Le Congrès national d’initiative démocratique (Cnid Faso Yiriwa Ton) a tenu les assises de son 5e congrès ordinaire le samedi dernier au Centre international de conférence de Bamako (CICB). L’évènement coïncide avec la célébration du 20e anniversaire de la création du parti. Le président du parti, Me Mountaga Tall, a saisi l’occasion pour sonner la mobilisation de ses troupes dans la perspective de la présidentielle de 2012 car l’heure de son arrivée à Koulouba est proche.
Le Cnid Faso Yiriwa Ton a tenu les travaux du 5e congrès ordinaire le samedi 28 mai 2011 dans la salle Jeli-Baba Sissoko du CICB. C’était en présence des représentants de plus d’une quinzaine de partis politiques amis de la place et de l’étranger. Dans son allocution d’ouverture, le président du parti, Me Mountaga Tall s’est d’abord félicité de la grande mobilisation des militants de son parti annoncé pour mort suite aux départs de nombreux camarades. « Je suis aujourd’hui un homme comblé. La mort annoncée de notre parti s’est révélée une propagande de mauvais goût, une tempête dans un verre d’eau. De mon arrivée au CICB à mon accession à cette salle, il m’a fallu 45 minutes pour me frayer un chemin dans la foule. La salle Jeli-Baba Sissoko dans laquelle nous nous trouvons, n’a pas pu contenir la foule, les salles d’en bas réquisitionnées pour les besoins de la cause n’ont pas pu suffire, même l’intérieur de la cour du CICB n’a pu contenir nos militants. Yéko yé foko ban (Ndlr : la preuve est visible)», s’enorgueillit Me Tall qui croit à ses chances de gagner la présidentielle de 2012. « Chers militants, un parti est créé pour la conquête du pouvoir et son exercice en vue de la mise en œuvre du projet de société. En ce qui nous concerne, je vous ai dit que l’heure est proche, on souhaite qu’elle arrive », a clamé l’élu à Ségou.
Revenant sur les 20 premières années de son parti, il a réaffirmé la philosophie de sa formation politique. « Nous avons toujours respecté notre serment : quand on est la-dans, on est la-dans, quand on n’est pas de dans, on n’est pas de dans ». Me Tall indique que c’est comme ça que le parti s’est comporté avec le régime de Konaré, où après les élections de 1992, il a décidé d’animer l’opposition jusqu’au jour où Alpha l’a appelé pour lui dire que si les démocrates ne s’entendaient pas, les militaires allaient prendre de nouveau le pouvoir », a rappelé Me Tall pour justifier l’entrée du Cnid dans le gouvernement en son temps, avant de préciser que son parti a été obligé par la suite de se retirer du même gouvernement. « Avec ATT, nous avons décidé depuis Espoir 2002 de le soutenir et c’est ce que nous allons faire jusqu’au bout », prévient-il.
Parlant de l’AMO (Assurance maladie obligatoire), Mountaga Tall a souligné que ce que lui a compris, c’est que personne ne dit que cette assurance est mauvaise dans son esprit, mais c’est la manière de conduire le projet qui pose problème. A ce titre, il a demandé à ce que la classe politique, le gouvernement et les syndicats s’asseyent pour discuter du chemin à emprunter.
Cette intervention de Me Tall a été précédée par le discours du président de la jeunesse, l’honorable Moussa Oumar Diawara dit Bati, celui de la présidente des femmes, Kadissa Koureissi et du président du Cnid-Association, Isaga Traoré. Ceux-ci ont tous loué les efforts du parti avant d’inviter Me Tall à se porter candidat pour la présidentielle de 2012.
Abdoulaye Diakité
Potins d’un congrès :
Tirs croisés sur les démissionnaires
A l’ouverture des travaux du 5e congrès du Cnid, le président de son association Isaga Traoré et celui du PSP, Oumar Hamadoun Dicko, ont porté des critiques virulentes contre les démissionnaires. Le président du Cnid-Association a prévenu qu’il n’y aura plus de candidat extérieur au parti après Espoir 2002 et l’ADP. « Toute chose qui n’était pas du goût des démissionnaires qui entendent soutenir en 2012 ATT ou son candidat », a-t-il soutenu.
Quant au président du PSP, Oumar Hamadoun Dicko, il se demande où sont passés ceux qui ont dit que le Cnid est mort. « Le Cnid ne peut pas mourir puisque c’est un artisan de la démocratie au Mali. Ce congrès est une leçon politique pour chacun de nous. Vous venez de démontrer qu’en politique, il ne faut jamais perdre espoir. Vous irez très loin Mountaga et 2012 est à porter de main. Me Tall, cette mobilisation dit tout », a-t-il indiqué.
Madani Tall rabat le caquet à Aly Nouhoum Diallo
Comme à ses habitudes, le président de la fameuse Coordination du mouvement démocratique (Comode), Aly Nouhoum Diallo a fait une sortie fracassante lors de la cérémonie d’ouverture du congrès Cnid Faso Yiriwa Ton. Parlant au nom de son parti, l’Adéma/PASJ, il dira ceci : « Ceux qui se cramponnent au Ravec, sont ceux qui sont pour la prolongation du mandat du président Amadou Toumani Touré, en violation de la constitution. Parce que selon les informations que nous avons, il n’est pas possible que les données du Ravec soient prêtes avant fin 2012. Et on peut voir le général Kafougouna Koné cafouillé entre les deux choix (Race et Ravec). Le gouvernement après avoir échoué à une meilleure révision de la liste électorale, veut faire porter le chapeau de cette impréparation, dont la conséquence sera le report des élections, à la classe politique. C’est ce que l’Adéma a vu venir d’où son choix du Race. Mais je voudrais qu’ATT sorte par la grande porte ». Malheureusement pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, il a été pris au volet par le président de l’ADM, Madane Amadou Tall, également conseiller aux affaires économiques du président ATT. « Ceux qui prétextent le Ravec ou le Race pour parler de troisième mandat d’ATT, lui font un mauvais procès. ATT n’a jamais dit qu’il fera un troisième mandat ou qu’il est pour la prolongation de son mandat. Les auteurs de ces suspicions sont eux-mêmes les manipulateurs de l’opinion », dira M Tall. Des propos qui ont gêné aux entournures le porte-parole de l’Adéma. Heureusement qu’avant de sortir de la salle, les deux hommes se sont concertés pour se recadrer.
A.D
