Acteurs politiques et gestion de la crise: L’Association « ADEMA » engage le débat

0

Pour contribuer à l’amélioration du climat institutionnel et social favorable à la sortie de crise ; dégager le rôle et la responsabilité des différents intervenants dans la gestion de la crise, l’association « Alliance pour la Démocratie au Mali » (ADEMA) a organisé une conférence débat sur le thème « acteurs politiques et gestion de la crise institutionnelle et sécuritaire au Mali. C’était à l’occasion de son 22ème anniversaire. Le débat a eu lieu le 19 novembre à la pyramide de souvenir de Bamako.

La conférence était animée par la présidente de l’association « ADEMA », Mme Sy Kadiatou Sow qui était entourée du Pr Aly Nouhoume Diallo ; d’Amadou Diawara tous membres de l’association. Des représentants des institutions étatiques et non étatiques, des partis politiques, des groupements d’associations, des élus, des représentants des organisations de la société civile ont également pris part à cette conférence.

En effet, cette conférence débat s’est tenue dans un contexte où l’intégrité du territoire National est remis en cause après le coup d’Etat du 22 mars 2012, marqué non seulement par une bipolarisation des forces vives, entre pro-junte et anti junte majoritaire, mais aussi et surtout par une volonté réelle de certains acteurs politiques d’affaiblir les Institutions de la république, en particulier le président de la République et l’Assemblée Nationale, malgré la reconnaissance, du bout des lèvres, de la constitution de 1992.

Ainsi, l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Aly N Diallo a fait l’historique et le contexte dans lequel l’association « ADEMA » a été créée en disant que «  nous ne devons pas être des démocrates honteux ». Il a aussi rappelé cette phrase de l’ancien président Alpha Omar Konaré qui disait que : « Si un militaire me succède, ce sera un échec à la démocratie et à moi-même ».

Pour la présidente de l’association, cette année 2012 peut être cité incontestablement parmi les années les plus sombres de notre histoire contemporaine. Mutinerie qui se transforme à la stupéfaction générale en coup d’Etat ; occupation du 2/3 du territoire avec son lot de violences et d’humiliations ; opposition bérets verts et bérets rouges ; agression barbare du président de la République, les maliens dans leur grande majorité ont du mal à croire que ce n’était juste qu’un cauchemar dont ils se réveilleront.

« Le ciel nous est littéralement tombé sur la tète et le Mali est désormais à la Une de l’actualité africaine et internationale. Les conséquences du coup d’Etat de 2012 sont désastreuses. Suspension de la constitution, dissolution des institutions, enlèvements, arrestations arbitraires, exécutions sommaires, braquages, pillages des biens privés et publics, vols, extorsions. C’est le règne de la loi du plus fort. Notre Etat déjà affaibli, se trouve désormais à terre et les 2/3 de notre territoire sont occupés. La prise quasi instantanée des 2/3 du territoire sans aucune résistance est de l’avis général la conséquence la plus fatale du coup d’Etat du 22mars 2012. Nous avons subi cette humiliation tous, le cœur meurtri en voyant des fanatiques et des terroristes imposer la charia à nos concitoyens du Nord », a dénoncé la présidente.

A noter que, parmi d’autres thèmes abordés au cours de cette conférence, on peut retenir : la double crise sécuritaire institutionnelle ; la reconquête des territoires : quel rôle pour des institutions régionales, sous régionales, internationales et des pays amis ; et les nouveaux organes de la transition proposés par le Président de la République : le haut conseil d’Etat, Conseil National de la Transition et commission Nationale aux Négociations.

 

Adama DAO 

Commentaires via Facebook :