Cinid Fafo Yiriwa-Ton : Me Mountaga Tall dos au mur

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            Depuis bientôt deux ans, le parti du soleil levant traverse une crise d’unité et de cohésion. A cause de la gestion autocratique du parti par Me Mountaga Tall. Ce qui d’ailleurs faisait que, de nombreux cadres valables, sans démissionner, ne participaient plus aux réunions ni aux assemblées du parti. Pour certainement remédier à la donne, le groupe parlementaire CNID a rencontré certains membres influents du bureau national courant semaine passée à l’hôtel Radisson afin qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Mais la montagne a accouché d’une souris.

Le CNID à sa création incarnait l’espoir de toute la jeunesse combative du Mali. Mais à moins d’une décennie d’existence, le parti s’est fracturé avec la création du Parena, de Bara et de Sadi entre autres. La cause évoquée, la gestion autocratique du parti par Me Tall qui ramène tout à sa personne. Autre départ, celui de l’ex-député Me Demba Traoré à l’occasion des préparatifs pour les élections législatives écoulées. Malgré tout, quelques caciques dont le ministre N’Diaye Bah, Me Mamadou Camara, Djibril Tall, Dr. Moussa Sissoko entre autres y restèrent, croyant pouvoir le mettre sur les rails. Peine perdue. Finalement, un autre groupe de jeunes s’isole pour créer Yéléma à l’approche des élections générales de 2002 avec à leur tête un vieux routier le député maire de Ségou Mamadou Simaga. Suppliés par diverses personnes, ceux-ci reviennent à la case pour l’aider dans les élections. L’habitude étant une seconde nature, Me Tall ne changera pas. Alors, Dr Moussa Sissoko, Modibo Kadjogué s’écartent un peu du parti sans pour autant démissionner. Ils auront le respect et la confiance du Président ATT qui va leur offrir des postes de responsabilité. Entre-temps, l’enfant de Ségou qui s’estime incontournable va en découdre avec le ministre N’Diaye Bah, Sina Damba, etc. qui s’éloigneront du parti. Priés une fois encore, ceux-ci reviennent mais ils seront déçus. Finalement, ils ont opté pour la politique de la chaise vide avec d’autres déçus.

            C’est en milieu de semaine dernière qu’ils ont été démarchés par le groupe parlementaire dans les locaux de l’hôtel Radisson avec comme Chefs de file Abdoulaye Diop, Djibril Tall, Me Mamadou Camara, la présidente des femmes entre autres sans la présence de Me Tall. Alors, par respect pour les députés, ils ont accepté de les écouter tout en rejetant leurs propositions. Car, le linge ne peut se laver en l’absence du principal concerné Me Tall.

            Selon un des contestataires de la gestion de Me Tall, les griefs retenus contre le Président du CNID sont entre autres la mauvaise gouvernance voire antidémocratique, l’autocratie, l’immixtion dans le processus de désignation des candidats aux élections en travaillant contre certains tout en se faisant lui-même candidat aux législatives sans s’en référer à qui ce soit. Pas de congrès, même pas de Conseil national. Toutes choses qui ont conduit à des frustrations et à un recul du parti quand aux résultats lors des élections passées.

            « Nous avons longtemps supporté et soutenu Me Tall, mais trop c’est trop, le parti n’est pas une affaire personnelle. Nous avons affirmé notre disponibilité à servir le parti, il n’a jamais été question de démission de notre part. D’ailleurs ce n’est pas au groupe parlementaire que l’on adresse les démissions, mais au Comité Directeur pour ses membres que nous sommes, aux sections et sous-sections pour d’autres responsables et militants du parti. Peut-être qu’on veut nous pousser à la porte en parlant de démission. Nous, nous voulons le dialogue, le progrès du parti, mais Me Tall ne conçoit de relation que de subordination. Il a été suffisamment respecté et soutenu, ça suffit » a martelé notre interlocuteur.

            Le message est clair et limpide. Et vu l’engagement de ceux qui mènent cette initiative de redressement du parti, il reste bien entendu que le Président du parti doit faire preuve d’écoute et de lucidité dans la gestion de cette crise. Sinon la situation risque d’aboutir à une déchirure de laquelle le parti se relèvera difficilement.

            A bon entendeur salut !

 

Boubacar DABO

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