A propos des démissions au CNID-FYT : Ce que maitre Mountaga tall a dit

0




Il y a longtemps que Maitre Mountaga Tall, Président du CNID-FYT ne s’était rassemblé publiquement avec ses militants de Ségou d’où toutes les arguties que ses pourfendeurs lui lancent pour justifier leur désamour avec sa politique. Au bénéfice d’une vague de démissions qui a pris corps dans le parti, (le CNID n’a plus de Maire dans son fief emblématique qu’est Ségou), Maitre Tall fut contraint ce 20 Juin dans la Salle Meruba de Ségou de parer au plus pressé pour arrêter l’hémorragie en décidant de mieux communiquer et surtout de prêcher la bonne parole. Nous vous livrons in extenso ses propos recueillis en bambara et traduits par notre rédaction en français.

 

«  Dieu soit loué et que la Paix soit sur le prophète Mahomet (PSL). Permettez-moi d’adresser mes salutations et remerciements sincères à nos chefs. Il s’agit de nos chefs de villages et de quartiers, nos chefs religieux, nos imams et l’ensemble de la population de Ségou. Merci  Ségou pour hier, Merci Ségou aujourd’hui et que Dieu nous accorde longue vie pour un Ségou meilleur de demain. Je dois remercier nos griots de Ségou qui m’ont accompagné ce matin  depuis ma famille natale jusque dans la salle de conférence. Cela est une tradition que nous allons respecter et renforcer. Depuis 1990 à nos jours, avec la démocratisation de notre pays, j’ai toujours été avec Ségou pendant des moments difficiles. Aujourd’hui, nous assistons aux compétions mondiales de football en Afrique du Sud et  le symbole de ce mondial est la flûte. Je viens de me rendre compte que nous avons des gens chez nous qui maîtrisent bien cet instrument de musique mieux que les Sud africains .Je leurs remercie beaucoup sans oublier tous les organisateurs de cette rencontre. Je remercie toute la délégation venue de Bamako notamment l’Honorable Hadi Niangadou représentant l’ensemble des députés CNID ici, Ibrahima N’Diaye dit Vieux chef de la délégation du Comité Directeur, Modibo N’Diaye aussi membre du Comité Directeur, la représente des femmes Madame Raïs Aïcha, le représentant des jeunes Mohamed Coulibaly. Ousmane Thera est ici à deux titres, d’abord au nom du parti et ensuite représentant Madame Maïga Sina Damba Ministre de la Promotion de la  Femme, de l’Enfant et de la Famille. Le souhait  de tous les membres du Comité Directeur, de  tous les députés était d’être ce matin à Ségou. Mais des rencontres similaires à celle de ce matin se tiennent un peu partout au Mali et les gens sont repartis entre les différentes localités. Ils vous adressent leurs sincères reme rciements. Nos remerciements s’adressent à l’ensemble des représentants des 30 communes.

 

Le CNID contrôle-t-il la mairie de Sakoiba ?

Le Maire de Sakoïba, Bakary Diarra vient de parler. J’aimerai m’arrêter ici pour donner quelques informations à son sujet. En 2004, au sortir des élections communales, il était le plus jeune maire de la République du Mali. Quand j’ai reçu la lettre des démissionnaires, le nom de Bakary Diarra y figurait. Je lui ai téléphoné pour lui demander. Il m’a dit ceci «  Moi ! Baba, moi ! ? Je préfère ne pas vous répondre mais je vous prouverai par des actes que c’est faux. » Et voilà la preuve qu’il vient de montrer ce matin en apportant un démenti public aux mensonges que l’on avait fabriqués contre lui. La rencontre d’aujourd’hui porte sur quoi ? Elle porte sur la conférence de Section CNID de Ségou. Mais on a l’habitude de dire que l’imprévu peut souvent s’infiltrer dans ce qui est programmé. Aujourd’hui, beaucoup de rumeurs minent notre parti, beaucoup de questions m’ont été posés. Si je ne parle pas ce matin, on dira que j’accorde peu d’importance aux autres ou on dira que j’ai tort et c’est  pourquoi je refuse de parler. Mais d’ores et déjà, je vous assure que nous sommes dans une rencontre politique. Et pourquoi nous faisons la politique ? Chacun de vous a laissé des occupations pour être ici. Nous parlons de parti politique. Quiconque parle de parti politique parle d’une œuvre de construction du pays. Si la confiance des Hommes fait de nous des responsables du parti, des députés, il ne s’agit pas de faire le porte à porte ou de distribuer un bien matériel aux gens. Il s’agit de faire en sorte que nous menons des activités ensemble qui assurent l’épanouissement de tous en allégeant les souffrances des populations. J’aimerai rappeler quelques réalisations de ces quelques dernières années. En 2007, nous étions en campagne ici lors de l’élection présidentielle. Nous nous sommes retrouvés dans le Stade Amary Daou. C’est le lieu de rendre un grand hommage à cet homme qui fut un des piliers du CNID.

 

« Nos chantiers »

Quand on m’a donné la parole au nom de la population de Ségou, j’ai dit au Président de la République en campagne que Ségou connaît et respecte le pouvoir. A Ségou, un sujet nous préoccupe qui est la multiplication des accidents de circulation sur la route Ségou- Bamako. Nous aimerions que cette route soit faite en autoroute. Quand le Président a pris la parole, il a dit qu’il va le faire et les travaux ont démarré déjà. Je suis allé aux USA avec le même Président. La convention relative à la création d’une usine de fabrication de sucre qui va donner du travail à 2 000 jeunes de Ségou a été signée en ma présence. Concernant l’Université de Ségou, c’est nous, députés élus à Ségou, qui avons soumis la question au gouvernement qui l’a acceptée. Je ne parlerai pas de la construction de notre nouvelle mosquée car tout le monde a été édifié à ce sujet. Quant à la question du code des personnes et de la famille, je pense que nous avons pleinement joué notre rôle. Voilà les raisons pour les quelles nous faisons la Politique. Et nous ne voyons pas la politique autrement que de cette façon. Il s’agit de cimenter les relations sociales et de gérer les affaires quotidiennes. Cependant à Ségou ici, c’est nous qui sommes venus au monde ici, c’est nous qui avons grandi ensemble ici, alors la politique ne doit jamais être une source de division, de mépris des uns envers les autres. Je ne voudrais pas que l’on condamne son parent, son ami parce qu’il n’est pas ou parce qu’il n’est plus du même bord politique que vous. Prions Dieu pour que ceux qui n’ont pas encore compris puissent bien le comprendre .Le CNID ne va condamner qui que ce soit pour ses choix politiques, mais nous aimons notre Parti et nous travaillerons à le renforcer, à le protéger. Un parti politique est comme un véhicule qui fait plusieurs marchés. Au moment où certains descendent, d’autres montent. Si vous dites que personnes ne descend, le véhicule peut être plein et en cas de crevaison, il peut plus bouger. Alors  faisons en sorte que ceux qui partent ne soient pas plus nombreux que ceux qui viennent. Des questions m’ont été posées. Si le sujet ne tenait qu’à moi, je n’allais pas parler car je sais que ce n’est qu’un vent passager. Néanmoins, je vais apporter des réponses aux différentes questions qui me sont adressées. En répondant à ces questions, je demande assistance à Dieu pour que je ne prononce pas de mot qui vise à salir un Homme dans sa dignité. En disant également la vérité, on peut être amené à faire des déclarations dures, même là aussi, je demande à Dieu de me donner la meilleure façon de le dire. Quand les Hommes s’associent, ils doivent tout faire pour ne pas se séparer. Et s’ils doivent se séparer par la manifestation de Satan, ils ne doivent pas ignorer le passé et oublier l’avenir. Car certains propos peuvent être tristes même après la séparation. Cela ne grandit pas.

 

Les démissionnaires

La première question qu’on m’a posée est de savoir qui sont les démissionnaires. Il ne s’agit pas de leur nom, mais de ce qu’ils faisaient au sein du parti. Notre parti, il se peut que nous n’ayons pas eu une grande place dans la gestion du pouvoir, il se peut que nous n’ayons pas eu d’abord ce que nous aimerions avoir, je dis bien d’abord car Dieu fait ce qu’il veut. Le peu que nous avons eu, nous l’avons donné à des gens parmi nous. Il y a des gens qui sont placés même au dessus des autres membres du parti qui aujourd’hui et qui ont quitté le Parti. Ceux-ci ne représentent même pas le dixième de ceux à qui nous avons confié des responsabilités. Ils ont des postes de ministres, d’ambassadeurs, de directeurs…A Ségou, nous ne connaissons pas un fait qui est de bien manger un repas, laver la main et cracher sur ce plat pour enfin dire qu’il n’est pas délicieux. Parmi ces gens, il n’y a aucun député, aucun conseiller national ou municipal. Aucun d’eux n’a sollicité le suffrage des populations. Tout ce qu’ils ont eu, leur a été gracieusement offert. En partant, ils ont trompé des gens. Partout où ils sont passés, ils ont dit qu’ils ont vidé le CNID, que tous ses membres sont avec eux et qu’ils vont dans un autre parti. Ils ont établi une liste sur laquelle ils ont mis les noms des gens en fonction de leur réflexion. La  vérité est que notre Comité Directeur comprend 74 membres. Ils ont dit  que 15 membres du Comité Directeur ont démissionné. Le même jour, 3 personnes ont démenti cette déclaration. Il s’agit de Hamata El Ansari, vous le connaît, il est à Pelengana ici, Madame Kamaté Awa Diassana, Jean Claude Sidibé. Parmi les démissionnaires, 7 travaillent au Ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Au niveau des Députés, des conseillers nationaux, il n’y a aucune démission. Sur 50 Maires, ils ont parlé de 4 démissions. Alors que seul le Maire de la commune urbaine de Ségou a confirmé sa démission, celui de Sakoïba a démenti, Diamou et Kalana observent. Au niveau du conseil des sages, sur 50 membres, aucune démission, du côté  du Mouvement des Femmes, sur 46, il y a 3 démissionnaires dont 2 sont au cabinet du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme et la 3ème est la sœur de lait de N’Diaye Bah. Dans le Mouvement des jeunes, sur 40, un seul démissionnaire qui est ex agent du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Sur 55 sections, aucune section n’a démissionnée. A Bamako, sur plusieurs milliers, 3 démissions annoncées et deux sont du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme. A Kayes, sur plusieurs milliers, 2 démissions annoncées, 8 démenties, 4 démissions confirmées et 6 à vérifier. A  Koulikoro, sur plusieurs milliers, 2 démissions annoncées, 1 confirmée et 1 à vérifier. A Sikasso, sur plusieurs milliers, 6 démissions annoncées, 1 démission démentie, 4 démissions confirmées, 1 démission à vérifier. A Ségou,  9  démissions ont effectivement été enregistrées. Nous leur disons « A  NOUW  FO ».  A Mopti, sur plusieurs milliers, 1 démission annoncée, 1 démission confirmée. Il est Conseiller au Ministère de l’Artisanat et du Tourisme. A Gao, Tombouctou et Kidal sur plusieurs milliers, aucune démission annoncée. Les démissions individuelles sont très souvent fausses. A Ségou, les signatures sont achetées à 50.000 FCFA plus un sac de riz et de sucre. Cela est  resté sans résultats probants. Le Comité Directeur ne souhaite plus continuer à se laisser distraire et a décidé de ne plus réagir aux faux documents des démissionnaires. Le Comité Directeur s’occupe du Parti et non des partants. Pour nous la crise est terminée.

 

La version d’ATT

La deuxième question que vous m’avez posée est de savoir si les démissionnaires sont aidés dans leur opération par le Président de la République. Je vous dis que le samedi dernier, les députés se sont rendus à Koulouba. Ils lui ont fait savoir que le Président sait ce qui se passe et qu’ils veulent l’écouter car c’est mieux de savoir auprès de celui qui est cité. Le Président nous a dit : « Honorables Députés, je vous assure de trois choses : d’abord, personne ne m’a informé de son intention de trahir son parti, ensuite je n’ai dit à personne de trahir son parti et  enfin je ne vais soutenir personne dans la trahison de son parti ». Nous avons quitté avec cette déclaration. Qu’est ce que nous avons constaté ? Ces gens qui disaient qu’ils sont avec le Président, qu’ils ont le verbe, l’argent et la générosité ont déclaré dans un journal qu’ils n’ont jamais employé le nom du président. Ils ont menti.

 

Les raisons d’une démission

La question suivante est de savoir  pourquoi ils ont quitté le parti. Les démissionnaires ont avancé des arguments. Ils ont dit que le parti est mal géré. Cela peut être vrai car aucun homme n’est parfait. Mais, dans notre parti le secrétaire général a trois missions. Il assure l’administration générale du parti, supervise la collecte de toutes les informations, s’occupe de l’organisation et du fonctionnement interne du parti et exécute les décisions prises par le Comité Directeur. C’est comme le Premier Ministre d’un gouvernement. Par exemple, c’est comme si le PM disait aujourd’hui que le gouvernement du Mali travaille mal. C’est une grande déclaration. Alors, pendant 15 ans, que faisait le Secrétaire Général ?  Pendant ces 15 années, il dormait peut être. On dit que je nomme ou fait nommer qui je veux. Cela est bien possible. Mais les responsables des  démissionnaires qui sont ministres, directeur ou qui furent ambassadeur, comment ils ont accédé à ces postes ? Je veux savoir si c’est par la dictature de Mountaga ou si c’est par voie démocratique C’est eux qui ont eu les meilleurs postes. Je vous laisse le soin de qualifier de telle personne. Ils ont également dit que je gère seul les fonds du parti. Quand votre ennemi est un lapin, vous devez reconnaître qu’il sait courir sinon les Hommes ne vous feront pas confiance. Ce que ces gens disent est loin de la réalité. Je suis entré dans la politique jeune, avec mon argent, contrairement à beaucoup d’Hommes politiques. Et la situation que j’avais en 1990 est différente de ma situation actuelle. Je préfère ne pas rentrer dans ces détails. Dans notre parti, c’est le Comité Directeur qui statue pour dégager l’utilisation du montant avant même son acquisition. L’argent est domicilié dans une banque. Ma signature ne permet pas de faire un retrait. C’est la signature du Vice Président et du Secrétaire Général qui permet de faire les opérations bancaires. Je ne vais pas mentir sur eux. Ils ne faisaient pas de retrait et l’argent restait bloqué. Je ne pouvais pas le toucher et eux aussi ne pouvaient parce qu’on ne peut pas faire du n’importe quoi, même si on est signataire. C’est le Comité Directeur qui décide. Ce n’est pas bon qu’on se dise des mensonges car nous avons tous des enfants, des parents et des beaux parents. Celui qui ne peut pas me remercier par rapport à mes efforts financiers dans le parti, doit se taire. Ils ont dit que je refuse de convoquer le congrès. Mais le congrès a lieu chaque trois ans. Le dernier congrès a eu lieu en 2007 et cette année 2010 est l’année du congrès qui va avoir lieu s’il plait à Dieu. Où est le problème ? Qu’est ce qui  a accéléré leur départ ? Je vais vous faire une confidence. Cette crise était devenue interminable et la solution que nous avons trouvée était d’écarter les ennemis cachés car un ennemi déclaré vaut mieux qu’un ennemi caché. Vous savez qu’il y a des gens qui sont de vrais rapporteurs. Nous avons dit à ces agents que nous avons les moyens d’organiser maintenant le congrès dont l’organisation avoisine les 40 millions de FCA. Immédiatement, ils ont été informés. Conscients de leur faiblesse sur le terrain, ils ont démarché l’ADEMA –PASJ qui a refusé de les accueillir. Alors, ils ont fait la politique du bélier. Quand le bélier fait marche arrière, ce n’est pas pour mettre fin au combat mais c’est pour tenter de revenir avec force à l’attaque. Des gens qui ont présenté auparavant des excuses ont décidé de reprendre les hostilités avant de quitter le parti.

 

« Le cas de mon frère »

Pourquoi mon frère est parmi les démissionnaires ? Il est passé me déclarer son désir de devenir Ministre. Je lui ai fait savoir qu’il en a les capacités intellectuelles mais que cela n’était pas bon pour le parti car l’on n’hésitera pas à dire que c’est une affaire de famille puisque tu es mon frère. Le même frère est allé voir N’Diaye Bah, à qui on avait signifié qu’il sera remplacé lors du prochain remaniement ministériel. Cela lui avait été dit dès le départ. Alors le frère a dit à N’Diaye Bah que Mountaga veut te faire partir pour que je te remplace dans le gouvernement. C’est ainsi que N’Diaye Bah a pris la décision de partir, et en partant, il veut détruire ce qu’il pourra. Je me suis rendu compte que dans notre pays, beaucoup de gens tiennent encore à leur dignité, tout ne se vend pas et tout ne s’achète pas. Vous qui êtes venus de vos différentes communes, désormais quand on passe vous voir pour vous demander de quitter votre parti, dites leur « vous avez décidé de quitter le parti mais nous, nous sommes avec notre parti. On ne peut pas faire chemin avec vous ». Je vous remercie.

Le Titre et les Intertitres sont de la Rédaction

Commentaires via Facebook :