Un faux marabout et ses complices enfin neutralisés par l''épervier du Mandé : Sidi Haïdara faisait parler des faux Djinns pour escroquer ses clients

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Une fois de plus, la police du 3e arrondissement vient de neutraliser un gang d”escrocs superbement organisé. Sidi Haidara, un faux marabout et ses complices ont fait plusieurs victimes à travers la ville de Bamako et ses environs. Mais leur dernier coup fumant qui remonte au mois de décembre dernier, a complètement foiré puisqu”ils ont eu la malchance de croiser l”épervier du Mandé, l”inspecteur Papa Mambi Kéita, sur leur chemin.

Sékou Kanté, dans la journée du 4 décembre avait pris en auto stop, un certain Souleymane Cissé, un soit disant adepte d”un marabout. Chemin faisant, ils ont sympathisé et avant de se séparer, Souleymane, en guise de récompense promit de le mettre en contact avec son maître, un marabout qui, selon lui, a de très grands pouvoirs magiques. Sur ce, les deux amis ont échangés leurs adresses.

Deux jours plus tard, Sékou Kanté reçut un coup de fil de son nouvel ami. Celui-ci l”invitait à venir voir son maître qui serait ravi de lui faire un travail. Ne se doutant de rien, Sekou vint au rendez-vous,

Après consultation, le marabout promit de faire un sérieux travail pour Sékou. Pour ce faire, il lui demanda d”aller au marché acheter une bague en argent. Le temps que ce dernier s”absente, il plaça une bague similaire enroulée dans un tissu blanc au moyen de fils blancs et noirs sous une calebasse.

Sitôt revenu du grand marché, le faux marabout lui demanda de s”asseoir sur un tapis portant des versets du Coran, posa la bague devant eux et se mit à faire des incantations. Ensuite, il demanda à Sékou d”aller avec l”un de ses adeptes jusqu”au beau milieu du pont Fahd pour jeter la bague dans le fleuve Niger.

Quand Sékou revint sur les lieux, le faussaire se mit, une fois de plus, à faire des incantations, puis il retira une bague identique à celle que Sékou venait de jeter dans le fleuve. " Voici votre bague ", lui dit-il. Sékou fut très émerveillé par «les pouvoirs magiques» du marabout. Un autre rendez-vous fut pris pour le surlendemain à la même place. Cette fois, Sékou devait acheter un coq blanc. Sidi Haïdara inscrivit des versets du Coran sur son plumage avant de l”égorger. Il emballa le coq dans du tissu blanc.

Il demanda à sa victime de procéder comme dernière fois. Quand Sékou revint du fleuve, le marabout s”appuyant sur des versets du Coran fit sortir un poulet blanc. Il confia à sa victime que c”était là son poulet. Comme pour exprimer sa satisfaction, Sidi Haïdara déclara, " à partir de maintenant, on va pouvoir commencer le vrai travail ", un rendez-vous fut pris pour 19 heures. Le malfrat prit toutes les dispositions pour accueillir sa victime dans une chambrette. Aussi, mit-il en place le matériel nécessaire y compris encens, héroïnes et hallucinogènes.

C”est dans une chambre plongée dans une demi obscurité qu”il reçut Sekou. L”escroc multiplia les incantations jusqu”au moment où il se rendit compte que sa victime était déjà drogué.

Tout d”un coup, l”un des adeptes du marabout, caché derrière un masque est apparu, imitant une voix qui vient de l”au-delà, il cria " mon nom est ””Ardane”” le bienfaiteur qui donne le bonheur, pour votre cas précis, vous devez apporter une tonne de dattes que l”on va distribuer à toutes les mosquées de la capitale ". Sékou ne put débourser que 200 000 FCFA sur place, le djinn lui donna rendez-vous dans trois jours sur la colline de Doumazana.

Avant l”heure de cet ultime rendez-vous fixé à minuit, le faux marabout prépara un coin et une planque pour ses djinns munis d”un briquet et d”une bombe aérosol. A l”arrivée de Sékou, Sidi Haïdara commença à officier. Tout à coup un djinn apparut derrière la flamme, peu après deux autres djinns traînant deux sacs se présentèrent. Ardane cria à son intention" les sacs que tu as sous tes yeux sont remplis de billets de banque. Tous ces milliards t”appartiennent, cependant tu as trois jours pour trouver 1 750 000 CFA pour les parfums des djinns. Pas un mot à personne et malheur à toi, si tu n”apportes pas la somme demandée dans les trois jours qui suivent, tu mourras".

Une personne devant rester auprès de l”argent, Sidi Haïdara se porta volontaire. Cependant, c”était à Sékou de le prendre en charge jusqu”au moment où il viendrait chercher ses milliards.

La mort dans l”âme, Sékou quitta cette colline hantée par les Djinns. Sa seule satisfaction, est qu’il sera bientôt compté parmi les milliardaires du pays. Il vendit donc sa maison, sa moto Jakarta et emprunta de l”argent chez ses amis. Mais malheureusement, les sacs qu”on lui livra ne contenaient que de faux billets. Pire les Djinns l’avaient menacé de mort au cas où il se confierait à une tierce personne. C”est l”ami de Sékou qui ne comprenait plus son comportement qui alerta la brigade de recherches du 3e arrondissement.

Grâce à son réseau bien implanté, dans la journée du 26 janvier aux environs de 12 heures 30 minutes, l”épervier du Mandé à la tête de ses éléments a appréhendé deux individus de la bande à Haïdara, au flanc de la colline surplombant le quartier Hippodrome extension. Ces derniers le conduisirent jusqu”à Sidi Haïdara, 36 ans, ressortissant de Douentza. Par la même occasion, il ont mis la main sur Amadou Doumbo, 25 ans, Souleymane Cissé, 28 ans et Abdou Sarre, 20 ans .

La perquisition au domicile de la bande a permis de saisir deux saint Corans, trois chapelets deux boubous, un tapis blanc, deux masques à visage de chimpanzé, deux potions en liquide (naschi).

Les enquêtes plus poussées menées par l”inspecteur Papa Mambi Keïta lui ont permis de découvrir que la bande qui à déjà fait plusieurs victimes et escroqué des sommes faramineuses à travers Bamako, était bien organisée. Sidi Haïdara le chef du groupe, jouait le rôle de marabout, Abdou Doumbo était le gardien tandis que Souleymane Cissé et Abdou Sarre étaient chargés de chercher des clients dans la rue en demandant généralement un service de transport Sidi Haïdara et ses complices ont déjà été déférés devant le procureur du tribunal de la commune II.

Alou B HAIDARA“

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