Police nationale : Les patrouilles de Niamé Keïta sèment la panique

0

 

Dans la régulation de la circulation à Bamako, certains agents de la Compagnie de circulation routière (CCR) ne se privent pas de prendre de l’argent aux usagers. L’éthique et la déontologie du policier sont alors mises sous les bottes. De même, dans les commissariats et autres brigades spécialisées de la police ces pratiques qui n’honorent pas notre police ont conduit le directeur, Niamey Keïta, et l’inspection générale de la police à redoubler de vigilance. Objectif : redonner à la police son image et son prestige d’antan.

Pour ce faire, le directeur général de la police ou des responsables de l’inspection générale de la police effectuent des contrôles inopinés au niveau des unités et brigades spécialisées. Lors de ces contrôles, ce sont surtout le comportement sur le terrain de certains agents de la CCR qui attire l’attention de la hiérarchie. En effet, connaissant bien cette compagnie (la CCR) pour l’avoir dirigée, Niamé Keïta sait mieux que quiconque les pratiques et autres comportements érigés en règles par certains agents de la routière. Ainsi, plusieurs d’entre eux se sont fait surprendre en flagrants délits de corruption, s’ils ne sont pas coupables de laxisme dans l’exercice de leurs missions.

Mais pour se protéger et agir dans l’ombre, les agents de la routière font tout pour échapper au contrôle de leur patron. Des messages codés sont en effet transmis de postes en postes à travers les canaux de communication de la CCR.

Les messages envoyés via les talkies-walkies des agents suffisent à créer psychose et panique au niveau des postes de contrôle. Il s’agit d’un message du genre : « attention le 40 05 est en mouvement vers vous… »,  « Seydoublen est sur le terrain » ou encore « Djinèblen arrive». En réalité, le 4005 en question n’est autre que le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule du directeur général de la police nationale, le général Niamé Keïta. Cet officier, connu pour sa rigueur dans le travail et son combat pour amener les policiers à avoir une bonne conduite, effectue des contrôles inopinés à bord de son véhicule. A l’occasion, il fait le tour des différents postes CCR de la capitale. Niamé a surpris souvent des agents en situation irrégulière. Le chef de la police, face à des manquements à la discipline de ses subordonnés n’hésite pas alors avec la sanction qu’il convenait d’appliquer. Ce qui fait que, aujourd’hui, pour éviter de se faire surprendre par ce visiteur indésirable, au niveau des postes CCR, les agents ont développé une complicité : le premier qui reçoit la visite du Directeur générale, aussitôt après son départ, doit informer les autres. Par voie de Talkie Walkie, l’information est vite passée : «Attention, le 40 05 est en mouvement vers vous !».  Court et rapide, la simple réception de ce code suffit pour créer un véritable branle bas au niveau des postes de contrôle.

A cause de ses efforts au service d’une police plus opérationnelle, certains agents ne portent plus le directeur générale dans leur cœur. La raison est, bien évidemment, facile à comprendre. Ces visites inopinées ont réduit de manière significative les marges de manœuvre de certains agents. En réalité, ce ne sont pas les agents de la CCR qui sont les seuls dans le collimateur du DG de la police. En effet,  Niamé, depuis sa nomination a instauré son propre système de contrôle des commissariats de la capitale. Ainsi, ses visites nocturnes entre 0 h et 5 h du matin) sont désormais connues des policiers de Bamako. Il est aussi arrivé au directeur de la police de surprendre nombre de policiers (en permanence au niveau des commissariats) en train de dormir. Là également, les sanctions n’ont pas tardé. Les patrouilles nocturnes sont aussi « filées » par le patron afin d’éviter certains dérapages. Voilà comment « Seydoublen » joue sur un terrain difficile dont les acteurs sont loin de respecter les règles.

 

 

 

Oumar Diamoye

Commentaires via Facebook :