En cette période de transition, l’image de la Police nationale inquiète beaucoup les populations. En effet, il semble qu’une sorte de bras de fer, dont les raisons seraient liées à des intérêts personnels ou claniques, opposent certains éléments de la famille policière qui ne parvient pas à regarder dans la même direction. Aussi, le feu vert relatif à la mise en place d’un syndicat en son sein suscite bien des grincements de dents.
La situation professionnelle actuelle de la Police nationale, démilitarisée depuis des années, semble échapper au contrôle des autorités. Après les évènements du 22 mars dernier, l’heure est aux menaces et enlèvements entre les éléments des sections syndicales au sein de la Police. Pire, le scénario se déroule entre les officiers de police et leurs subordonnés ! Mais pourquoi ces règlements de compte qui ne disent pas leurs noms au sein de la Police et qui violent les textes ? Et qui en sont les responsables ?
« Le malheur des uns fait le bonheur des autres », dit-on. Aussi se rappelle-t-on qu’un groupe de policiers a failli se faire limoger pour des raisons d’indiscipline, semble-t-il. Puisque les données ont changé, une bonne partie de la Police avait pris part aux évènements du 22 mars en ralliant les militaires putschistes. Après que le calme (apparent) soit revenu, ces éléments de la Police, sous le couvert syndical, ont réclamé des récompenses (peut-être pour leur participation au dit putsch), surtout au moment où il ne fallait pas. Mais compte tenu de leur incohérence face aux textes régissant la fonction policière au Mali, ces revendications ont été mal perçues par d’autres regroupements syndicaux.
Sans établir un jugement sur la situation, il est néanmoins connu de tous que « personne n’est au dessus de la loi ». En attendant la solution du ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, beaucoup de Maliens interrogés ont indiqué que la fonction policière ne rime ni ne colle avec le mouvement syndical dont les inconvénients peuvent s’aggraver à tout moment. Certes, on ne va pas vers la dissolution du syndicat, mais il faudra que les actions du syndicat de la Police s’harmonisent forcement avec les textes en vigueur. Alors, que les policiers mettent beaucoup d’eau dans leur vin pour atténuer au moins la souffrance du pays. Heureusement que les militaires et le gendarmerie ne se mêlent pas à ce jeu dangereux, de syndicat. On se demande d’ailleurs qui a permis la création d’un syndicat de police.
M. Bellem