleurs, dans une déclaration déposée à notre rédaction par la section CNID de la C VI et signée de Alassane Guitteye, le président de séance, on relève ceci : «La section est indignée par l’attitude du mauvais perdant et ses acolytes qui, au mépris de toute morale élémentaire, tentent, à travers la presse, de mettre à rude épreuve l’honneur et la crédibilité du président de notre parti, Me Mountaga Tall. La section rappelle que le choix des candidats relève exclusivement de la compétence des sections et non du Comité directeur ou du président du parti».

Rappelons que Mme Raïs Aïcha Wafi est une militante de première heure du CNID depuis la clandestinité jusqu’à l’officialisation de l’association et la création du parti. Elle a été de tous les combats (évènements de 1991, la guerre des «dix», le Collectif des partis politiques de l’opposition…).

Pour la petite histoire, Mme Raïs a été interpellée quatre fois par la police et la gendarmerie lors des évènements de 1997.

Présidente du Mouvement des femmes de la sous-section CNID de Magnambougou et des femmes du même parti en commune VI, Mme Raïs est, depuis janvier dernier, secrétaire à l’organisation du Comité directeur du parti. Membre de plusieurs associations, Mme Raïs est née en 1957 en région de Tombouctou dans l’actuelle commune de Salam. Elle est mariée et mère de trois enfants dont une fille et deux garçons.

Chahana TAKIOU

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