Après l’échec du premier congrès ordinaire de l’UM-RDA, certaines sections exigent l’organisation d’un congrès extraordinaire afin de mettre en place un bureau consensuel. Mais cette idée n’est pas partagée par tout le monde. Du coup, le parti de Modibo Keita se retrouve, une fois de plus au bord de l’implosion.
Cette information a été donnée à lla faveur d’une conférence de presse, organisée à l’initiative des sections de Bougouni, Kita, Kidal, Goudam et les sections des communes IV et VI du District de Bamako. C’était samedi dernier à l’hôtel Nord-Sud de Bamako. La conférence était animée par Me Harouna Touré quatrième vice- président de l’UM-RDA. Il avait à ses côtés, le secrétaire général de la section de la commune VI et des représentants des sections de Bougouni, Goudam et Kita. L’objectif de Cette conférence est, selon les organisateurs, de dénoncer les dérapages survenus lors du congrès tenus les 8,9 et 10 juillet derniers. Mais aussi la gestion chaotique dont le parti fait l’objet, depuis un certain temps.
Au cours de ce point de presse, Me Touré a retracé le film du congrès qui n’en a pas été, selon lui, un. Alors que ce congrès devrait, selon lui, permettre de relire et d’adopter les statuts et règlement intérieur du parti, d’élaborer un nouveau projet de société. Aussi, il devrait permettre de mettre en place un bureau national des femmes, un bureau national des jeunes et un bureau politique national. Mais hélas, ce congrès a été un désastre.
Selon le conférencier, la descente aux enfers de l’UM-RDA a commencé avec son congrès «unitaire», qui a unifié quatre partis politiques: UDC, MJT, BDIA- Faso- Jigi et USR-DA. Ce congrès, tenu le 1er mai 2010, avait mis en place un bureau transitoire, qui avait pour mission d’implanter le parti à travers le pays. Et de préparer le premier congrès ordinaire du parti. Mais ce bureau n’a excellé que dans la mauvaise gestion et «l’accaparement des maigres ressources du parti ». Toute chose qui a poussé les cadres du parti à la défection.
Un congrès inachevé et un bureau imposé
Les militants avaient voulu organiser un « congrès unitaire », mais hélas. Au lieu d’unifier, ce congrès a plutôt divisé le parti en deux tendances.
Tout a commencé, quand la participation des délégués des sections d’Ansogo, Youwarou, Kidal, Tinesako, Tessalit et d’Abeibara au congrès a été dénoncée par certains militants. Selon le conférencier, cette situation a donné à ce congrès, un goût d’inachevé. Dans la mesure où, les textes du parti ainsi que les résolutions qui en sont issues n’ont pas été adoptées. S’y ajoutent, la non- adoption du projet de société et l’absence d’un bureau consensuel et démocratique. Car le bureau qui en est issu a été imposé par la commission d’investiture en violation des textes. A en croire Me Touré, ce bureau a été dénoncé, séance tenante, par la majorité des délégués.
A ce jour, l’UM-RDA est divisée en deux tendances. La tendance qui désapprouve le bureau, est pilotée par Harouna Touré. Elle comprend une trentaine de sections sur les 52 sections que compte le parti. Ce qui fera dire au conférencier que la légalité, s’il en existe, est de leur côté. C’est cette tendance qui exige l’organisation, sans délai, d’un congrès extraordinaire qui mettra en place un bureau consensuel. Ce bureau convoquera une conférence nationale pour l’adoption des textes du parti. Mais l’autre tendance estime que le bureau issu du congrès ordinaire est plus que légitime et qu’il n’est pas question d’y revenir.
Que va-t-il arriver, si les doléances des «dissidents » ne sont pas satisfaites ? Vont-ils quitter le parti ? Me Touré répond : « Nous sommes UM-RDA et UM-RDA nous resterons. Nous tenons à ce parti, c’est pourquoi, aujourd’hui, nous voulons dire la vérité pour l’histoire et pour le Mali».
Abou Berthé