Tripatouillages à la Direction nationale de la police : Des officiers supérieurs, à la retraite, proposés pour une mission en Haïti

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Ils sont plusieurs officiers supérieurs de police à la fois inscrits sur la liste de départ à la retraite dans six mois et paradoxalement désignés pour prendre part à une mission à Haïti pour une durée de deux (02) ans. Figure parmi eux et en personne, le directeur adjoint de la police, celui-là même qui a échangé des coups de poings avec le D.G Niamé Keïta.

 Haïti constitue une aubaine pour tout policier malien. Les heureux élus bénéficient à la fois d’avantages faramineux inhérents à la mission et de leurs salaires initiaux.

La désignation intervient presque tous les deux ans. Il revient à la mission des Nations-Unies de désigner les élus. Mais les candidatures sont visées et acheminées par la direction Générale de la police Nationale (DGPN). C’est dire alors qu’une partie des enjeux se joue ici à Bamako. Les critères de choix  sont naturellement la jeunesse et la compétence. Il se trouve curieusement que des officiers supérieurs déjà inscrits sur la liste des partants à la retraite au mois de décembre prochain, sont déjà retenus sur celle des missionnaires d’Haïti pour une durée de deux ans. Toute chose qui revient à dire que  ces officiers supérieurs continueront à travailler pour le système des Nations-Unies au compte de la Fonction publique malienne sans désormais figurer parmi l’effectif de cette entité. Mieux, ils continueront à bénéficier des avantages de la mission pendant deux ans, de leurs salaires jusqu’à la fin du mois de décembre 2010 et de leur pension de la retraite. Il ne s’agit pas seulement d’une question d’éthique, mais aussi et surtout de légalité et de procédure. En cas d’accident (il s’agit d’une mission sécuritaire avec ses risques), se posera alors une sérieuse équation d’ordre administratif. Ne faisant plus désormais partie de l’effectif de la fonction publique et par conséquent, nullement considérés comme en mission au compte de celle-ci, la prise en charge des éventuelles victimes risque en effet de susciter bien d’interrogations et d’embarras. C’est la crédibilité de l’Etat malien qui risque de prendre un sérieux coup auprès des Nations-Unies.

En marge de cette équation aux mille et une facettes, se trouve la question  de l’équité et de l’égalité des chances. D’autres candidats plus jeunes et compétents  frappent en ce moment à la porte. Ils sont en effet des centaines d’officiers et officiers supérieurs à  postuler et plusieurs fois pour certains d’entre eux. Pendant que ces derniers sont recalés à chaque tentative, d’autres sont aujourd’hui à leur deuxième mission sur le terrain.

L’argument selon lequel il revient exclusivement au système des Nations-Unies et seulement lui, de choisir les candidats est quelque part pris à défaut. C’est ici à Bamako qu’une partie du jeu se fait. Les candidatures y sont triées, visées et acheminées. Toutes choses donnant lieu à de petits arrangements et règlement de comptes entre supérieurs.

Il se trouve que le Directeur Général adjoint de la police Nationale, initialement chargé de la gestion du personnel, et aujourd’hui inscrit sur la liste des missionnaires d’Haïti a déjà eu maille à partir avec son supérieur direct, M Niamé Keïta. Les deux hommes en sont arrivés aux mains. Le même DGA était pourtant pressenti pour succéder au Directeur Général dont le départ à la retraite est annoncé pour fin décembre 2010. Voilà entre autres révélations qui suscitent de nombreuses autres interrogations sur les véritables raisons du choix porté sur des proposés à la retraite pour une mission à Haïti.

                                                                                                                               Hachi Cissé

 

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