Préparatifs des élections générales de 2012 : Le Gouvernement peine à trancher la polémique de la CENI

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Depuis bientôt deux mois, la question de la répartition des sièges entre la majorité présidentielle et l’opposition défraie…la polémique. La loi électorale parle d’une " répartition équitable " des 10 sièges qui reviennent à la classe politique. Sans préciser le nombre de sièges qui doit revenir à l’opposition et celui qui doit revenir à la mouvance présidentielle parmi ces 10 représentants des partis politiques. Le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales semble indécis. Avec la rentrée gouvernementale, l’on avait pensé que la question serait réglée, comme l’avait laissé entendre le ministre Kafougouna Koné. Ce n’est pas encore le cas. Le Conseil des ministres du mercredi 7 septembre a laissé plus d’un observateur sur sa faim. Pendant ce temps, on annonce l’installation de la CENI pour le lundi prochain.

C’est une fuite de responsabilité pure et simple du Gouvernement ; le Gouvernement refuse d’appliquer la loi. En tout cas, à notre connaissance, le ministre tente de semer la confusion dans les esprits en faisant croire qu’il y a une autre opposition qui serait prête à accepter la répartition 9-1. Tout le monde sait que c’est le parti SADI et ses alliés qui incarnent l’opposition. Nous exigeons l’application de la loi dans sa lettre et dans son esprit en attribuant 5 sièges à la majorité et 5 sièges à l’opposition. Or, il semble que le Gouvernement veut organiser les élections avec une CENI sans l’opposition parlementaire ou extraparlementaire… ", déclarait, hier au téléphone, le Secrétaire général du parti SADI, Dr Oumar Mariko. Pour ce député élu à Kolondiéba, le Gouvernement donne l’impression que la répartition des 10 sièges n’est pas de sa compétence ou qu’il est neutre dans cette polémique. " Alors que c’est un Gouvernement de l’ADEMA, de l’URD, du CNID, de la CODEM, du PDES et de tous les autres partis conviés à la mangeoire de ce qu’ils appellent ”majorité vocabulaireC’est le moment plus que jamais pour que la Société civile sorte de sa réserve pour appeler les uns et les autres à la retenue ".

Dans le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 7 septembre dernier, le Gouvernement Mariam Kaïdama Sidibé s’est contenté de rappeler que les partis doivent avoir 10 représentants au sein de l’institution. Sans trancher la question de la répartition de ces dix sièges entre la majorité et l’opposition. " Sur le rapport du ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant nomination des membres de la  Commission  électorale nationale indépendante (CENI). Dans le souci d’assurer la régularité et la transparence dans l’organisation du référendum et des élections, il a été institué une Commission électorale nationale indépendante (CENI) chargée de la supervision et du suivi de referendum, de l’élection présidentielle  et des élections  générales législatives et communales. La loi électorale n°06-044 du 4 juin 2006 dispose que la CENI est composée de quinze membres choisis suivant les critères de compétence, de probité, de bonne moralité et d’impartialité. Au terme du présent projet de décret, conformément à la loi électorale, les membres de la CENI sont désignés comme suit : 10 membres désignés par les partis politiques, 1 membre désigné par les confessions religieuses, 1 membre  désigné par le syndicat autonome de la magistrature, 1 membre  désigné par  le Conseil de l’Ordre des avocats, 1 membre  désigné par les associations de défense  des droits de l’homme, 1 membre  désigné par la Coordination des  associations et organisations féminines.»

Pour un responsable de la majorité nommé membre de la CENI, qui a requis l’anonymat, l’opposition est divisée : une partie a accepté la répartition 9-1 et une autre, celle tractée par le parti SADI semble jouer au dilatoire en " exigeant abusivement le tout ou rien …"

Il nous est revenu que les partenaires techniques et financiers, gros bailleurs des fonds pour l’organisation des élections, ont été saisis par ce dossier de la CENI.

Ainsi, les représentants de la communauté internationale (avec une actualité abondante dans ce domaine) au Mali seraient en train de jouer, en toute discrétion, leur partition pour éviter que l’opposition en arrive à boycotter la CENI et, par ricochet, les élections. Les partenaires du Mali conseilleraient, selon nos informations, une répartition de 7 pour la majorité et 3 pour l’opposition (suggérée récemment par la Société civile) ou tout au moins 8 pour la majorité et 2 pour l’opposition.  Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le président de la République pourrait signer un décret pour trancher cette polémique dans la répartition des sièges de la classe politiques à la CENI dans 15 jours.

Bruno D SEGBEDJI

 

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