L’Association des policières du Mali (APM), a tenu une conférence débat le mardi dernier, sur le rôle des femmes dans un pays post-conflit. La rencontre s’est inscrite dans le cadre des festivités du 8 Mars et a vu la présence du représentant du DG de la police nationale, M. Magassouba, du contrôleur général, Mme Célestine Dombwa, de la Présidente de l’APM.
Pour l’Association, il faut que les femmes s’impliquent pour amener la paix au Mali, et se dit déterminer à travailler pour rehausser l’image de la femme au sein de la police.
La conférence s’est tenue au Groupement mobile de sécurité (GMS). Le Contrôleur générale, Célestine Dombwa a présenté un exposé sur le rôle prépondérant des femmes dans la résolution des conflits. Elle a donné quelques exemples à travers le monde, aussi des obstacles et défis à la participation des femmes dans les processus de paix, les normes et justifications culturelles, manque d’expertise et de capacité des organisations de femmes pour la paix et la sécurité, les obstacles logistiques, ainsi que le rôle des médias.
Elle a encouragé les femmes à avoir confiance en elles et demandé à ce que l’homme et la femme aient les mêmes chances dans des postes à pourvoir.
Selon elle, malgré les activités importantes des femmes dans la construction de la paix, elles se trouvent trop souvent éloignées des structures formelles de prise de décision dans les périodes de post-conflit. « Cela implique que les expériences spécifiques des femmes ne sont pas prises en compte dans l’élaboration des projets de réconciliation et de reconstruction post-conflit, et que les compétences des femmes ne sont pas mises au service de la réalisation d’une paix durable », a-telle fait savoir.
Le contrôleur a rappelé qu’en 2000, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Une résolution qui, à ses dires, « engage les Nations Unies et ses Etats membres à faire participer les femmes aux négociations et aux accords concernant le règlement des conflits et la consolidation de la paix ».
Toutefois, le rapport présenté indique qu’au Mali, les femmes n’ont pas été suffisamment associées, malgré leur mobilisation, au processus de négociations de paix qui a suivi la crise de 2012. Elles sont représentées en minorité dans quelques-unes des commissions de suivi de l’Accord de paix d’Alger de 2015 (une femme seulement présente dans la commission chargée de la mise en œuvre, deux femmes sur dix personnes pour le suivi de l’accord, trois femmes sur vingt-cinq dans la commission pour le dialogue, la vérité et la réconciliation).
Par ailleurs, il y a une frustration face à l’inaccessibilité des équipes de médiation dans le pays, y compris de l’Union africaine, après les tentatives sans succès et à plusieurs reprises, de les rencontrer, a laissé entendre Célestine.
Concernant le rôle des médias, elle indiquera que parmi les outils qui permettent de renforcer le rôle des femmes dans les processus de paix, et outre la mise en œuvre des plans d’action nationaux de la résolution 1325 (2000) du conseil de sécurité des Nations Unies, il faut noter l’importance mais aussi l’utilisation limitée des médias et des réseaux sociaux en appui aux efforts de plaidoyer et vulgarisation pour une participation accrue des femmes aux processus de paix et sortie des crises.
Pour elle, il est nécessaire de vulgariser, à tous les niveaux, la résolution 1325 et l’impact positif qu’ont les femmes sur la durabilité et la qualité de la paix. Les médias et réseaux sociaux font circuler l’information, et ainsi touchent un public plus large que celui directement impliqué dans les processus de paix. De ce fait, ils peuvent être utilisés pour permettre aux femmes, aux premières Dames et autres personnalités, aux jeunes et aux artistes, ainsi qu’aux populations des pays de s’engager dans le plaidoyer pour l’inclusion des femmes, a-t-elle conclut.
Ibrahima Ndiaye