Sécurité d’Etat : Colonel major Moussa Diawara désormais à la manœuvre

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Le général de brigade, Sidi Touré ex-DG de la SE
Le général de brigade, Sidi Touré ex-DG de la SE

Les dernières évolutions de la situation à Kati semblent précipiter les événements au sein de l’appareil militaire et sécuritaire. Le ton d’un vaste mouvement vient d’être donné à la tête du tout puissant service des renseignements : la Sécurité d’Etat (SE), qui change désormais de titulaire. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, vient de nommer à la tête des supers flics, le colonel-major Moussa Diawara, précédemment chef d’Etat major de la Garde nationale. Il remplace à ce poste, le tout nouveau général de brigade, Sidi Touré.

 

Celui-ci devait sa promotion à l’ex parton de la junte, le général de corps d’armé Amadou Haya Sanogo. Il était commandant en mars 2012, quant Haya le nommait. Il servait alors à l’Etat-major de l’armée de terre, comme officier de renseignement militaire. Son ascension a été fulgurante. A peine nommé directeur de la SE, il est promu au grade de lieutenant colonel. Quelques mois plus tard, il enfile le grade de colonel plein, ensuite colonel-major avant de devenir général de brigade le 22 septembre passé. C’est dire qu’en raison de sa proximité avec Amadou Haya Sanogo, Sidi Touré a passé trois grades successifs et moins de deux ans.

 

 

L’homme qui le remplace est un officier de grande valeur militaire, qui ne s’accommode pas avec les traitements de faveur dans la promotion. Ancien aide de camp du président de la République, alors président de l’Assemblée nationale, Moussa Diawara a renoncé à ce poste juteux, pour aller faire son école de guerre en France. A son retour au pays, il coïncide avec le début des bruits de bottes dans le septentrion malien. La hiérarchie militaire à ce brillant jeune officier supérieur fraîchement rentré d’une formation en lui confiant l’état-major opérationnel « Djiguitougou » entre 2009 et 2011. En tant que Chef d’état-major de cette opération, il relevait du colonel-major El Hadj Gamou, qui était le commandant des forces. L’opération, comprenant plusieurs corps (Garde nationale, Armées de terre et de l’air et de la gendarmerie nationale) couvrait toutes les trois régions du nord. Sa qualité de meneur d’hommes lui a valu une médaille de la légion d’honneur, que lui a décerné la coopération militaire française. Le nouveau colonel-major, Moussa Diawara est donc en terrain connu. C’est un officier aguerri, qui ne comme seul leitmotiv le travail bien fait. Il aura en charge la mission de réorganiser la Sécurité d’Etat, qui s’était complètement galvauder à cause du clientélisme et du népotisme. Des comportements qui ont poussé tous les meilleurs éléments à la porte.

 

Il faut rappeler que cet officier au parcours atypique est le fruit du Prytanée militaire de Kati, jadis prestigieuse école d’enfant de troupe. A la fin de son cycle de formation d’élève officier à l’EMIA de Kouliokoro, Moussa Diawara intègre le corps de la Garde nationale par amour, tandis que beaucoup de ses promotionnaires, certains moins compétent que lui, ont jeté leur dévolue sur la Gendarmerie. Jadis, qualifiée de corps d’élite des forces armée et de sécurité. Après quelques années d’officier formateur à l’EMIA à Koulikoro, il est versé au service général. Il coïncida alors à des réformes à la Garde nationale, notamment la création de nouveaux services. C’est ainsi que le chef d’Etat-major de la garde en son temps, le général Gabriel Poudiougou, alors colonel, lui confia les premiers pas du Groupement de maintien d’ordre (GMO). Il s’acquitta brillamment de cette mission au point que le Haut Commissaire du district de Bamako, général Ismael Cissé, alors colonel aussi, lui décerne sa première médaille de récompense. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a bien vu en jetant son dévolu sur cet officier supérieur très compétent.

 

Mohamed A. Diakité

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3 COMMENTAIRES

  1. Le ton d’un vaste mouvement vient d’être donné à la tête du tout puissant service des renseignements : la Sécurité d’Etat (SE)

    puissant service… mon œil ! souffre-malheur des impuissants, oui… bon, c’est vrai qu’au pays des borgnes, l’aveugle est roi.

  2. Mais mon cher TEX si la sécurité d’état avait un sens, penses-tu que ce qui s’est passé au Mali ces deux dernière année aurait pu avoir lieu ?
    Tous ces postes au nom pompeux ne sont que distribution de strapontin pour avoir sa part dans le gateau national.

    Des colonels, des generaux des majors des lieutenants partout. Mais dès qu’il faut agir, plus personne.

  3. je me sens étranger dans ce pays et c’est incroyable que c’est dans ce pays les nomination membres ou les patrons de la sécurité d’état se passent en grande pompe. Les services secrets et la sécurité d’état doivent rester dans une discrétion totale pour pouvoir bien mener leurs activité au service de la nation. Dans tous les pays civilisé ça se passe comme ça si l’on veux être efficace dans ses missions. Mais ici dans BaMaliba on affiche le visage de ses homme et femmes publiquement comme si c’était une fonction comme tous les autres. L’anonymat doit etre de mise. Mais décidément que tout marche à l’envers dans ce pays. J’espère on prendra conscience très tôt afin d’endiguer tous ces dis-fonctionnements et marcher aux pat des grandes nations qui ne badinent pas avec la sécurité du peuple et de l’appareil d’état.

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