La célébration de cette 1ère édition de la journée nationale de la police, a été aussi marquée par une conférence de presse animée par l’inspecteur général Namakoro Diarra, président de l’association des fonctionnaires retraités de la police. C’était à la direction générale de la police.
Au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, le conférencier a reparti et expliqué les 5 grandes dates qui ont marqué le parcours de la police malienne, notamment de la colonisation jusqu’à l’indépendance, de 1960 à 1973, de 1973 à 1993, de 1993 à 2002 et de 2002 à nous jours.
« Pendant la colonisation, la police a été créée le 31 juillet 1925 par un arrêté du gouverneur général de l’Afrique Occidentale Française, qui sera complété par un autre texte le 25 décembre 1941 par le gouverneur du soudan français. En ce moment, la police était constituée de 6 corps : le commissaire, les officiers et adjoints, les inspecteurs, les assistants et les agents de police tous formés à l’école de police fédérale à Dakar. Durant cette période, les soudanais n’occupaient que les postes subalternes d’agents et d’assistants de police. La fonction du commissaire était réservée au seul colon. Il a fallu attendre 1956 pour avoir un africain comme commissaire à la personne de Yamadou Diallo, à la police spéciale de chemin de fer de Bamako. 4 ans après (26 juin 1959), la nomination de Mahamane Touré comme directeur adjoint de sureté auront constitué une véritable révolution à l’époque.
De 1960 à 1973 : Au lendemain de l’indépendance, la police relevait du statut général des fonctionnaires et était rattachée au ministère de la fonction publique, du travail et des affaires sociales. Le 15 février 1961, Oumar Boré, administrateur civil a été nommé directeur du service de la sécurité de la République du Mali et reste en fonction pendant 8 ans.
Les formations qui s’effectuaient à l’école fédérale de Dakar ont été transférées d’abord à l’école de la gendarmerie et ensuite à l’école de police à partir de 1971.
En février 1968, la police connait une semi militarisation marquée par la dissolution des syndicats et l’administration était donc confiée au secrétariat d’Etat chargé de la défense et de la sécurité. Ce statut semi-militaire a crée 4 corps : le commissaire Catégorie A, des officiers, Catégorie B, des inspecteurs, catégorie C et des gardiens de paix, Catégorie D.
En novembre 1968, après le 1er coup d’Etat dirigé le général Moussa Traoré, la direction sera désormais assurée par le lieutenant Thiékoro Bagayogo, qui a rehaussé le niveau intellectuel de la police avec l’intégration à volontariat des sortants de l’ENA et l’ENSUP’’.
De 1973 à 1993 : à partir de janvier 1973, la police devient un corps militaire avec des grades d’appellations militaires et sera désormais composée de 5 corps : officier, aspirant, inspecteur, gardien de paix, brigadier et brigadier chef.
En 1979 la direction générale de service de sécurité devient direction nationale des services de police (DNSP) puis direction de la sureté nationale en 1985 tout restant rattaché au ministère de la défense. En 1987 le statut particulier du cadre de la police consacre la militarisation totale en décidant l’extinction des corps des inspecteurs de police qui ne correspondaient à aucun grade à l’armée. C’est ainsi que la police est militarisée et regroupée jusqu’en 1993 en deux corps dont les officiers et les sous-officiers.
Suite aux évènements de mars 1991 qui ont fortement ébranlé et durement éprouvé la police nationale dans toutes ses composantes, elle a été démilitarisée et refondée en 3 corps correspondant aux catégories A, B et C de la fonction publique respectivement commissaire, inspecteur et assistant’’.
De 1993 à 2002 : Après la démilitarisation de la police en application de la recommandation de la conférence nationale, le syndicalisme en son sein est de nouveau autorisé. Il faut attendre juin 1995 pour voir effectivement la section syndicale de la police nationale. Une autre loi fixe la composition de la police à 4 corps : commissaire, inspecteur, sous-officier et des agents de police.
De 2002 à nos jours : en 2002 la loi statut général des fonctionnaires de la police a confirmé sa démilitarisation et regroupé les agents en 3 corps : les commissaires 5 grades (inspecteur général, contrôleur général, commissaire divisionnaire, commissaire principal et commissaire), le corps des inspecteurs 4 grades ( inspecteur de police de classe exceptionnelle, inspecteur divisionnaire de police, inspecteur principal de police et inspecteur de police) et le corps des sous-officiers 5 grades (major, adjudant chef, adjudant, sergent chef et sergent) ».
Rappelons que depuis sa création en 1960, 22 directeurs se sont succédé à la tête de la direction générale de la police.
Djibril Kayentao
1ère édition de la journée nationale de la police
Pour un climat de confiance
Le Mali a célébré mardi dernier la journée nationale de la police sur le thème : « La recherche de repères pour les fonctionnaires de police ». A l’occasion, une prise d’arme a été organisée à l’école nationale de la police.
La cérémonie a été présidée par Grl. Salif Traoré, ministre de la sécurité et de la protection civile en présence de l’inspecteur général, Moussa Ag Infahi, DG de la police et plusieurs hautes personnalités.
Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des illustres pionniers et de tous ceux qui sont tombés pour la cause du Mali, Moussa Ag Infahi Dg de la police nationale a rappelé que la police malienne a été créée le 4 octobre 1960. « De cette date à nos jours, la police malienne a plusieurs fois changé de tutelle. Il s’agit entre autres du décret 107-PGRM du 24 août 1965 qui a mis la police sous la tutelle du ministère de la défense nationale, la faisant passer du statut civil à celui de semi-militaire. Aussi, l’ordonnance 101-CMLN du 3 janvier 1973 consacrée la nomination de la police et la loi 93018-ANRM du 16 février 1993 ramenée la police au statut civile », a ajouté le Dg de la police.
Selon lui, la police a assuré au cours de son histoire avec professionnalisme, courage et dévouement ses missions par des hommes et des femmes qui ont dédié leur vie pour que, non seulement règnent le bon ordre et la paix dans la République, mais aussi pour garantir l’épanouissement, l’égalité, la liberté et le bien-être de chaque citoyen. « De 1960 à nos jours, la police nationale a également accompagné l’évolution socio-politique du pays avec des hommes qui ont marqué avec leurs empruntes, la construction et le devenir de ce corps », a ajouté Mr Infahi.
Conscient que la police fait face actuellement au défi de concilier la liberté individuelle et collective à l’exigence de la sécurité publique dans un régime démocratique, Mr Moussa Ag Infahi dira que ses agents ont donné la preuve de sa monté graduelle en puissance par rapport à la réponse qu’elle apporte dans la lutte contre la criminalité, le terrorisme et l’extrémisme violent.
C’est pourquoi, le Dg de la police souhaite que cette date soit considérée comme journée de communication, de communion entre ses agents et la population enfin de créer la confiance entre l’institution et la communauté. Parce que, estime Mr Infahi, c’est une condition essentielle de la réussite de nos actions de prévention et d’enquêtes d’actes terroristes. C’est pourquoi, dira-t-il, « nous voulons que cette journée soit aussi un repère pour le fonctionnaire de police pour célébrer les policiers méritants qui sont et resteront un rempart contre le terrorisme et la criminalité sous toutes ses formes ».
L’INSP. Moussa Ag Infahi souhaite, enfin que cette date soit désormais pour les policiers et la policières du Mali en collaborations avec les autres forces et en communion avec le peuple malien, de se retrouver pour commémorer ensemble le départ du dernier policier colonial et célébrer la naissance de la police nationale malienne.
Pour sa part, Grl. Salif Traoré, ministre de la sécurité et de la protection civile a rappelé que dans sa politique de créer une confiance entre la police nationale et les populations, un jour comme celui-ci donne la possibilité aux citoyens de s’approcher et de dire ce qu’ils pensent d’elle. « C’est pourquoi, avant la prise d’arme, il y avait une journée porte-ouverte pour que les populations puissent s’enquérir des conditions de travail de la police. Parce que, c’est vrai que la police a 56 ans aujourd’hui, mais elle a toujours besoin de l’accompagnement de la population civile », conclura-t-il.
Djibril Kayentao