Police malienne, Toujours envoyée à l’abattoir

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Mali: Algérie et Burkina Faso unissent leurs forces dans la crise malienne
Contrôle de police dans le centre-ville de Bamako au Mali, le 9 juin 2014.
AFP PHOTO/ISSOUF SANOGO

Mais à quoi bon ce patriotisme si chaque fois, des jeunes policiers sont envoyés à l’abattoir en faisant leur travail. D’aucuns diront qu’ils sont recrutés pour cela mais qui souhaiterait que son fils, son mari ou encore son proche  meurt dans des situations aussi atroces comment celle du jeune policier Dembélé, mort lors des fusillades du bar restaurant la terrasse. Ce jeune policier, s’il était bien équipé allait mettre hors d’état de nuire, l’assaillant. Que le sieur Dembélé ne parvienne pas à le neutraliser, mais qu’en est-il des autres policiers de la patrouille ? Une question difficile à répondre ou à comprendre car, selon des indiscrétions,  la patrouille policière sur les lieux de l’incident était sans armes ou du moins  sans balles dans  les armes. Pathétique !

Loin de là l’intention de remuer le couteau dans la plaie, on se demande à l’état actuel d’un pays fragilisé comme le Mali, comment l’on  peut laisser une patrouille sans la doter de moyens adéquats ? Cela s’appelle sans nul doute la démission des plus hautes autorités à travers le ministère de tutelle. Un commissaire nous disait dans un passé récent la difficile équation sécuritaire à laquelle ils sont confrontés au quotidien « comment voudriez-vous que l’insécurité s’arrête si nos autorités ne s’en fichent pas mal..? Cherchez à savoir de combien de litres de carburant les commissariats disposent-ils par an pour faire face à l’insécurité grandissante dans nos communes ? Savez-vous combien de sacrifices les commissariats font pour assurer le carburant pour les véhicules de  patrouille ? »

Aujourd’hui, de plus en plus on assiste à l’agression  et à la tuerie sauvage de certains nos dignes policiers qui veulent réellement faire un travail de qualité mais qui faute de moyens périssent sous le regard inconscient de nos plus hauts responsables chargés de les protéger et de les mettre dans des conditions idoines. « Cela fait bon moment que nous n’avons pas reçu de munitions… Nous sortons en patrouille au quotidien et tenez-vous bien, vous trouverez que pendant la patrouille, il n’y a qu’un seul agent qui a son arme chargée », nous témoigne,  un sergent chef très remonté mais qui, à la fin de son intervention se résigne «  c’est Dieu qui veille sur nous sinon, on peut nous tuer tous  en un laps de temps ».

Nos autorités doivent comprendre que la mission régalienne de la police est de veiller à l’exécution des lois, à assurer la protection des personnes et des biens, à prévenir les troubles à l’ordre public et à la tranquillité publique  ainsi que la délinquance.

Pour mener à bien cette mission, la police a besoin d’être elle-même bien lotie, bien équipée pour prétendre secourir qui que se soit. Chose qui manque aux vaillants policiers Maliens. Il est plus qu’urgent que les autorités mettent dans des conditions nécessaires nos policiers pour qu’ils puissent à leur tour sécuriser la population malienne en quête de quiétude.

M. DOUCOURE

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