Le Congrès National d’Initiative Démocratique- Faso- Yiriwa- Ton (CNID- FYT) a tenu son 5ème congrès ordinaire. C’était le week- end dernier au Centre International de Conférence de Bamako.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans la salle Djelibaba Sissoko, sous la présidence de Me Mountaga Tall, président du parti et non moins député à l’Assemblée nationale. C’était en présence de plusieurs dizaines de délégués venus de l’intérieur du pays et les représentants des partis politiques amis. Etaient, aussi, présents des représentants de partis politiques du Togo et du Burkina- Faso.
Ce congrès a enregistré une forte mobilisation des militants. Les deux tiers des personnes qui ont fait le déplacement n’ont pas eu accès à la salle de mille places. Les halls et la grande cour du CICB étaient noirs de monde.
Arrivée au CICB à dix heures, il a fallu 45 mn à Me Mountaga T all, président du parti, pour accéder à la salle. Ils étaient nombreux « ces militants de l’extérieur », à vouloir serrer la main du prince du jour. Dans la salle, se mouvoir était devenu un luxe, car plusieurs participants à ce congrès étaient assis à même au sol. Ou les uns sur les autres. Pour nombre d’observateurs, il est rare de voir une telle foule dans les manifestations politiques. Cette mobilisation fera dire à Me Tall que son heure a sonné.
Ce 5è congrès ordinaire s’est tenu en même temps que le 3è congrès ordinaire des jeunes et des femmes du parti. Aussi, ces assises coïncident avec le 20 anniversaire du parti.
C’est en 1991 que le Congrès National d’Initiative Démocratique- Faso –Yiriwa- Ton (CNID -FYT) est sorti des entrailles du CNID- Association, une des premières associations qui s’est battue pour l’instauration du multipartisme au Mali. C’est pourquoi le Pr Oumar Hamadoun Dicko, président du PSP, dira que le CNID est le parti de « l’histoire de la démocratie ». Ce parti, ajoute t-il-il, qu’on le veuille ou pas, est l’« artisan de la démocratie au Mali ». L’occasion était bonne pour le Pr Dicko de répondre aux détracteurs du CNID. «Ceux qui croyaient que le CNID est mort se trompent. Ce parti ne peut sombrer. Sinon il l’aurait été depuis sa naissance. D’ailleurs, la tenue de ce congrès est une leçon politique pour ceux qui doutent de la capacité de mobilisation du CNID », indique Pr Dicko.
Après les messages des partis amis, Me Tall livre son message dans un tonnerre d’applaudissements. Un discours axé sur le parcours du parti et les préoccupations de l’heure. Pour l’honorable Tall, 20 ans c’est l’âge adulte pour un parti politique. C’est aussi l’âge du bilan. On retiendra de son discours que le CNID, depuis sa création, est l’avant-garde de la lutte pour la démocratie au Mali. Premier parti politique à avoir opté pour l’opposition au Mali, le CNID est aussi le premier parti qui a fait une proposition de loi à l’Assemblée nationale. Notamment, celle sur la légalisation du mariage religieux. C’était en 1996. C’est aussi le premier parti à avoir interpellé un ministre à l’Assemblée nationale. Le CNID, aux dires de son président, a un penchant pour les jeunes. C’est pourquoi, ajoute-t-il, le plus jeune député à l’Assemblée nationale en 1997 était issu du CNID. Aussi, le plus jeune maire des communales de 2009 est du CNID. S’y ajoute la présidentielle de 1992 au cours de laquelle, Me Tall était le plus jeune candidat.
Par ailleurs, Me Tall a évoqué les épreuves qu’a vécues son parti. Selon lui, le CNID a connu une seule et véritable crise depuis sa création : Celle de 1994 qui avait provoqué le départ d’une dizaine de cadres du parti et la création du PARENA. Abordant le départ de N’Diaye Bah, ex- secrétaire général du CNID et ex- ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Me Tall indique que cela a été plutôt un « tourbillon dans un verre d’eau ». Car le CNID, dit-il, est resté le même.
Au cours de ce congrès, les participants se sont penchés sur les textes fondamentaux du parti. Mais aussi, sur questions brûlantes de l’heure : corruption, sécurité alimentaire, insécurité dans le nord du Mali, trafic de stupéfiants et d’armes, l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), le fichier électoral et les élections de 2012, révision constitutionnelle, etc.
Le parti du soleil levant considère l’AMO comme étant une bonne chose ; mais il demande au gouvernement de revoir sa mise en œuvre. Afin que tous les Maliens puissent y adhèrer. Le parti opte pour le RAVEC qui doit servir, selon lui, de base pour l’élaboration du fichier électoral.
Abou Berthé