Police nationale : Guerre de leadership entre syndicats

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La Section Syndicale de la Police Nationale (SPN) a tenu une conférence de presse le jeudi dernier  au siège de la CSTM. Objectif : informer leurs militants des actions en cours.

 

 

Siméon Keita, secrétaire général du SPN
Siméon Keita, secrétaire général du SPN

Depuis leur libération, les leaders de la Section Syndicale de la Police Nationale  étaient  confinés dans un silence stratégique. Mais ils en ont été tirés  par deux faits, qui ont l’allure d’un défi, pour anéantir leur puissant syndicat. D’une part les quatre anciens prisonniers Siméon Keïta, Siriman Fané, Sékou Maïga et Abdoulaye Cissé ont été convoqués le samedi 24 août dernier  par le directeur général de la police nationale, l’inspecteur général Alou Badra Diamoutené. Ordre du jour : leur notifier un arrêté de suspension  du ministre de la Sécurité intérieure, tout en leur intimant d’éviter les unités de police et de rester chez eux.

 

 

D’autre part les dissidents ont repris leurs actions pour signer leur retour après la mutinerie d’avril dernier.

La conférence de presse était animée par le secrétaire général de la SPN Siméon Keïta,  et ses adjoints Siriman Fané et Youssouf Fofana, entourés des leaders du MP 22, du Yerewolo ton, et du mouvement trop, c’est trop.

 

 

Siméon a interpellé le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, par rapport à la situation de ses camarades toujours incarcérés, malgré ses instructions dans le cadre de la réconciliation entre les porteurs d’uniforme. A l’en croire, cette détention prolongée des policiers ne se justifie que par l’humeur de certains responsables de la police nationale. De telles attitudes ne vont pas dans le sens de l’apaisement dont le pays a tant besoin  au lendemain d’une crise sans précédent. « Au-delà des déclarations du président par intérim, rien ne doit s’opposer à leur libération dès l’instant que des irrégularités ont été constatées dans la procédure », a indiqué M. Keïta, qui s’interroge. « Comment comprendre qu’immédiatement après  une ordonnance de mise en liberté d’un premier juge, un second délivre un mandat de dépôt pour demander leur maintien en prison ?… », a-t-il dit.

 

 

A la question de savoir si la SPN a été approchée par les dissidents pour une unité syndicale au sein de la police, Siméon Keïta a répondu non, mais son bureau est ouvert au dialogue. Parce que sa raison d’être est consécutive à la défense des intérêts de tous les policiers.

 

 

Quant à Siriman Fané, secrétaire général adjoint, il a dénoncé l’ingérence du directeur de la Police nationale, l’inspecteur général Alou Badra Diamoutené, les violations de la liberté syndicale à travers les menaces permanentes proférées à l’endroit des dirigeants  de la SPN, des mutations arbitraires qui profilent à l’horizon pour décapiter le syndicat. Selon Siriman Fané, le DGPN  a adressé un message radio faxé aux unités régionales pour leur instruire de soutenir les mouvements  de l’autre tendance. Il a aussi  déploré le fait que le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, ait fait le dispatching  entre ses services techniques de 156 véhicules négociés par la SPN auprès de Dioncounda, sans l’associer.

 

 

Enfin le secrétaire général par intérim (au moment de l’incarcération de ses camarades)  Youssouf Fofana, a invité les doyens Namakoro Diarra, Niamé Keïta à assister la police qui souffre aujourd’hui par la faute de certains des leurs.

 

 

Au-delà de toutes ces interventions, la question est de savoir ce que peuvent être les conséquences d’un nouvel affrontement entre la SPN et les dissidents du renouveau ? Eu égard à tout ce que ce qui s’est passé, la police a-t-elle besoin d’un bicéphalisme ?

 

 

O. Roger Sissoko

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Apaisement ne veut pas dire impunité . Qu’est ce que la famille du défunt militaire tiré à bout portant par les syndicaliste simeon et sà troupe? À à dire ? Circonstance agravante c’est qu’il était en mission commandée .ce militaire loyal .
    Tellement que ces personnes pensaient que KATI POUVAIT LES PROTÉGER, ils ont osé . Maintenant doivent payer cher leur forfait dans la plus grande dignité qui sied au contexte.
    Ce t’acte sera puni avec la dernière rigueur par la justice à juste titre. Cela pourra eviter dorénavant des abus de ce genre.

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